Tout est dans la perception.

Ainsi donc, les deux derniers matchs de la saison, même sans enjeu, risquent d'alléger la pression sur Marc Bergevin aujourd'hui, lors du point de presse de la direction.

Il y a eu mille ratés, évidemment. Mais l'éclosion d'Alex Galchenyuk en deuxième moitié de saison, et ses 30 buts, une marque éclatante, va calmer certains détracteurs.

Dans ce lot de malchance, de mauvaises décisions, de gestion inadéquate, le Canadien s'est au moins trouvé un premier centre digne de ce nom, et un premier trio dominant.

Marc Bergevin ne manquera pas l'occasion de le souligner j'en suis sûr.

Mais commençons par la base. Le retour en santé de Carey Price l'an prochain stabilisera l'équipe et lui donnera l'élan nécessaire. La défense est fort potable. Il faut cesser de vouloir envoyer P.K. Subban aux quatre coins de la LNH. Il ne gagnera jamais de concours de popularité dans le vestiaire, mais ce type de défenseur ne court pas les rues. On regrette encore l'échange de Chelios. Avec Nathan Beaulieu, Jeff Petry et Andrei Markov, le top quatre demeure fort adéquat. Greg Pateryn constitue une belle révélation. Il amène au sein d'une troisième paire une dimension que Tom Gilbert ne pouvait amener. On pourrait à la limite se départir d'Alexei Emelin, mais sa robustesse demeure un atout et on a besoin de ce type de défenseur en infériorité numérique.

Il y a plus de travail à faire en attaque, mais pas l'immense chantier que certains prévoient. Le premier trio constitué de Max Pacioretty, Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk est coulé dans le béton. Tomas Plekanec se retrouve ainsi dans une chaise qui lui convient mieux au sein du deuxième trio. Daniel Carr est un ailier intéressant. Il n'est pas mini à 6 pieds et il ne craint pas les endroits névralgiques. Il faudrait maintenant trouver un ailier gauche d'expérience, robuste de préférence, bon leader, pour combler le trou à l'aile gauche.

Lars Eller est un bon soldat, mais au sein d'un troisième trio, pas d'un deuxième et encore moins d'un premier. Il reste un an de contrat à David Desharnais. Pas idéal au centre d'un troisième trio, mais il ne nuit pas et il peut occuper ce poste jusqu'à ce qu'un jeune comme Michael McCarron ou Jacob De la Rose ne vienne le lui voler. Idem pour un Paul Byron, à droite d'un troisième trio jusqu'à ce qu'un jeune comme Nikita Scherbak, Charles Hudon, Sven Andrighetto ou Artturi Lehkonen ne le tasse.

Et jamais le CH avait le bonheur de remporter l'un des trois lots à la loterie, Auston Matthews, Patrik Laine ou Jesse Puljujarvi pourrait commencer l'année au sein d'un troisième trio, à se développer à son rythme, comme l'a fait Nathan MacKinnon à sa première saison à Denver.

Tout n'est pas si noir.

Reste toutefois à régler la question du système de développement des espoirs. Le club-école n'a pas participé aux séries éliminatoires depuis cinq ans. Les jeunes doivent participer à des séries pour le bien de leur développement. Même avant l'hécatombe de blessés, les Icecaps ne constituaient pas une puissance de la Ligue américaine.