(Lausanne) Les critiques de gouvernements européens sur le désir de réintégrer les athlètes russes et biélorusses dans les sports mondiaux avant les Jeux de Paris de 2024 ont été qualifiées de « déplorables » par le président du Comité international olympique (CIO), jeudi.

Le président du CIO, Thomas Bach, a également laissé sous-entendre que ces gouvernements — qui semblaient inclure son propre pays d’origine, l’Allemagne — pratiquaient la règle du « deux poids deux mesures » pour se concentrer sur les athlètes des pays impliqués dans une seule des quelque 70 guerres et conflits armés en cours dans le monde.

Bach a détaillé mardi les conseils du CIO aux organismes sportifs olympiques individuels sur les conditions dans lesquelles ils pourraient décider d’autoriser des Russes ou des Biélorusses à concourir en tant qu’athlètes neutres, tout en maintenant l’interdiction des sports d’équipe.

Le CIO a déclaré que les sports devraient exclure les athlètes qui ont des liens militaires, bien que Bach ait précisé jeudi que cela ne devrait probablement pas s’appliquer à ceux qui ont effectué un an de service obligatoire.

« Nous avons pris note de certaines réactions négatives de la part de certains gouvernements européens en particulier », a déclaré Bach lors d’une conférence de presse après une réunion de la commission exécutive du CIO.

La ministre allemande des Sports, Nancy Faeser, a déclaré que le changement de position du CIO par rapport à sa décision prise il y a un an d’exclure les athlètes russes et biélorusses était « une gifle aux athlètes ukrainiens ».

« Ceux qui laissent la Russie belliciste utiliser les compétitions internationales pour sa propagande nuisent à l’idée olympique de paix et de compréhension internationale », a déclaré Faeser, faisant écho aux commentaires d’autres alliés ukrainiens, dont la Pologne.

Bach a répondu qu’il était déplorable que certains gouvernements « ne veuillent pas respecter la majorité au sein du mouvement olympique et de toutes les parties prenantes ni l’autonomie du sport qu’ils louent et demandent aux autres pays ».

« Il est déplorable que ces gouvernements n’abordent pas la question du double standard auquel nous avons été confrontés », a déclaré l’avocat allemand.

« Nous n’avons pas vu un seul commentaire de leur part sur leur attitude concernant la participation d’athlètes dont les pays sont impliqués dans les 70 autres guerres et conflits armés dans le monde. »