(Paris) Une coalition d’une trentaine de pays a demandé au CIO des « clarifications » sur la neutralité exigée pour les sportifs russes et biélorusses conditionnant leur participation aux JO de Paris en 2024, dans une lettre adressée lundi à l’instance olympique.  

« Nous sommes très inquiets quant à la faisabilité pour les athlètes olympiques russes et biélorusses de participer en tant que “neutres” […] alors qu’ils sont financés et supportés par leurs États », expose ce courrier obtenu par l’AFP, fruit d’une conférence qui s’est tenue le 11 février entre ministres des Sports d’une trentaine de pays.

« Nous croyons fermement, étant donné que la situation n’a pas changé au sujet de l’agression de la Russie en Ukraine […], qu’il n’y a aucune raison de revenir sur l’exclusion des athlètes russes et biélorusses décidée par le CIO », explique le courrier de la coalition.  

« Tant que ces sujets fondamentaux, ainsi que le cruel manque de clarté et de détails concrets sur la définition de la “neutralité” ne sont pas abordés, nous n’acceptons pas que les athlètes russes et biélorusses soient autorisés à revenir en compétition », affirment-ils.

« Nous demandons urgemment au CIO d’aborder ces questions ciblées par tous les pays et de reconsidérer sa proposition en conséquence », ajoutent les signataires.

La France, la Grande-Bretagne, la Suède, la Pologne, mais aussi les États-Unis et le Canada étaient présents lors de la conférence du 11 février, lors de laquelle le président ukrainien Volodymir Zelensky était intervenu.

Il avait notamment tenté de convaincre les ministres en estimant que la présence de sportifs russes aux Jeux de Paris serait « un signe de violence et d’impunité ».  

Les sportifs russes et biélorusses sont bannis de la plupart des compétitions internationales depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, les fédérations internationales ayant suivi la « recommandation » en ce sens du CIO.

Mais le CIO a nuancé depuis sa position et proposé fin janvier une feuille de route pour organiser le retour de ces sportifs sous drapeau neutre, à condition qu’ils n’aient « pas activement soutenu la guerre en Ukraine ».

« Aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport », avait assuré l’exécutif de l’instance olympique.

Kyiv a immédiatement menacé d’un boycottage suite à cette proposition, accusant le CIO d’être « un promoteur de la guerre, du meurtre et de la destruction ».

Depuis, un front s’organise au soutien de Kyiv, même si une poignée seulement d’États envisagent un boycottage, comme l’Estonie et la Pologne.