(Zhangjiakou) « YESSSS ! » Un grand cri de satisfaction a déchiré le ciel du parc à neige de Genting, lundi soir. Marion Thénault s’est écriée à l’atterrissage de son saut, mais sa septième position n’aura tout de même pas été suffisante pour accéder à la grande finale de sauts acrobatiques.

« J’étais tellement proche de la finale. C’est sûr que j’aurais tellement aimé être en train de sauter en ce moment », a dit Thénault en regardant certaines de ses amies en grande finale, sur l’écran géant.

L’athlète de Sherbrooke a atterri un peu trop vers l’arrière lors de son premier essai en petite finale. Elle a toutefois réussi à sa deuxième tentative. Après avoir poussé un cri de joie, elle s’est dirigée vers la zone d’attente pour connaître son résultat. Son air a soudainement changé. Elle paraissait incertaine.

« Je voyais que j’étais sixième et il restait quelques personnes qui devaient encore sauter. J’espérais être plus haute au classement. Mais après ça, les autres ont fait mieux. C’est ça, le sport. Le but, c’est d’être la meilleure et elles ont été meilleures. Et c’est correct », a expliqué la future ingénieure.

Seules les six premières skieuses passaient à la grande finale. Avec une note de 91,29 pour son double périlleux arrière avec trois vrilles, la Québécoise est arrivée septième.

Il faut dire que Thénault est relativement nouvelle aux sauts acrobatiques. L’athlète a pratiqué la gymnastique pendant 14 ans avant d’être recrutée par un entraîneur de ski, en 2017. Pendant les Jeux, elle n’a jamais ressenti autant de pression.

« Je sais que je suis capable de faire mieux. En même temps, je suis fière de ce que j’ai fait parce que c’est tellement de pression. Je n’ai jamais connu autant de pression de ma vie. On ne peut pas se préparer à ça avant de l’avoir vécu », a expliqué l’athlète de 21 ans.

« Être capable de gérer la pression, je pense que c’est le combat d’une vie pour un athlète. Oui, j’ai du travail à faire là-dessus, mais je suis quand même contente de ce que j’ai accompli », a-t-elle poursuivi, rappelant que l’une des meilleures au monde, Laura Peel, a aussi eu des soucis en grande finale. L’Australienne est en effet tombée.

C’est la Chinoise Xu Mengtao, que Thénault surnomme « Taotao », qui a décroché la médaille d’or grâce à un pointage de 108,61. Le podium a été complété par la Biélorusse Hanna Huskova (107,95) et l’Américaine Megan Nick (93,76).

Vers des triples sauts

Jusqu’à maintenant, Thénault effectue des sauts doubles dans les compétitions internationales, mais d’autres athlètes féminines sont en mesure de réussir des triples périlleux. La Québécoise a dit vouloir augmenter son coefficient de difficulté dès l’été prochain, sur la rampe d’eau de Lac-Beauport où elle s’entraîne. D’ici une ou deux saisons, elle désire faire atterrir ses sauts sur la neige.

« Pour le prochain cycle olympique, c’est le focus. Pour les prochains Jeux, je veux être compétitive », a-t-elle dit. L’athlète a néanmoins réussi un double périlleux arrière avec trois vrilles qui lui a donné un pointage très élevé de 93,06 en qualifications. Si elle avait accédé à la grande finale, ce pointage lui aurait donné le quatrième rang de la compétition, tout près d’une médaille de bronze.

« Mais moi, je veux toujours plus ! Je veux être meilleure. Je veux plus qu’une septième position. Ce n’est pas mal, une septième position, mais je veux plus. Je veux un podium, je veux une médaille », a dit la charmante skieuse d’un ton très déterminé.

En fait, Thénault a déjà une médaille olympique. Elle a remporté le bronze, avec Lewis Irving et Miha Fontaine, dans l’épreuve par équipe mixte, il y a quatre jours.

Ses deux autres compatriotes dans la compétition de sauts acrobatiques n’ont quant à elles pas réussi à dépasser les qualifications. Naomy Boudreau-Guertin, de Boischatel, et Flavie Aumond, de Lac-Beauport, sont arrivées en 18e et en 19e position.