(Pékin) Eric Staal préfère aborder la situation sous un angle positif.

Il n’a guère le choix.

L’équipe canadienne de hockey masculin est prête pour la ronde de qualification aux Jeux olympiques de Pékin où il fera face à la Chine après n’avoir pu obtenir l’une des quatre premières places lors de la phase de groupes et un laissez-passer automatique pour les quarts de finale.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

« Ce tournoi consiste à monter en puissance au fur et à mesure, a mentionné Staal, le capitaine du Canada à Pékin, à la suite de la victoire de 5-0 contre la Chine, dimanche.

Les Canadiens ont terminé au deuxième rang du groupe A avec des victoires contre l’Allemagne et le pays hôte, mais ils ont connu un passage à vide de 20 minutes lors d’une défaite de 4-2 contre les États-Unis qui a finalement fait la différence à la fois dans ce match et dans le classement du groupe.

« Ce tournoi consiste à monter en puissance au fur et à mesure, a mentionné Staal, le capitaine du Canada à Pékin, à la suite de la victoire de 5-0 contre la Chine, dimanche. Mais évidemment, les enjeux augmentent. Une défaite et c’est terminé. Nos gars le savent.

« Nous nous préparerons de la bonne façon et nous serons prêts à passer à l’étape suivante. »

La prochaine sera un match revanche contre la Chine au Palais national omnisport, mardi.

« Nous savons qu’ils sont intenses et très fiers, a noté l’attaquant canadien Corban Knight, à égalité en tête de l’équipe avec deux buts en trois matchs. Ça ne va pas être facile. »

En réalité, ça devrait l’être.

Même sans les vedettes de la LNH qui ont renoncé aux Jeux olympiques en raison des préoccupations liées à la COVID-19, le fossé en matière de talent et de profondeur est énorme.

La Chine, avec 18 joueurs qui sont nés ou ont grandi en Amérique du Nord, a été surclassée 16-2 à ses trois matchs de la phase de groupes, mais a tenu tête à l’Allemagne lors d’une défaite de 3-2.

« Nous allons avoir une autre occasion contre eux, a déclaré Ivano Zanatta, l’entraîneur-chef de l’équipe chinoise né à Toronto, à propos du Canada. La seule chose qu’il nous reste à faire est de nous organiser, de bien nous reposer et d’être prêts à disputer ce match. »

Les Canadiens ont fait le travail dimanche, mais n’ont pas encore offert une performance vraiment convaincante à ces Jeux.

En regardant le verre à moitié plein, ce match supplémentaire pourrait aider l’équipe qui se cherche à trouver son rythme. Un pessimiste pourrait dire que le repos, y compris pour un joueur comme Staal, âgé de 37 ans, aurait été plus bénéfique.

Une occasion de s’améliorer

À l’instar de son capitaine, l’entraîneur-chef canadien Claude Julien considère les 60 minutes supplémentaires comme une pierre angulaire pour une équipe qui n’a pas vraiment joué ensemble avant d’affronter l’Allemagne à son premier match.

« La ronde de qualification nous offre l’occasion de jouer un autre match et de nous améliorer, a-t-il expliqué. Plus nous jouons, plus vous espérez vous améliorer. »

Le vainqueur de mardi affrontera la Suède, qui s’est automatiquement qualifiée pour les quarts avec les États-Unis, le Comité olympique russe et la Finlande.

Les autres matchs du tour de qualification verront la Slovaquie affronter l’Allemagne, le Danemark à la Lettonie et la République tchèque à la Suisse.

La Chine est bien consciente de ses limites, mais elle est également désireuse de se qualifier pour la phase éliminatoire alors que l’équipe tente de développer le sport et de susciter l’intérêt dans ce pays de plus de 1,4 milliard d’habitants.

« C’est un honneur et un privilège, a déclaré Zanatta à propos de l’affrontement contre le Canada. Avoir cette opportunité avec… une nation de hockey à ses débuts, c’est fantastique. C’est un moment formidable. Ce sont les deux extrêmes.

« Et nous démontrons que nous ne sommes pas si mauvais après tout. »

L’entraîneur a prôné la patience pour un programme qui n’a vraiment démarré qu’une fois que Pékin a remporté la mise pour organiser les Jeux de 2022.

« Cela n’arrivera pas du jour au lendemain, c’est sûr, a prétendu Zanatta à propos du hockey chinois. Les enfants, les partisans qui regardent ces matchs, cela peut peut-être aussi stimuler l’intérêt.

« Vous n’apprenez pas à jouer uniquement avec un bon entraîneur. Vous apprenez à jouer lorsque vous êtes à côté d’un bon joueur. C’est là que vous élevez votre niveau. C’est chaque petite chose. C’est la clé pour atteindre l’étape suivante. »

Le Canada, quant à lui, cherchera à utiliser cette étape qu’il espérait éviter à son avantage dans sa quête d’une médaille d’or sans l’aide des joueurs de la LNH pour la première fois depuis 1952.

« Tout ce qui arrive, il faut le voir de manière positive, a conclu Julien. Espérons que cela sera à notre avantage. »