(Pékin) Bien qu’elle en soit à ses quatrièmes Jeux, Valérie Maltais ne s’habitue pas à la fébrilité olympique.

« J’étais vraiment, vraiment nerveuse depuis deux jours, je ne tenais pas en place, j’avais hâte de faire cette première course. Je suis très fière de la façon dont on s’est rassemblées pour unir nos forces. »

À ses côtés, la double médaillée Isabelle Weidemann et Ivanie Blondin hochaient la tête. Quelques minutes plus tôt, les trois patineuses de vitesse canadiennes avaient réussi le deuxième temps des quarts de finale de la poursuite par équipes, samedi après-midi, à l’Ovale national de Pékin. Elles accèdent donc aux demi-finales, présentées le 15 février.

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Ireen Wust, Antoinette De Jong et Irene Schouten, des Pays-Bas

Aucune surprise là : le trio canadien est vice-champion mondial. Maltais, Blondin et Weidemann avaient fini 17 centièmes derrière les Néerlandaises l’hiver dernier aux Pays-Bas. Les Japonaises, tenantes du titre, n’avaient pas voyagé à cause de la pandémie.

Jumelées aux Biélorusses (8es), les Canadiennes ont réussi un temps de 2 min 53, 97 s, cédant 38 centièmes aux Japonaises, premières paires. En demi-finales, elles retrouveront donc les Néerlandaises (3es), repoussées à plus de trois secondes.

« C’est sûr que le scénario idéal aurait été d’être premières, a admis Maltais. On sera opposées aux Hollandaises. Comme on l’a vu aujourd’hui, on les a battues sans problème. Mais on s’est rappelé que dans trois jours, c’est une autre course et ça va être une autre équipe. Nous aussi, on va être plus reposées. Ce sera une bonne demi-finale, mais on reste tout de même confiantes en nos moyens. »

Dans les jours précédents, Weidemann avait disputé les deux épreuves individuelles de distance, les 3000 m (bronze) et 5000 m (argent). En soirée la veille, l’athlète de Winnipeg a participé à la cérémonie de remise à la place des médailles de Pékin.

« Izzy n’est pas à son plus frais présentement », a noté Maltais. « J’espère ! », a répliqué Weidemann, qui estime que cette deuxième place « a allumé un peu le feu » en elles.

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Les Japonaises en action

On est très proches des Japonaises. Elles forment l’une des meilleures équipes au monde, et on veut les chauffer le plus possible.

Valérie Maltais

Blondin, elle, a pris la décision difficile de manquer le 5000 m afin de se concentrer sur la poursuite et le départ de groupe.

« Le 5000 a toujours été l’une de mes courses préférées, a rappelé la native d’Ottawa. Mais après mes performances au 3000 (14e) et au 1500 (13e), je ne me sentais pas vraiment toute là mentalement. »

Blondin a souligné le départ « smooth » de Maltais, qui a effectué le premier tour et demi. Blondin a mené l’équipe aux 600 m, passant le relais à Weidemann, la locomotive qui a exécuté les trois dernières boucles de 400 m. Le Canada a élaboré cette nouvelle tactique, qui réduit le nombre d’échanges de cinq à deux, l’an dernier, et n’a plus jamais regardé en arrière.

Se concentrant sur leurs distances individuelles, les protégées de l’entraîneur néerlandais Remmelt Eldering ne s’étaient pas encore entraînées à la poursuite depuis leur arrivée dans la capitale chinoise.

« On a poussé au maximum, c’était une bonne course, mais je pense que ça peut être encore mieux exécuté », a évalué Maltais, qui a disputé les JO de 2010, 2014 et 2018 en patinage de vitesse courte piste.

Médaillée d’argent au relais à Sotchi, l’ancienne représentante des F-18 de La Baie, au Saguenay, tentera donc d’ajouter un podium olympique à son palmarès. Les demi-finales et finale de la poursuite se tiendront mardi prochain.