(Zhangjiakou) Pékin et ses environs sont aux prises avec un phénomène inhabituel depuis deux jours : il neige.

Une tempête d’une quinzaine de centimètres de neige a recouvert les montagnes de Zhangjiakou et de Yanqing, dimanche. La neige avait déjà laissé un petit tapis blanc, samedi en matinée.

Les bénévoles et employés des Jeux olympiques se sont affairés toute la fin de semaine à déblayer les rues et les sites olympiques. Leur arsenal est composé de pelles, mais aussi de souffleurs à feuilles et de balais en « gancao » – du foin, en français.

Les qualifications de slopestyle en ski acrobatique, dans lesquelles la Québécoise Olivia Asselin est inscrite, ont été déplacées de dimanche à lundi matin (heure de la Chine). Celles de sauts acrobatiques (Marion Thénault, Flavie Aumond, Naomy Boudreau-Guertin) auront lieu juste avant les finales, lundi après-midi.

Au slalom géant, 33 des 87 hommes n’ont pas terminé le parcours dimanche non pas en raison de la neige sur le parcours, mais plutôt à cause de la visibilité réduite.

À Pékin, la ville a également reçu une plus petite quantité de neige. Elle n’en reçoit qu’en moyenne 2 ou 3 cm par mois, en hiver.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La ville de Pékin reçoit normalement en moyenne seulement 2 ou 3 cm de neige par mois, en hiver.

Lors de la conférence de presse quotidienne du comité organisateur des Jeux, il a beaucoup été question de la patineuse artistique Kamila Valieva, 15 ans, qui a subi un contrôle de dépistage positif avant les Jeux olympiques. L’autre sujet qui a longuement été abordé : la neige !

C’est que jusqu’à maintenant, les athlètes s'entraînaient sur de la neige entièrement artificielle. Les Jeux de Pékin ont d’ailleurs été critiqués pour le coût environnemental de la neige fabriquée à 100 % par l’homme. Selon la BBC, 222 millions de litres d’eau ont été nécessaires pour enneiger les pistes olympiques.

Des conditions très lentes

Le personnel des Jeux olympiques ne déblaie pas seulement les routes. Il tasse aussi la neige des pistes comme celles de descente acrobatique, qui comportent trois rampes et trois sauts.

« Dans certains sites de compétition, comme le parc de Genting notamment, nous avons déjà nettoyé deux fois les pistes », a expliqué Yang Shu’an, vice-président du comité organisateur des Jeux, en matinée dimanche.

« Il ne peut pas y avoir de neige de surface sur ces sites. Les équipes de nettoyage sont en train de constamment éliminer la couche de neige. Depuis dimanche à 5 h, des milliers de personnes à Zhangjiakou travaillent sur les pistes », a-t-il ajouté.

Déjà samedi, après que quelques centimètres se sont accumulés au sol, le planchiste Éliot Grondin a abordé les conditions climatiques lors de son entretien avec les médias, après sa troisième place en snowboard cross par équipe mixte.

Ce n’était pas des conditions faciles. C’était difficile, surtout pour les filles, avec la vitesse qui était ralentie par la neige.

Éliot Grondin, double médaillé à Pékin

La Suédoise Elvira Oeberg, après avoir remporté sa médaille d’argent à la poursuite en biathlon (10 km), a parlé de conditions « très, très difficiles ».

« C’était super lent et la neige fraîche a rendu les pistes un peu molles, ce qui n’améliore pas la vitesse. C’était certainement parmi les conditions les plus difficiles dans lesquelles j’ai skié. Et l’altitude, en plus ! C’était extrêmement difficile aujourd’hui. »

La neige devrait cesser ce lundi. Mais les athlètes n’auront pas nécessairement de répit. Des températures très froides, autour de - 20 °C, sont prévues dans les prochains jours.

Il fera froid, mais au moins, les paysages seront un peu moins bruns et un peu plus jolis.