(Pékin) L’équipe canadienne de patinage de vitesse courte piste avait des plans pour différents scénarios en finale du relais 3000 mètres dames, dimanche, aux Jeux olympiques de Pékin.

Le quatuor canadien s’est toutefois retrouvé dans une position difficile et il a connu une fin de course cauchemardesque. Kim Boutin, Alyson Charles, Courtney Sarault et Florence Brunelle ont finalement terminé au pied du podium.

« C’est décevant, nous sommes toutes fâchées, mais c’est normal », a dit Boutin en ajoutant quelques sacres.

Les Néerlandaises ont remporté la course, alors que Suzanne Schulting a ajouté une troisième médaille à sa récolte à Pékin. Elle a également gagné l’or au 1000 mètres et l’argent au 500 mètres.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Les Néerlandaises ont remporté la médaille d’or et festoyé sur le podium.

Les Sud-Coréennes et les Chinoises ont suivi dans l’ordre à la ligne d’arrivée.

Les Canadiennes étaient troisièmes sur la ligne de départ et se sont retrouvées coincées derrière leurs rivales pendant la majorité de la course de 27 tours.

Elles ont réussi à remonter au troisième rang avec huit tours à faire. Les deux derniers relais ont toutefois été plus ou moins réussis.

Même si Boutin a temporairement grimpé au deuxième rang devant la Chine, la Corée du Sud lui a ravi ce rang lors de l’échange suivant avec deux tours à faire.

Ce dernier échange entre Boutin et Sarault a été raté. La Néo-Brunswickoise a donc manqué de vitesse pour résister au dernier assaut des Chinoises lors du dernier tour.

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Le dernier échange entre Kim Boutin et Courtney Sarault a été raté.

« J’ai été victime d’un premier dépassement avant le virage et notre échange n’avait pas été bon, a admis Sarault. Mon tracé n’était pas celui que j’espérais effectuer. Je n’avais pas de vitesse parce que j’avais dû prendre la ligne serrée.

J’ai eu besoin d’un autre tour pour reprendre ma vitesse, mais les autres équipes allaient déjà trop vite. J’ai tout tenté, tout donné, mais je n’y pouvais rien.

Courtney Sarault

Boutin était la seule des cinq membres de l’équipe féminine du Canada avec l’expérience des Jeux. Elle a rappelé que l’équipe était jeune.

Elle a aussi souligné que la pandémie avait peut-être privé l’équipe canadienne de temps pour travailler sur sa cohésion en relais au cours des deux dernières années. L’entraîneur-chef du Canada, Sébastien Cros, a toutefois rejeté cette théorie.

Il a plutôt noté qu’il avait été rare que son équipe doive travailler de l’arrière en relais cette saison.

« Nous savions qu’en partant en troisième place sur la ligne, ce serait difficile, surtout à ce niveau, a-t-il souligné. Nous avions préparé deux ou trois scénarios selon ce qui pouvait arriver, selon la vitesse à l’avant. Elles ont quand même bien géré la course. Il n’y a pas eu de panique. Elles ont fait leur course, sont restées concentrées pour profiter de leurs occasions, mais il n’y en a pas eu beaucoup. »

Elles se sont bien tirées d’affaire pendant 95 % de la course, mais la fin est aussi importante. C’est décevant, frustrant, énervant, parce qu’elles ont beaucoup travaillé.

Sébastien Cros, entraîneur-chef du Canada

Sarault et Boutin auront une dernière occasion de rebondir lors de la présentation du 1500 mètres dames, mercredi au Palais omnisports de la capitale. Danaé Blais est également inscrite à cette épreuve.

Boutin a gagné le bronze au 500 mètres, tandis que Steven Dubois a gagné des médailles d’argent et de bronze du côté des messieurs depuis le début des Jeux. Les patineurs canadiens ont toutefois terminé leur soirée plus souvent avec de longs visages que des sourires radieux à Pékin.

« Pour l’instant, nous avons six finales et trois médailles. Les filles ont un potentiel au 1500 mètres. Nous voulons toujours maximiser toutes les occasions que nous avons, même si c’est difficile, a indiqué Cros. Pour l’instant, je suis satisfait. Mais pour moi, chaque fois que nous sommes dans une finale, c’est pour gagner une médaille. Je reste donc sur ma faim. Il reste encore des occasions, des choses à aller chercher. Surtout, nous avons des athlètes qui ont les capacités pour le faire.

« Pour les filles, ce soir, c’est une déception. C’est normal. Nous allons laisser passer ça, puis nous préparer pour le dernier jour », a-t-il conclu.