Après des mois de pandémie difficiles pour les sports d’équipe, Patrice Simard se réjouit de retrouver ses coéquipiers. Pour ses sixièmes Jeux paralympiques en carrière, le joueur du rugby en fauteuil sent que les astres sont alignés pour la victoire.

Sur le terrain, Patrice Simard ne laisse rien passer en défense. « Mes coéquipiers me surnomment le pitbull, lance-t-il. Je suis tannant. »

Mais pendant de longs mois, le joueur n’a pu faire briller ses talents défensifs et vivre l’esprit d’équipe qui est l’essence même du rugby.

Les voyages, les rencontres et le plaisir d’être avec ses coéquipiers lui ont manqué, avoue le joueur de 42 ans. Mais il n’a pas eu le temps de s’ennuyer pour autant. Le conditionnement physique et les entraînements d’agilité et de cardio l’ont préparé au retour tant attendu sur le terrain.

Avec la reprise des camps d’entraînement, Simard est enthousiaste. « On a eu plusieurs bonnes séances et on est en super grande forme ! s’exclame-t-il. Le jeu nous a manqué. »

Cette année, l’athlète compte bien se rattraper après la performance aux Jeux de Rio, où l’équipe s’était classée quatrième. « Ça fait toujours mal », dit-il.

Mais depuis, l’équipe a une nouvelle stratégie sur le terrain. « Nous sommes bien meilleurs », assure l’athlète. Les matchs préparatoires « serrés » contre les Japonais, champions du monde de rugby en fauteuil, l’ont prouvé.

L’athlète ne laissera pas la première place lui échapper, comme aux Jeux de Londres, en 2012, où il avait décroché la médaille d’argent.

« C’est un sentiment qui est dur à décrire, parce que tu perds l’or, explique-t-il. Mais après, tu repasses ton cheminement dans ta tête et tu te dis qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui ont la chance de vivre ça. »

Une source de motivation

C’est au centre de réadaptation où il était après son accident de voiture que Simard a vu du rugby en fauteuil pour la première fois. Sur le coup, il avait trouvé la discipline intense.

Après avoir repris de la force, je suis tombé amoureux du sport. Je n’ai jamais arrêté depuis.

Patrice Simard

Le rugby en fauteuil peut être une source de motivation pour ceux qui ont subi un accident, selon lui. « Voir d’autres joueurs qui ont vécu la même situation que toi et qui sont rendus à ce niveau-là, c’est un bon exemple », dit-il.

Originaire du Lac-Saint-Jean, Simard a déménagé à Québec après son accident et y habite depuis. Les occasions pour les sportifs y sont plus grandes, explique-t-il. « C’est vraiment devenu ma ville d’accueil », conclut l’athlète.

L’équipe canadienne de rugby en fauteuil sera en action mercredi.