(Tokyo) La grande vedette de la gymnastique Simone Biles, qui a annoncé mercredi qu’elle ne participerait pas au concours général, s’est déjà relevée de terribles évènements personnels, une force de caractère sur laquelle elle doit s’appuyer pour se sortir de cette nouvelle épreuve.

Simone Biles a surmonté des difficultés et des drames pour s’installer au sommet de la gymnastique : elle a été placée en famille d’accueil dans son enfance et agressée sexuellement à l’adolescence.

Biles avait 20 ans aux JO de Rio en 2016, lorsqu’elle avait ébloui la planète entière en décrochant cinq médailles, dont quatre d’or.

Quelques mois plus tard, en novembre, l’Américaine avait décidé de faire une pause, pour se régénérer.

Une pause qu’elle décrivait encore comme « probablement » la meilleure période de sa vie, dans un entretien accordé au New York Times, une semaine seulement avant le début des Jeux de Tokyo !

Au sortir de Rio, au moment de cette pause, le monde ne savait pas encore que Biles faisait partie des victimes d’agressions sexuelles du médecin de l’équipe américaine de gymnastique. Aujourd’hui encore, Biles se considère comme « une survivante ».

Par la suite, Biles a fait étalage de sa grande force mentale, n’hésitant pas à dénoncer publiquement la passivité des autorités sportives américaines.

Après « tout ce que j’ai traversé avec la fédération, retrouver l’amour du sport et être simplement Simone, ça a été un long chemin », a confié récemment cette sportive au sourire lumineux et communicatif.  

« Plus autant de plaisir »

Mais mardi soir, entre pleurs et rires avec ses coéquipières, elle expliquait « ne plus avoir autant confiance en elle qu’avant ». « J’ai l’impression que je ne prends plus autant de plaisir qu’avant. Je sais que ce sont les Jeux, je voulais les faire pour moi seule mais j’y participe en fait pour d’autres que moi », a-t-elle lancé.  

Mardi soir, la championne américaine a sidéré le monde du sport en stoppant sa compétition par équipe après un passage raté au saut. Elle a ensuite expliqué qu’elle devait « faire face à ses démons » et avoir eu une pression très lourde à gérer ces derniers mois.  

Après l’annonce mercredi de son retrait du concours général, programmé jeudi, Simone Biles peut théoriquement encore participer aux quatre finales par agrès (poutre, sol, barres, saut) pour lesquelles elle s’est qualifiée.

Mais qu’irait-elle faire sur les agrès dans ces conditions ?

Un million de followers

Icône au-delà de son propre sport, surdouée de la gym, elle était depuis des mois attendue comme la star et la grande gagnante de ces Jeux de Tokyo, faisant la couverture de nombreux magazines.  

Avec ses cinq médailles remportées à Rio en 2016, et des figures extraordinaires, dont quatre portent son nom, elle est considérée comme la plus grande gymnaste de tous les temps. Depuis mardi, son compte Instagram a gagné presque un million de followers !

La fédération américaine de gymnastique a confirmé mercredi que Simone Biles « serait évaluée quotidiennement pour déterminer si elle participera aux compétitions individuelles de la semaine prochaine ».  

Si elle n’a pas déclaré forfait pour le reste des JO, celui de jeudi jette donc une large ombre sur la suite.  

Depuis son craquage, inédit dans une compétition olympique et de la part d’une telle star, elle a reçu de nombreux messages émanant du monde sportif mais pas seulement, à l’instar du soutien de Michèle Obama ou encore celui du porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki.

« Juste un petit rappel : les athlètes olympiques sont humains et ils font de leur mieux », a twitté Aly Raisman, gymnaste avec qui elle a fait les JO de Rio. « C’est VRAIMENT difficile d’être au top au bon moment et de mener sa routine quotidienne sous une telle pression. Vraiment dur. »