(Tokyo) Libéréééééééés !

Délivrééééééés !

C’est sûr que même à 10 000 km d’ici, vous nous avez entendu chanter. Ça y est, notre isolement de trois jours est terminé. Nous pouvons enfin sortir de notre hôtel.

Dans les faits, c’était déjà possible. Mais seulement 15 minutes par jour, pour aller à l’épicerie ou au konbini, le dépanneur japonais. Chaque fois, il fallait signer un registre, tenu par un gardien de sécurité. C’est comme ça dans tous les hôtels de la ville. Ce qui soulève un grand mystère : où s’en vont toutes ces feuilles de registre à la fin de la journée ?

Simon est convaincu qu’elles sont jetées. Yves, lui, pense qu’elles s’en vont directement aux Archives nationales. Moi ? Je crois qu’avant de retourner chez lui, notre gardien plie soigneusement ses feuilles pour faire des éléphants en origami. Mais peut-être que je me trompe.

Un long détour pour vous raconter que pendant notre isolement, ces 15 minutes étaient les plus excitantes de notre journée. Il fallait faire vite. Ça prenait cinq minutes pour se rendre au konbini. Cinq autres pour en revenir. Ça nous laissait donc peu de temps pour faire nos courses. Je suis allé à l’essentiel.

Le rayon des bonbons.

Ses étagères sont remplies d’emballages colorés. Chromés. Ornés d’étoiles, de personnages de mangas ou de monstres Pokémon. Dans la plupart des cas, impossible de deviner ce qui se trouve à l’intérieur.

Il faut avoir la foi. Et l’estomac solide.

Verdict.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Commençons mollo, avec l’emballage le plus reconnaissable. Celui aux raisins. À l’intérieur, on trouve des petits jujubes violets. Ils goûtent le concentré de jus Welch aux raisins. Très bon. J’en rapporte à Montréal.

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On enchaîne avec le sac couvert de personnages de l’anime Demon Slayer. J’imagine que le bonbon, jaune-orange, représente quelque chose comme une super balle. L’enveloppe est dure comme le fond d’un bol de Jell-O resté trop longtemps au réfrigérateur. L’intérieur, mou, est hyper sucré… et dégueulasse. Ça lève le cœur. Au suivant !

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Hmmm. Les Fettucine. Pas sûr. Ils n’ont des pâtes que la forme. C’est plutôt au goût de root beer. Verdict ? C’est plutôt réussi. Pas sans rappeler les bonbons en forme de bouteilles de cola que nous avons au Québec.

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Oh oh. J’ai peur. Ils ont la même forme et la même texture que les petites billes jaunes. Sauf que c’est au parfum de raisin. C’est à peine meilleur. Je n’ai pas eu le courage d’en prendre un deuxième.

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Au tour des Mega. Si je me fie aux deux petits bonhommes rouges sur l’emballage, ce sont des bonbons sûrs. Prometteurs. Allez, j’en gobe quatre d’un seul coup. Première surprise : l’enveloppe est dure. Il faut la croquer pour se rendre au centre. Et c’est… voyons… c’est quoi, ça ? Ouache ! Ont-ils échappé la salière dans le sac ? C’est immangeable. Aussitôt mâchés, aussitôt recrachés.

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Après cette expérience culinaire hautement désagréable, j’ai choisi d’enchaîner avec une valeur sûre. Des bonbons au crème soda. C’est un peu fade. Je m’attendais à un goût plus sucré, entre la gomme balloune et la crème glacée trois couleurs. Ça goûte juste… rien. Ce qui est déjà mieux que les Mega.

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Des bonbons aux litchis ? Ce sont ceux qui se rapprochent le plus des jujubes de chez nous. Plutôt bons, quoique ça goûte plus le fructose que les litchis.

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Quossé ça ? Ça fait peur. Et le retour du petit bonhomme rouge de l’emballage des Mega est un mauvais présage. À l’intérieur du sac, les bonbons sont de forme carrée. C’est dur. Un peu comme du jerky de bœuf. Et comme prévu, c’est aussi salé que les Mega. Ma pression monte. Mes reins pleurent. Ce n’est pas bon signe…

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J’ai gardé le meilleur pour la fin. Les KitKat vertes. Mes collègues et moi avons longuement débattu sur le parfum que l’emballage annonce. Wasabi ? Gingembre ? Pistaches ? Nenni. Selon mon application de traduction, les tablettes sont au thé matcha. Le goût est doux. Ça rappelle un gâteau moelleux. Assurément, le meilleur bonbon mangé ce matin.

Sur ce, je dois vous laisser.

Faut que j’aille déjeuner !