La Québécoise Amélie Kretz se prépare aux épreuves de triathlon des Jeux olympiques de Tokyo, au Japon. Après une année semée d’obstacles, la triathlonienne est en pleine forme et compte bien montrer de quoi elle est capable.

« Représenter le Canada une fois aux Jeux olympiques, c’est un grand honneur. Deux fois, c’est encore mieux ! », lance la triathlonienne au téléphone. Elle s’entraîne environ 25 heures par semaine dans le Colorado, aux États-Unis, depuis le mois de janvier.

Au cours des derniers mois, Amélie Kretz a dû participer à quatre compétitions de triathlon pour gagner des points et se hisser dans les 55 meilleures, afin d’avoir une chance de représenter le pays à Tokyo. « J’avais bon espoir d’avoir fait assez de choses pour prouver à Triathlon Canada que je méritais cette place », témoigne l’athlète de 28 ans.

Les épreuves individuelles du triathlon olympique consistent à nager 1500 m, parcourir 40 km à vélo et 10 km en course à pied.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Amélie Kretz a participé aux Jeux de Rio en 2016, après avoir obtenu le meilleur résultat de sa carrière sur le circuit mondial de triathlon, avec une huitième place à Yokohama en 2016.

Une année en montagnes russes

La dernière année a été compliquée pour Amélie Kretz, à cause de la situation sanitaire. Elle confie avoir eu quelques doutes et une légère baisse de motivation durant l’automne. « Je n’avais pas d’objectif concret », se souvient-elle.

Privée de compétitions et de structures pour s’entraîner, elle avait fait installer une piscine hors terre chez ses parents, au printemps 2020.

Relisez notre article « Comme un poisson dans l’eau (froide) » paru en avril 2020

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La triathlonienne olympique Amélie Kretz a installé une piscine dans le garage de ses parents pour s’entraîner durant le confinement, en 2020.

Faire du surplace dans un garage n’est pas ce qu’il y a de plus motivant, mais j’y croyais. Avec mon entraîneur, on a quand même réussi à improviser et être créatifs.

Amélie Kretz

Le temps passé avec sa famille lui a aussi été bénéfique. Déjà proche de ses parents et de son frère aîné, Kretz a apprécié les moments autour de jeux de société. « C’est assez rare qu’on se retrouve comme ça, car d’habitude, je suis toujours en voyage », ajoute-t-elle.

La triathlonienne étudie également la thérapie du sport à l’Université Concordia, à distance. « Ça m’a permis de penser à d’autres choses que le sport », indique celle qui envisage la médecine après sa carrière sportive.

Une équipe soudée

Kretz assure être bien entourée. Elle est très proche de son entraîneur, Alex Sereno, depuis qu’il a commencé à la suivre en 2018. « Je revenais de quelques années de blessures, je n’étais plus sûre si j’avais un avenir dans le sport, mais Alex m’a aidée à me refaire une santé », témoigne-t-elle.

Joint par téléphone, Alex Sereno manque de mots pour décrire à quel point il est fier du parcours d’Amélie Kretz.

PHOTO FOURNIE PAR AMÉLIE KRETZ

Amélie Kretz et son entraîneur, Alex Sereno

Ce qui la distingue des autres, c’est sa résilience. C’est une battante incroyable.

Alex Sereno

Ensemble, ils ont bâti un programme au plus près des besoins de l’athlète, pour solidifier les acquis et développer ses forces. « Je voulais vraiment m’assurer qu’elle passe les prochaines années à faire des courses sans avoir peur de se blesser, ajoute-t-il. Amélie est en pleine forme, elle est en bonne position pour performer. »

L’entourage de Kretz compte aussi le physiothérapeute Stéphane Lamy, qui a adapté sa préparation physique. « Quand on sait qu’elle a dû s’exiler et tout ce qu’elle a dû faire pour se qualifier, il y a de quoi être fier, affirme-t-il. C’est aussi un avantage, car ça l’a rendue d’autant plus solide mentalement. »

Selon Sereno et Lamy, Kretz possède un haut potentiel de réussite et de belles années de performances devant elle.

L’épreuve du relais

Amélie Kretz s’est qualifiée aux côtés de l’Ontarienne Joanna Brown, du Manitobain Tyler Mislawchuk et de Matthew Sharpe, originaire de la Colombie-Britannique. Les quatre Canadiens participeront à l’épreuve de relais mixte du 31 juillet. Chacun des athlètes devra nager 300 m, parcourir 6,8 km à vélo et 2 km en course à pied.

Il y a quelques mois, pourtant, c’est cette même épreuve qui aurait pu coûter la sélection à Kretz. Triathlon Canada avait décidé d’intégrer les résultats d’une course individuelle masculine au processus de sélection olympique.

Relisez l’article « L’Olympienne Amélie Kretz se sent flouée par Triathlon Canada » paru en mai dernier

« Ç’a été difficile de gérer le changement de focus de notre fédération, mais j’ai pris la bonne décision en me retirant du relais pour me concentrer sur la course individuelle », fait-elle savoir.

PHOTO FOURNIE PAR AMÉLIE KRETZ

Amélie Kretz lors de son premier triathlon, à l’âge de 8 ans

Bientôt dans les airs

Kretz a intégré quelques nouveaux éléments dans sa routine pour s’adapter à la chaleur de Tokyo. À raison de quatre fois par semaine, elle passe une vingtaine de minutes dans le sauna et elle enfile occasionnellement sa combinaison de néoprène dans la piscine.

Amélie Kretz s’envolera pour Tokyo le 19 juillet. Si elle préfère ne pas se donner d’objectif précis pour les épreuves, la triathlonienne estime qu’une place dans les huit premiers serait envisageable et croit fort dans les compétences de son équipe.

Peu après les JO de 2016, Kretz s’était disloqué une épaule en achetant des muffins anglais à l’épicerie. « Je ne me rappelle pas la dernière fois que j’ai mangé un muffin anglais, et je vais sûrement éviter d’aller à l’épicerie après les Jeux de Tokyo », plaisante-t-elle.