Homme d'une dignité incomparable et d'une grande droiture, Jean Béliveau aurait fait un «excellent gouverneur général», estime l'ancien premier ministre Jean Chrétien.

M. Chrétien avait tenté de convaincre l'ancien joueur étoile du Canadien de Montréal de devenir gouverneur général en 1995. Mais M. Béliveau avait refusé l'offre pour des raisons familiales. M. Chrétien avait ensuite demandé à l'ancien ministre fédéral Roméo LeBlanc, originaire de l'Acadie, d'occuper les fonctions de représentant de la reine d'Angleterre au Canada.

«Je lui avais offert le poste de gouverneur général. Je l'avais reçu, avec Aline, lui et son épouse, et Jean Pelletier et son épouse au 24 Sussex. Je lui avais offert officiellement le poste. Mais malheureusement il avait refusé pour des raisons familiales», a raconté à La Presse M. Chrétien.

«J'étais bien déçu qu'il refuse, car je le connaissais depuis longtemps. Sa famille venait de l'Acadie, il était né à Trois-Rivières, il avait vécu à Victoriaville durant sa jeunesse. Son père travaillait pour la Shawinigan Water and Power à l'époque. Donc, il était du coeur du Québec. Évidemment, je l'avais admiré comme tout le monde», a ajouté l'ancien premier ministre.

M. Chrétien se dit convaincu que tous les Canadiens auraient salué la nomination de M. Béliveau à titre de gouverneur général.

«Il aurait été un excellent gouverneur général. C'était un homme au regard posé, qui attirait le respect. Je pense que jamais personne n'aurait osé engueuler Jean Béliveau. Il avait une présence incroyable quand il entrait dans une pièce. Comme joueur de hockey, il était d'une élégance incroyable», a ajouté M. Chrétien.

«J'ai eu l'occasion de le rencontrer à plusieurs reprises. C'était un homme d'une présence extraordinaire. Un jour, je l'avais invité à venir avec moi quand j'étais ministre responsable du Nord à Whitehorse pour une visite. Je leur avais dit que j'avais un invité mystère. Il avait été un hit énorme. Quand j'ai débarqué de l'avion avec lui, tous les regards étaient portés sur lui et non pas sur moi!», a-t-il encore dit.