Il s'agit probablement de la journée la plus folle de la saison: la date limite des échanges. Jusqu'à 15h lundi, des milliers et des milliers de fans vont rester collés à leurs téléphones intelligents afin de ne rien rater de cette journée.

Que va-t-il se passer, au juste? C'est bien sûr la question à 100 dollars. «Tout ce que ça prend, c'est un DG qui réussit un gros coup, un échange immense, et ensuite, c'est le déluge, explique l'agent Rick Curran. Mais si aucun DG ne décide de tenter le grand coup, vous allez voir plusieurs analystes se tourner les pouces en direct à la télé...»

D'ici lundi 15h, donc, les rumeurs les plus folles vont circuler, et des centaines d'experts vont citer des «sources fiables» pour tenter d'ajouter un brin de crédibilité à leurs histoires.

Il y a un petit détail qu'il convient de rappeler juste ici, tout de même: dans les faits, bien peu de gens savent ce qui se passe vraiment en coulisses.

«Parfois, même l'agent du joueur impliqué n'est pas au courant, souligne Rick Curran. Par courtoisie, certains DG vont appeler un agent pour dire que tel ou tel joueur fait partie des discussions avec tel club, mais ça ne marche pas toujours comme ça. Souvent, le joueur échangé l'apprend quand la transaction est déjà conclue. Il faut que les DG soient discrets; s'il y a une fuite, un échange peut être annulé.»

Un autre agent bien connu, qui a insisté pour garder l'anonymat, y est allé de sa propre explication sur le monde magnifique des rumeurs d'échange: «C'est assez facile de deviner ce qui va arriver. Il suffit de regarder la masse salariale d'une équipe. On analyse ensuite les besoins de cette équipe, et on peut faire des déductions. Les rumeurs, ça commence souvent comme ça.»

Ces rumeurs, justement... De qui parle-t-on depuis des semaines? De Brad Richards. Le joueur de centre de 30 ans est joueur autonome sans compensation cet été, les Stars ont des ennuis financiers et sont à la recherche d'un nouveau propriétaire. Le club texan pourrait être tenté de l'échanger, et on raconte que les Rangers de New York diraient oui sans hésiter.

Mais les Stars peuvent-ils vraiment se permettre de se débarrasser de leur joueur vedette en fin de saison? Déjà que le club peine à remplir son aréna, le départ de Richards serait un aveu d'abandon à six semaines des séries. En plus, l'attaquant se remet d'une commotion cérébrale, et personne ne sait quand il pourra reprendre le collier.

Comme Richards, Paul Stastny s'est lui aussi retrouvé impliqué dans le grand cirque des rumeurs, mais dimanche, le Denver Post estimait ce scénario hautement improbable. Reste le défenseur John-Michael Liles, qui pourrait devoir quitter Denver avant l'heure fatidique.

Mais ce sont avant tout les types qui tombent dans la catégorie «joueurs de location» qui seront à surveiller lundi. Souvent, les clubs en ajoutent un pour le dernier droit. À ce chapitre, il faudra avoir à l'oeil Jason Arnott, des Devils du New Jersey, en raison de son expérience (il a gagné une Coupe Stanley chez les Devils), et en raison de ses qualités de meneur. Pour un club qui aspire à un titre, un joueur comme Arnott peut s'avérer un ajout de taille à la date limite.

De son côté, l'attaquant québécois Jean-Pierre Dumont a été laissé de côté par les Predators, dimanche à Nashville, et il n'en fallait pas plus pour que la machine à rumeurs s'emballe. Montréal? Toronto? Dans le cas de Dumont, la question demeure: vaut-il vraiment les quatre millions de dollars que son contrat lui garantit la saison prochaine?

Les Blackhawks de Chicago doivent se battre pour une place en séries, et le DG Stan Bowman a déjà fait savoir qu'il allait être occupé lundi. Les Hawks ont assurément besoin d'un autre défenseur.

Le Canadien? On le sait, Pierre Gauthier ne rime pas avec coup d'éclat, et les partisans montréalais qui s'attendent à quelque chose de gros vont sans doute être déçus. De toute façon, ce n'est pas comme si le CH était à un ou deux joueurs d'une Coupe Stanley, et Gauthier n'est pas prêt à sacrifier des espoirs. Avec raison.

Reste peut-être Andrei Kostitsyn, qui a toujours une certaine valeur sur le marché en raison de son potentiel. Les Predators de Nashville ont transformé le petit frère en joueur respectable cette saison, seraient-ils tenté d'essayer la même chose avec le grand frère?

Quelques mots sur Scott Gomez en terminant. Si jamais Pierre Gauthier réussit à le refiler à quelqu'un d'autre, il mérite le titre de DG de l'année. Et peut-être même le titre de DG du siècle.



Des nouvelles de Sidney Crosby

On le sait, Crosby n'a pas posé ses lames sur la glace depuis le 5 janvier, et personne ne sait trop quand il pourra le faire à nouveau. C'est d'ailleurs le problème avec les commotions cérébrales: on sait quand ça commence, mais on ne sait jamais quand ça finit.

Et voici que les rumeurs commencent à circuler: le joueur vedette des Penguins de Pittsburgh pourrait être hors de combat pour le reste de la saison.

J'ai posé la question à son agent Pat Brisson, qui m'a envoyé la réponse suivante par courriel: «Un jour à la fois. Il ne progresse pas comme il devrait.»

Voilà qui n'est pas très rassurant.

Au moins, la blessure à Crosby pourrait servir à faire bouger les choses. Les DG de la ligue doivent se rencontrer en Floride du 14 au 16 mars, et on raconte que le problème des coups à la tête sera au centre de toutes les discussions. On raconte aussi qu'enfin, on pourrait se servir de ces rencontres pour élaborer une vraie de vraie règlementation sur les coups à la tête.

Imaginez un peu le désastre s'il fallait que Crosby rate le reste de la saison et les séries...

C'est dommage, mais peut-être que la LNH avait besoin d'un tel scénario catastrophe pour se réveiller.



Photo: AP

Sidney Crosby

Le souper des Coyotes

Matt Hulsizer, ce riche homme d'affaires de Chicago qui doit sauver les Coyotes depuis le mois de décembre, a donc payé le souper à tous les gars de l'équipe samedi soir. Un souper qui a ravivé la flamme de l'espoir pour le hockey en Arizona, s'il faut en croire les commentaires plus que positifs de l'attaquant Scottie Upshall sur Twitter.

J'ai rencontré Hulsizer en Floride en décembre lors de la réunion des gouverneurs, et Upshall a entièrement raison: ce Hulsizer est avant tout un immense fan de hockey, et il a vraiment à coeur le sort des Coyotes. Je me souviens qu'il avait affirmé n'avoir aucun problème à perdre de l'argent lors des premières saisons. «Dans 25 ans, ça va peut-être avoir l'air d'un bon investissement», avait-il déclaré, non sans humour...

Sauf que la vente des Coyotes piétine. La LNH croyait pouvoir conclure le tout avant le 31 décembre, et aux dernières nouvelles, le 31 décembre était déjà loin derrière nous.

On devrait connaître la suite très bientôt.

La chanson la plus jouée dans les arénas de la LNH

Broadcast Music Inc (BMI), une firme de gestion de droits d'auteur aux États-Unis, vient de publier son palmarès des chansons les plus entendues dans les arénas et les stades d'Amérique. En 2010, BMI a répertorié plus de 92 milliards de pièces lors des matchs de hockey, de football, de baseball et de basketball en Amérique

Et quelle est la chanson que l'on entend le plus souvent dans nos arénas, au juste? Non, ce n'est pas The Hockey Song de Tom Connors, ni Tourne la page de René et Nathalie. En fait, la chanson la plus diffusée dans les arénas en 2010 fut... Twilight Zone, par 2 Unlimited. Un immense succès à Laval, comme on le sait tous, mais aussi dans la LNH. C'est la chanson qu'on entend souvent quand un club se prépare à jouer à cinq contre quatre.

Dans la NFL, c'est We Will Rock You, le grand classique de Queen, qui a été la plus diffusée dans les stades. Même plus que Start Me Up des Stones, ce qui n'est pas peu dire.

Les chiffres de la semaine

17-2-2

La fiche des Devils à leurs 21 derniers matchs. L'effet Lemaire, vous dites?

La surprise de l'année

En début de semaine, c'est Corey Crawford, le gardien des Hawks, qui avait la deuxième meilleure moyenne (2,13, à égalité avec Jonathan Quick des Kings) chez les gardiens de la LNH. Devrait-on le considérer au titre de Recrue de l'année? Je dirais que oui.

Le détail de la semaine

Placé au ballottage par les Sabres de Buffalo, le défenseur Craig Rivet a finalement été réclamé par les Blue Jackets de Columbus. Dernier arrêt pour lui?

La citation de la semaine

«Les gars ne jouaient pas bien ensemble. Maintenant, ils se sentent plus confortables l'un envers l'autre, et ils s'aident sur la glace. »

Jacques Lemaire, qui explique les récents succès de son club au New Jersey.

Photo: AP

C'est clair, les Coyotes de Phoenix sont sur le bord de retourner à Winnipeg. Tout est en place.