Patrice Bergeron a connu un premier match difficile en finale de l'Association de l'Est, mercredi, dans la défaite de 5-4 des Bruins de Boston.

Le joueur de centre québécois a non seulement été blanchi de la feuille de pointage pour la deuxième fois de la finale (en quatre matchs) et la cinquième seulement depuis le début des séries, mais il a terminé avec une fiche négative (-1) en plus d'avoir été dominé au cercle des mises en jeu où il est normalement dominant. L'excellent joueur de centre a gagné 9 des 19 mises en jeu disputées pour une efficacité de 47%. Tout un contraste avec les taux de 64%, 55% et 56% affichés lors des troisième, quatrième et cinquième rencontres de la finale.

Pour que les Bruins renversent la vapeur et accèdent à la grande finale avec une victoire à l'occasion du match décisif, Bergeron devra briller plus qu'il ne l'a fait mercredi avec ses compagnons de trio Brad Marchand et le vieillissant Mark Recchi, qui semble avoir perdu vitesse et synchronisme.

«On a joué toute l'année pour nous retrouver là où nous sommes. C'est un défi important, c'est sûr, mais c'est aussi un beau défi. Le genre de défi qu'on veut relever. Il faudra tout donner et j'ai bien l'intention de le faire», a dit Bergeron après la défaite de mercredi.

Malgré cette mauvaise sortie, Bergeron a prouvé de brillante façon l'importance qu'il occupe au sein de sa formation depuis le début des séries. Il a récolté 15 points, dont 4 buts, affiche un taux de réussite de 62,1% au cercle des mises en jeu et est très efficace en défense contre les gros trios adverses.

«Ses plus belles qualités sont son niveau de compétitivité, son intelligence et l'application qu'il met sur la patinoire. Il a beaucoup de talent, mais il est surtout efficace. À mes yeux, il devrait être finaliste chaque année pour le trophée Frank-Selke, car il est dans le top 3 des meilleurs attaquants défensifs, mais on dirait qu'on ne pense jamais à lui», a lancé Recchi en parlant de son joueur de centre.

Très bon partout

Selon Simon Gagné, Bergeron est l'exemple parfait de l'équilibre nécessaire pour maintenir un très haut niveau de performance dans la LNH. «Patrice fait partie de l'élite de la LNH. Mais à l'exception des mises en jeu, on ne peut pas le placer tout en haut avec les meilleurs dans aucune catégorie. Il est très bon partout. Il sait surtout tirer avantage de toutes ses qualités.

«Regarde ce qu'il a fait l'an dernier aux Jeux olympiques. Je crois que c'est son efficacité sur les mises en jeu qui lui a valu son invitation. Mais une fois rendu là, il a brillé dans toutes les facettes du jeu quand on faisait appel à lui. C'est un gars discret dans la vie et sur la patinoire. Mais c'est un méchant bon joueur de hockey. Un gars bien plus important que les amateurs peuvent le croire. Car quand on parle aux joueurs qui l'affrontent et aux entraîneurs, ils parlent de lui avec beaucoup d'éloges», a expliqué Gagné qui, comme Bergeron, est originaire de Québec.

Vincent Lecavalier, qui est pourtant plus grand, plus costaud et plus fort que Bergeron, affiche un sourire un brin agacé lorsqu'on lui demande pourquoi le «petit» joueur de centre arrive à le dominer, comme plusieurs autres gros joueurs de centre autour de la LNH.

«Il est très fort. Son synchronisme est parfait. Mais il y a plus. Même s'il n'est pas le plus gros, il prend beaucoup de place. Regardez-le utiliser sa tête pour prendre possession de la place. C'est un truc qui joue avec les règlements, mais il est très bon dans l'utilisation de son corps pour préparer la mise en jeu. En plus, il est droitier et très fort sur son bâton», a indiqué le capitaine du Lightning.