Vincent Lecavalier avait sans doute bien des choses en tête la nuit dernière en traversant l'Atlantique à bord de l'avion nolisé de son équipe.

Le nouveau capitaine du Lightning de Tampa Bay doit disputer un premier match préparatoire dimanche en Allemagne contre l'Eisbaren de Berlin et surtout mettre son épaule blessée à l'épreuve pour la première fois.

Pas évident lorsqu'il s'agit de la première blessure grave en carrière avec laquelle on a à composer, encore moins évident quand la douleur vous rappelle toujours l'accident subi cinq mois plus tôt. Le défi sera autant physique que psychologique pour celui qui a terminé au septième rang du classement des compteurs de la LNH l'an dernier avec 92 points en 81 matchs.

«En ce moment quand je vais dans le coin, c'est à mon épaule que je pense en premier et c'est ça que je dois effacer, confiait-il mercredi au téléphone. Il faut que ça redevienne un instinct. C'est pour ça que je dois recommencer à me faire frapper le plus vite possible parce que ça ne me tente pas d'y penser toute l'année. J'ai été blessé aux poignets avant mais l'épaule, c'est différent. Tous ceux qui ont eu cette blessure à qui j'ai parlé me disent que tout se passe dans la tête, on a trop tendance à vouloir la protéger, à se demander si elle va débarquer à nouveau. Je travaille là-dessus, à rester toujours positif. Surtout que le chirurgien m'a dit que ça allait être très douloureux toute la saison. Je vais devoir prendre ça relaxe entre les matchs et mettre beaucoup de glace.»

Lecavalier, blessé lors de l'avant dernier match de la saison à la suite d'une mise en échec douteuse de Matt Cooke, n'a reçu aucun contact jusqu'à maintenant dans les pratiques au camp d'entraînement. «Je peux tout faire sur la glace, le tir va bien même si mon épaule n'a pas encore retrouvé toute sa force. Il manque juste le contact.

Habituellement après une opération comme celle-là, ça prend quatre mois à revenir et cinq mois avant de pouvoir se faire frapper. Moi, ça fait cinq mois et demi. L'entraîneur Barry Melrose ne me laisse pas faire tous les exercices mais dans les prochains jours, ça va changer, je vais demander aux gars de me frapper plus fort. Ça va aider à me sentir plus confiant. Je veux être prêt pour le match d'ouverture.»

Melrose s'attend à le voir jouer dimanche. «C'est ce qui est prévu, a-t-il déclaré aux journalistes qui suivent le Lightning. Les médecins sont plutôt optimistes, mais on va quand même être prudent.»

Si l'épaule de Lecavalier ne réagit pas bien lors des matchs préparatoires en Allemagne et en Slovaquie dimanche et mardi, on pourrait le placer sur la liste des blessés puisque l'équipe dispute seulement sept matchs lors des 26 premiers jours de la saison après le retour d'Europe. « Mais je dois avouer qu'à l'heure actuelle, je me sens bien, je suis confiant », précise l'athlète de l'Île-Bizard.

Cela dit, Lecavalier aime bien l'ambiance qui règne au sein de l'équipe à la suite des changements drastiques apportés non seulement au sein de la direction, mais dans la formation. 

«Melrose nous laisse faire dix fois plus ce que l'on veut sur la glace, on est un peu plus lousse, dit-il. En même temps, il n'aime pas qu'on se débarrasse de la rondelle et notre jeu de transition sera meilleur parce qu'on se concentre beaucoup là-dessus à l'entraînement.»

Le Québécois de 28 ans aime bien ce qu'il voit du premier choix de l'équipe, le centre Steven Stamkos, repêché au premier rang en juin dernier. «Je l'ai vu jouer seulement un match et demi mais quand même, si je le compare à comment je me sentais à 18 ans, il est beaucoup plus confiant. Et il a un meilleur lancer que moi au même âge. D'habitude, les jeunes de 18 ans n'ont pas un tir aussi puissant que les joueurs plus âgés. Mais lui il va la mettre souvent sous la barre. C'est très impressionnant.»

La défensive demeure un point d'interrogation, d'autant plus que l'un de leurs jeunes piliers, Paul Ranger, pourrait rater le début de la saison en raison d'une épaule qui tarde à guérir. «C'est sûr qu'on est jeune en défense mais nos jeunes de l'an dernier ont vieilli et des gars comme Matt Carle et Andrej Meszaros ont un bon sens du jeu, de bons instincts. C'est positif.»

À suivre...