Une équipe jouait pour sa survie, l’autre se préparait pour les séries éliminatoires. Toutes deux ont, en quelque sorte, trouvé leur compte.

Ce match de samedi à Boston, le dernier de la saison pour Montréal, en était un sans enjeu pour la troupe de Kori Cheverie, qui connaît déjà son rang final. Qu’importait le résultat, rien ne lui enlèverait sa deuxième place au classement. Pour Boston cependant, c’était tout l’inverse. La formation menée par Courtney Kessel devait gagner en temps réglementaire pour obtenir son billet pour les séries, ou aller chercher un petit point pour rester dans la lutte.

Si Montréal s’est incliné au compte de 4-3, il peut retirer du positif de cette rencontre, qui faisait surtout office de préparation pour les séries éliminatoires.

D’abord, il a su combler un déficit de 0-3 au troisième tiers, après deux premières périodes décevantes. Mikyla Grant-Mentis et Mariah Keopple ont toutes deux marqué en avantage numérique pour faire 3-2, puis Marie-Philip Poulin – de toute évidence – s’est chargée d’égaliser en fin de match avec son 10but de la saison.

Boston a joué de chance dans les deux dernières minutes pour reprendre les devants et assurer sa place en séries ; le tir de Kaleigh Fratkin a touché l’épaule d’Amanda Boulier, ce qui a déjoué Ann-Renée Desbiens.

« Dans un match comme ça, il n’y a pas grand-chose à dire ou à faire, a expliqué Kori Cheverie. Les joueuses disaient les bonnes choses dans le vestiaire et sur le banc. Nous avons fait quelques ajustements avant la troisième période et les joueuses avaient en tête d’y aller un but à la fois. »

Ce match voulait tout dire pour Boston. Pour nous, c’était de bâtir notre jeu.

Kori Cheverie

« [Avant la troisième période, les joueuses] n’avaient pas le sentiment d’urgence que nous, le personnel d’entraîneurs, voulions qu’elles aient. Malheureusement, nous ne pouvons le leur donner. Elles doivent avoir ça en elles, elles doivent prendre ça en charge, et je pense qu’elles l’ont fait », a dit l’entraîneuse.

De l’avis de Mikyla Grant-Mentis, « la façon de jouer en troisième période, c’est ce que [l’équipe] doit amener en séries ». « Nous étions vraiment agressives. »

« Nous savions, en tant que groupe, que nous devions finir fortes et que la troisième période serait celle qui nous mènerait en séries, a ajouté Mélodie Daoust. Nous sommes restées positives en vue de la troisième période, et c’est ce qu’on retient pour la suite. »

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Marie-Philip Poulin

Kori Cheverie s’est aussi réjouie de la contribution de Grant-Mentis et Keopple à la feuille de pointage, alors que l’équipe a l’habitude d’être menée offensivement par ses meilleures joueuses – Marie-Philip Poulin, Laura Stacey, Erin Ambrose…

« Je pense que c’est ce qui va faire la différence [en séries] : nos attaquantes 7 à 12 et nos défenseuses 5, 6 et 7. Ces joueuses doivent être capables de contribuer », de noter l’entraîneuse.

« Un bon défi »

Montréal termine donc cette première saison de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) au deuxième rang, derrière ses rivales torontoises, avec une fiche de 13 victoires et 11 défaites, dont cinq en prolongation. Il ne connaîtra cependant pas son adversaire avant ce dimanche soir, voire lundi.

Toronto aura 24 heures, à partir de la fin de la saison ce dimanche, pour choisir son opposant entre Boston et l’autre équipe, qui n’est pas encore qualifiée, soit Ottawa ou le Minnesota.

Mercredi dernier, après l’entraînement de son équipe, Kori Cheverie nous disait ne pas vouloir avoir à choisir son adversaire, un « privilège » qui revient à la première équipe au classement.

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Kori Cheverie et Mikyla Grant-Mentis, à l’entraînement

« Je ne pense pas que nos adversaires ont besoin d’une raison de plus de vouloir nous battre, a-t-elle lâché, samedi. Je suis contente que nos adversaires soient déterminées de façon organique. »

Au bout de la ligne, le rang n’a pas réellement d’importance dans ces séries à quatre formations. D’abord parce que le hockey se joue sur la glace, surtout en séries – c’est un cliché, oui, mais ce n’est pas faux pour autant. Puis parce qu’aucune des quatre équipes à s’être qualifiées n’est réellement inférieure à une autre. Tout au long de la saison, les matchs ont été serrés au possible.

Toujours est-il que Montréal espère connaître son adversaire plus tôt que tard.

« Plus tu as de temps, mieux tu peux te préparer, mais nous avons un bon personnel d’entraîneurs qui travaille avec diligence pour préparer notre équipe, peu importe contre qui on joue », de dire Cheverie.

« Je pense que la plupart des joueuses de notre équipe n’ont jamais joué dans une série de cette ampleur, dans un trois de cinq. Elles ont probablement surtout pris part à des deux de trois dans leur carrière. Alors ce sera un bon défi pour notre équipe, et j’ai hâte de l’attaquer. »