(Winnipeg) Si vous avez manqué ce succulent Canadien-Jets du lundi, assurez-vous de regarder le montage du collègue Rachid Issoulaimani dans nos écrans. Les buts du CH auraient été parfaits pour la défunte Fricassée sportive de TVA, peut-être moins pour les jeux de la semaine. Personne dans ce vestiaire ne s’en plaindra, remarquez.

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Justin Barron a marqué en prolongation et le Canadien a triomphé 3-2 des Jets, lundi soir.

La victoire du CH était bien imparfaite. Ce ne sont que pas nos mots, mais aussi ceux de Jake Allen. « Ce n’était pas beau ce soir, mais ce ne sera pas toujours parfait », a philosophé le gardien vainqueur. « On n’a vraiment pas joué notre meilleur match, mais on n’a pas lâché », d’ajouter Christian Dvorak.

Cette victoire avait toutefois de quoi satisfaire l’entraîneur-chef du CH, Martin St-Louis, pour au moins une raison. Le message qu’il passait à chaque occasion, celui de « jouer en dedans », semble saisi et mis en application. Et ce l’est par un des attaquants les mieux outillés pour le faire. À 6 pi 3 et 224 lb, Josh Anderson possède en effet le gabarit pour se permettre de passer près de la peinture bleue sans être importuné par ses rivaux.

C’est donc ce qu’il a fait sur son but, se dirigeant vers le filet en passant entre les cercles des mises au jeu, avant de glorieusement marquer avec son patin. Cela dit, s’il était resté en périphérie, la rondelle qui frappe sa lame aurait simplement abouti sur la bande.

Puis, sur le deuxième but des visiteurs, Anderson a coupé vers le filet, cette fois avec la rondelle dans les mains comme un joueur de handball, avant de la remettre à son ancien coéquipier à London Christian Dvorak. Aucun doute : il a bénéficié de la clémence des officiels, ou du manque de reprise claire, mais il reste qu’il s’est aventuré là où ça paye en général, et tiens donc, ça a payé. Le voici, mine de rien, avec sept points à ses huit derniers matchs.

PHOTO TERRENCE LEE, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Christian Dvorak (28) est félicité par ses coéquipiers.

« On parle depuis la dernière semaine d’avoir le plus de monde possible dans l’enclave. C’est là que les équipes génèrent les chances. J’y vais souvent, je cherche des retours, n’importe quoi à saisir », a décrit Anderson.

À l’autre bout de la patinoire, le Tricolore a survécu à quelques présences où il était désorganisé, mais s’est généralement bien défendu. On parlait des jeux de la semaine : on n’y retrouvera pas probablement Allen non plus, pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas été forcé d’accomplir des miracles. À 5 contre 5, les Montréalais ont limité les occasions de grande qualité, et ils n’ont donné que deux avantages numériques aux Jets.

Tout ça mis ensemble enthousiasmait grandement St-Louis. « Je sens qu’en tant que groupe, nous sommes au point en ce moment, a estimé le pilote. Je ne nous ai jamais sentis aussi organisés depuis que j’ai pris cet emploi. C’est quelque chose qui est long à bâtir. On évolue en tant qu’équipe.

« Offensivement, défensivement, avec ou sans la rondelle… Quand tu as cinq gars sur la même [longueur d’onde], c’est beaucoup plus dur pour l’autre équipe.

Ce sera maintenant aux joueurs de s’assurer que leur entraîneur-chef ne paraisse pas mal. Après la très digne défaite en tirs de barrage à Vegas le 30 octobre, St-Louis avait déclaré que l’équipe venait de jouer « son meilleur match » depuis son arrivée et qu’elle avait « élevé son standard ». Le Tricolore avait enchaîné avec trois défaites de suite, et sept revers dans les neuf matchs suivants.

Les petites coïncidences

Sans être un but spectaculaire, le filet vainqueur de Justin Barron était tout de même plus élégant que les deux autres. Il a aussi été marqué à 4 contre 3.

Ce but mettait toutefois un point d’exclamation à une jolie journée familiale pour le numéro 52. Les parents de Barron sont venus de la Nouvelle-Écosse pour ce duel qui opposait Justin à son grand frère, Morgan.

Les deux frangins étant encore relativement inexpérimentés, leurs chances de jouer un rôle important en prolongation étaient minces. Mais voilà, Adam Lowry a été chassé, ce qui a forcé Rick Bowness à employer Morgan Barron en infériorité numérique. Sur la même séquence, Mike Matheson a été puni pour le CH. Justin Barron devait donc piloter l’avantage numérique.

Après un temps d’arrêt passé à préparer le jeu qui a mené au but, le quatuor du CH s’est mis au travail, Cole Caufield a rejoint Justin Barron, qui a marqué d’un tir précis.

« C’était pas mal cool, a admis Barron. Je ne m’attendais pas nécessairement à aller sur la patinoire, mais je suis rentré, et lui aussi. C’était spécial. »

En hausse : Jayden Struble

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Alex Iafallo (9) et Jayden Struble (47)

Malgré le -1 à sa fiche, il a réussi un grand nombre de jeux défensifs pour arrêter les attaquants adverses, notamment un contre le toujours dangereux Nikolaj Ehlers. Après 13 matchs dans la LNH, il joue avec confiance.

En baisse : Juraj Slafkovsky

PHOTO FRED GREENSLADE, LA PRESSE CANADIENNE

Juraj Slafkovsky (20) et Neal Poink (4)

Après une série de forts matchs, c’était plus difficile pour le premier choix de 2022, qui a pris quelques mauvaises décisions avec la rondelle.

Le chiffre du match : 5

Le Canadien totalise maintenant cinq victoires en prolongation cette saison, un sommet dans la LNH.

Dans le détail

Une vilaine séquence brisée

Quand Justin Barron a donné la victoire au Canadien, une meute de chandails blancs a entouré le jeune défenseur. Christian Dvorak, lui, est plutôt parti dans l’autre direction. Ce n’était rien contre Barron, remarquez. C’est simplement qu’il a aussi eu une pensée pour son gardien, Jake Allen. « Jake a été très fort, surtout en troisième période, quand on ne générait pas grand-chose. On s’est défendus une bonne partie de la période et il a été notre meilleur joueur sur la patinoire », a commenté Dvorak. Il faut ajouter qu’Allen venait de subir la défaite à ses sept dernières sorties et signait donc un premier gain depuis le 28 octobre, contre ces mêmes Jets. Le pauvre Allen, cela dit, n’avait pas obtenu le plus grand soutien offensif pendant sa disette, le Tricolore lui offrant 14 buts en 7 matchs. Ce n’était pas tellement mieux lundi, mais ç’a été suffisant, puisque le Néo-Brunswickois était en grande forme, réussissant de beaux arrêts contre Morgan Barron et Adam Lowry, entre autres.

Longue attente

Après une première période jouée à vive allure, le rythme du match a drôlement ralenti en période médiane. Les trois buts et trois pénalités n’y sont certes pas étrangers, mais c’est surtout cette interminable consultation des reprises après le but de Christian Dvorak qui a cassé le rythme du match. Il faut savoir que dans un premier temps, les officiels ont fait leur propre révision du jeu afin de savoir si Josh Anderson avait bel et bien effectué une passe avec la main. Après une première confirmation du but, l’entraîneur-chef des Jets, Rick Bowness, a utilisé sa demande de révision, engendrant une consultation de près de cinq minutes. L’attente était telle qu’à un certain point, des joueurs des deux équipes qui attendaient au banc ont carrément sauté sur la patinoire afin de se délier les jambes. Les pauvres joueurs du Canadien qui ne jouent pas en avantage numérique ont d’ailleurs été privés de jeu pendant un bout, puisque le but de Dvorak a été marqué à 5 contre 4, et la consultation ratée de Bowness a redonné une supériorité numérique aux Montréalais.

Ça se poursuit pour Vilardi

Décidément, les Jets en ont pour leur argent avec Gabriel Vilardi. L’attaquant acquis des Kings de Los Angeles contre Pierre-Luc Dubois a encore touché la cible, ce qui lui fait maintenant cinq buts et trois aides à ses cinq derniers matchs. Blessé dès le troisième match de la saison, le colosse de 6 pi 3 po rattrape donc le temps perdu, à un point tel qu’avec 10 points en 12 matchs depuis le début de la saison, il n’en a que deux de moins que Dubois. Là où ça devient encore plus emballant pour les Jets, c’est qu’ils ont aussi acquis Alex Iafallo, 15 points en 30 matchs. Ils ont donc échangé un attaquant du top 6 contre deux attaquants qui occupent des chaises dans les deux premiers trios, tout ça à un salaire combiné de 7,4 millions de dollars. Pas mal.