Il y a des voyages qui peuvent marquer des vies, et pour le Canadien, celui qui s’en vient ne sera probablement pas ça.

Non, ce ne sera pas ça parce que personne ne revient vraiment enchanté d’un détour par Winnipeg ou par quelque part dans un champ en Caroline du Nord. En revanche, ce voyage va sans doute marquer la présente saison du Canadien.

Pourquoi ? Parce que les résultats vont sans doute être déterminants pour la suite des choses.

Ainsi, après la victoire de samedi soir contre les Islanders de New York au Centre Bell, pendant laquelle tout le monde s’est étonné de ce dénouement étonnant – Joel Armia, Josh Anderson et Christian Dvorak qui marquent tous le même soir, quelles sont les chances ? –, le Canadien se lance dans la portion la plus compliquée de son aventure de 2023-2024.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Josh Anderson a marqué deux buts contre les Islanders de New York, samedi au Centre Bell.

Après le premier arrêt, lundi soir à Winnipeg, l’équipe en bleu, blanc et rouge devra disputer six autres rencontres sur la route, dont le traditionnel arrêt chez les Québécois de la Floride, avant que l’on tourne les pages du calendrier.

Pour une bonne petite équipe de ,500 qui, en date de dimanche, se maintenait à seulement quatre points d’une place en séries, c’est le genre de périple où les options sont simplifiées : ou bien ça passe, ou bien ça casse.

Si on recule un peu, à il y a un an, le Canadien avait choisi l’option deux, et de manière très spectaculaire en plus. Au moment de lancer les sacs d’équipement et les bâtons dans l’avion, le 19 décembre 2022, le club montréalais avait une fiche de 14-15-2, ce qui est très similaire à ce dossier de 13-13-4 que le club affiche aujourd’hui.

Le CH avait amorcé le voyage d’il y a un an avec une victoire en prolongation en Arizona, mais ensuite, le train a quitté les rails bien assez vite : après une défaite en prolongation au Colorado, le club a perdu les cinq derniers matchs de ce voyage, incluant une rince de 9-2 à Washington le 31 décembre pour bien finir l’année.

Pendant que le Québec en entier se demandait si le Bye bye avait été bon ou pas – à ce jour, ce n’est pas très clair –, la direction du Canadien, et les partisans aussi sans doute, comprenait très bien que la saison était terminée et que le temps était déjà venu de penser à la saison suivante.

Un an plus tard, le Canadien se retrouve exactement au même endroit, avec un défi similaire qui se profile devant lui.

En date de dimanche, trois des sept clubs à l’horaire du présent voyage font partie du top 10 des meilleures formations au classement général de la Ligue nationale de hockey, dont ces Jets de Winnipeg, les premiers à l’horaire, qui viennent de gagner leurs deux derniers matchs.

Le Canadien pourra retrouver son Centre Bell le 4 janvier, quand les Sabres de Buffalo seront de passage. Les dirigeants de l’équipe seront sans doute en mesure d’un peu mieux contempler la suite des choses à partir de cette soirée-là.

Pour l’heure, un voyage fructueux permettrait au Canadien de se maintenir dans la course, et de ne pas avoir à prendre des décisions plus difficiles. À l’inverse, un résultat semblable au voyage d’il y a un an pourrait mener à d’autres considérations, entre autres avec la date limite des échanges (le 8 mars), qui va commencer, au loin, à se pointer le bout du nez.

Mais le Canadien n’en est pas encore là. Dans l’immédiat, le soudain réveil de quelques gros canons samedi soir au Centre Bell permet au moins à l’équipe et à ses partisans d’espérer encore un peu.