Deux entraîneurs en chef québécois, Pascal Vincent et André Tourigny, vivent deux réalités bien différentes malgré un contexte qui devrait pourtant se ressembler.

Les Blue Jackets de Columbus de Vincent ont terminé 31e, 21e et 28e au classement général ces trois dernières années. Les Coyotes de l’Arizona de Tourigny se sont classés 27e, 31e et 22e au cours de la même période.

Columbus et Arizona ont les deux clubs les plus jeunes de la LNH après Buffalo et Montréal, avec des moyennes respectives de 25,8 ans pour les Jackets et de 26,2 ans pour les Coyotes.

Ceux-ci comptent deux centres de 23 ans ou moins au sein de leurs trois premiers trios, Barrett Hayton et Logan Cooley. Les Blue Jackets ont cinq attaquants de moins de 23 dans leur top 9 : Yegor Chinakhov, Dmitri Voronkov, Adam Fantilli, Kirill Marchenko et Cole Sillinger.

Et pourtant, en début de saison, le président des Blue Jackets de Columbus, John Davidson, et le directeur général, Jarmo Kekalainen, insistaient sur l’importance de faire un bond important au classement. Le DG des Coyotes, Bill Armstrong, tenait un discours plus sobre, se contentant d’espérer une progression dans le développement de son jeune groupe.

Columbus a d’ailleurs cédé cet été des choix de premier tour en 2023 (22e au total) et de deuxième tour en 2024 ou 2025 pour obtenir Ivan Provorov et accordé 50 millions pour huit ans à Damon Severson, relégué à la troisième paire au New Jersey, afin d’améliorer la défense de l’équipe.

Les Coyotes ont été plus sages. Ils ont cédé un choix de deuxième tour aux Kings pour le défenseur de 24 ans Sean Durzi et embauché Matt Dumba, 29 ans, pour un an seulement moyennant 3,9 millions.

Les Coyotes ont battu les Blue Jackets 3-2 jeudi soir. Il s’agissait d’un septième revers consécutif pour Columbus, d’une onzième défaite en douze rencontres. Les Blue Jackets croupissent au dernier rang dans l’Association de l’Est, au 28e rang du classement général avec une fiche de 4-9-4.

L’équipe d’André Tourigny portait sa fiche à 8-6-2, pour le 14e rang du classement général, la dernière équipe qualifiée pour les séries éliminatoires dans l’Ouest devant les Blues de St. Louis, six points de plus que ses adversaires de jeudi, avec un match de plus à disputer.

Le pauvre Pascal Vincent fait de son mieux pour tirer le meilleur de ses joueurs. Johnny Gaudreau, 30 ans, six points, dont un seul but, en 17 matchs, avec un salaire annuel de 9,7 millions jusqu’en 2029, a été cloué au banc avec un peu plus de six minutes à faire jeudi. L’autre vedette, Patrik Laine, trois points en huit rencontres, n’a pas touché à la glace à compter de la 11e minute en troisième. Il touche 8,7 millions par année.

Il fallait tout de même de l’audace pour punir ainsi Gaudreau puisqu’il s’agissait d’une soirée où l’on remettait aux spectateurs une figurine à son effigie.

Les deux meilleurs compteurs chez les Blue Jackets jouent en défense. Zach Werenski et Ivan Provorov ont chacun dix points. Columbus constitue la seule équipe de la LNH sans attaquant ayant atteint la marque des dix points. Les Coyotes en comptent six.

Si la tendance se maintient, les Blue Jackets repêcheront peut-être dans le top 6 pour la quatrième année de suite. Mais la haute direction n’y sera peut-être plus en juin…

La citation du jour

PHOTO JAMES GUILLORY, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Jesperi Kotkaniemi

Il a acquis beaucoup de maturité. Il était encore un enfant à son arrivée. La croissance est hallucinante entre 19 et 22 ans. Les jeunes deviennent plus forts naturellement, ne ressentent plus les effets des entraînements rigoureux. C’est ce que vous voyez. En plus, leur compréhension du jeu s’améliore. Tu ne comprends pas à tes débuts. Ça prend beaucoup de répétitions avant de comprendre. Il vit toujours ce processus, mais il s’améliore à ce chapitre et il veut progresser.

L’entraîneur des Hurricanes, Rod Brind’Amour, à propos de Jesperi Kotkaniemi, 13 points en 16 matchs cette saison, premier compteur des Hurricanes sur un pied d’égalité avec Sebastian Aho, en trois rencontres supplémentaires cependant. Une autre preuve que la patience demeure une grande vertu dans le monde du sport.