Josh Anderson savait bien, en se présentant devant les médias lundi après l’entraînement, qu’il serait invité à parler de sa production offensive.

« On ne peut pas le cacher : j’essaie encore de produire », a-t-il laissé tomber d’entrée de jeu.

Le grand attaquant peine en effet à mettre la machine offensive en branle. Après 11 rencontres, il affiche un mince point ; une mention d’aide obtenue lors du deuxième match de la saison.

Avec Rafaël Harvey-Pinard, blessé depuis un match, et Christian Dvorak, tout juste remis d’une blessure, Anderson est le seul attaquant du Canadien à ne pas encore avoir trouvé le fond du filet. Un fait inhabituel dans son cas, lui qui a inscrit entre 17 et 27 buts à ses six dernières saisons, en excluant la saison pandémique de 2019-2020.

Lundi, les questions adressées au grand numéro 17 portaient toutes sur ce sujet. Le vétéran de 29 ans n’a pas tenté de se défiler.

« En tant que joueur, tu veux produire dans cette ligue. Je pense que, personnellement, les chances sont là. Au début de l’année, si j’avais marqué sur ces grosses occasions que j’ai eues, on ne serait pas ici en train d’en parler. Mais c’est ainsi. Ça fait partie du jeu. »

Anderson n’a pas tort ; souvent en début de saison, il n’a pas été en mesure de tirer profit d’échappées, notamment. Comme l’a dit Martin St-Louis, « il pourrait avoir quatre ou cinq buts » à ce point-ci.

« Tu n’as pas marqué sur ces chances-là, l’attente grossit… Je sais que comme joueur, ce n’est pas facile ; c’est de continuer à travailler pour aller chercher le premier. »

Un coup que tu as le premier, les autres vont venir.

Josh Anderson

C’est la première fois de sa carrière qu’Anderson connaît un lent départ. Prenons les deux dernières saisons : après 11 matchs, il avait 5 points (3 buts, 2 aides) en 2022-2023 et 6 points (3 buts, 3 aides) en 2021-2022.

« Josh, c’est un gars qui a fait ses preuves, qui marque 20 buts par année, a ajouté St-Louis. L’année est longue, il produit quand même assez par séquences. Quand il en score un, il va en scorer quelques-uns. C’est juste d’aller chercher le premier. »

Avec un temps de jeu moyen de 16 min 52 s, dont une moyenne de 3 min 37 s par match en avantage numérique, ça ne peut faire autrement. En attendant, l’attaquant tente d’aider son équipe différemment.

« En tant que joueur, je suis très confiant. J’ai tous les outils. C’est juste d’y aller et de creuser un peu plus ; que ce soit d’y aller plus fort dans la zone défensive, lancer plus souvent ou quoi que ce soit. Je dois faire face aux difficultés et me battre. »

Et ce sapré premier but, s’il devait survenir bientôt, à quoi ressemblerait-il ? lui a demandé un collègue.

« Probablement un but vidange ! a répondu Anderson en souriant. Je dois aller dans les endroits où ça fait mal pour essayer de trouver ce but-là. »

Waze, le trafic et la destination

Il y a quelques jours à peine, Juraj Slafkovsky faisait aussi partie des joueurs du Tricolore à la recherche de leur premier but. Le grand Slovaque, qui n’a pas toujours l’air à l’aise et en confiance sur la patinoire, a finalement marqué, samedi, face aux Blues de St. Louis.

PHOTO JEFF LE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Juraj Slafkovsky (à gauche) a marqué son premier but de la saison, samedi.

La veille, Martin St-Louis avait été questionné au sujet d’un possible renvoi du jeune attaquant à Laval. Ce à quoi il avait répondu qu’il ne s’agissait pas d’une « option discutée présentement ». Lundi, l’entraîneur-chef est revenu sur la pression mise sur le jeune homme de 19 ans au cours des dernières semaines.

« Utilisez-vous l’application Waze ? », a-t-il lancé en direction des journalistes.

« Tu veux aller à une belle place, tu mets ton adresse dedans, ça te dit combien de temps ça va te prendre. Là, tu pognes du trafic. Il arrive quoi au temps ? Est-ce qu’il monte ou il descend ? Est-ce que tu tournes de bord ou tu continues ? Et si tu manques une sortie, es-tu en maudit et tu retournes chez vous, ou est-ce qu’[il] te donne une nouvelle route et tu te retrouves pareil à destination ?

« Moi, je vis ma vie comme ça, a-t-il poursuivi. C’est ça qu’on fait avec Slaf. Slaf, il s’en va dans une belle destination. On ne sait pas exactement combien de temps ça va prendre. Parfois, il y a du trafic et il ne faut pas qu’il se fâche. Parfois, on va manquer une sortie, mais on va se replacer. […] Va-t-il être un joueur de premier trio ? De deuxième trio ? Je ne le sais pas encore. Et ce n’est pas grave. Je sais que la destination va être belle. »

Brève apparition

PHOTO ERIC BOLTE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Rafaël Harvey-Pinard

Rafaël Harvey-Pinard, blessé au bas du corps, a fait une brève apparition au début de l’entraînement, lundi, mais a rapidement quitté la patinoire. Il n’est pas revenu par la suite. L’attaquant québécois s’est blessé lors du match contre les Coyotes de l’Arizona et n’a pas disputé le match suivant face aux Blues de St. Louis.

La Presse