(Québec) Pendant ses trois campagnes comme joueur dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Patrick Roy n’a jamais pu faire apposer son nom sur le trophée Jacques-Plante. Qu’à cela ne tienne ; la LHJMQ a pris les moyens pour que son nom soit gravé à jamais sur un tout nouveau trophée dès 2023-24.

Confirmant la nouvelle qui s’était ébruitée 48 heures plus tôt, le commissaire Mario Cecchini a annoncé, dimanche après-midi au Centre Vidéotron, la création du trophée Patrick-Roy, qui sera décerné au gardien de l’année dans le circuit.

Trois grands critères aideront à déterminer le lauréat du trophée : avoir participé à au moins 40 % des minutes jouées de son équipe ; s’être démarqué de ses pairs pour la moyenne de buts alloués, le taux d’arrêts, les blanchissages, le pourcentage de victoires ; d’avoir eu un impact significatif sur les performances globales de son équipe, tout en démontrant une certaine constance dans ses prouesses.

Cet honneur s’ajoute au trophée Jacques-Plante, remis annuellement au gardien qui a affiché la meilleure moyenne de buts alloués en saison régulière.

« Lorsque j’ai reçu l’appel de Mario Cecchini il y a quelques semaines pour me faire l’annonce, sur le moment, j’ai été surpris, mais en même temps, très touché par la nouvelle », a affirmé Roy, lors d’une conférence de presse, où il était assis à la droite du nouveau commissaire, et à quelques pieds du nouveau trophée, posé sur une table à sa droite.

Lors de son allocution, Roy a raconté que l’initiative de la ligue l’avait amené à faire un retour en arrière et à songer au moment où il a fait son entrée dans la LHJMQ, avec les Bisons de Granby, en 1982, mais aussi à ses années à titre de dirigeant avec les Remparts de Québec.

Aussi, il a profité de cette opportunité pour étaler sa vision de ce que la ligue a apporté de constructif, à lui personnellement, mais surtout aux jeunes, au lieu de parler de ses propres exploits.

D’avoir eu la chance de porter différents chapeaux à travers la ligue, soit joueur, copropriétaire, directeur général et entraîneur-chef m’a permis de me promener à travers chacune des villes de notre ligue et de voir à quel point les gens m’ont toujours bien accueilli, et à quel point c’était une ligue qui, continuellement, cherchait à progresser.

Patrick Roy

« De voir la progression de notre ligue, de voir l’encadrement qu’on offre aux jeunes joueurs et de leur permettre d’évoluer dans un climat qui va leur permettre de vivre des belles expériences fait en sorte que je suis extrêmement fier aujourd’hui de voir mon nom sur un trophée qui sera attribué au meilleur gardien de but. C’est une belle marque de reconnaissance », a ensuite déclaré l’ancien grand gardien du Canadien de Montréal et de l’Avalanche du Colorado, dans la Ligue nationale.

Les exploits de Roy avec ces deux équipes de la LNH font partie des nombreuses raisons qu’a énumérées Cecchini pour justifier l’instauration de ce nouvel honneur.

Cecchini est notamment revenu sur le fait qu’il se soit développé dans la LHJMQ. Il a aussi relaté certaines statistiques de Roy avec Granby, notamment les 39 lancers par match, en moyenne, qu’il a reçus pendant l’ensemble de ses trois saisons, et le fait qu’il ait aussi terminé au cinquième rang pour la moyenne de buts alloués (4,49) et au quatrième échelon pour le taux d’arrêts (,873) en 1983-84.

« À la suite de son intronisation au Temple de la renommée de la LHJMQ en 2004, il s’est impliqué plus que jamais dans le développement des jeunes athlètes-étudiants de la ligue comme entraîneur-chef et dg des Remparts de Québec », a souligné Cecchini, avant de déclarer qu’il y avait eu un « avant et un après Patrick [Roy] ».

« Son influence, citée maintes fois, ses performances passionnées, son clin d’œil, son calme et sa détermination ont inspiré une génération de gardiens québécois dont certains, à leur tour, ont gagné des Conn-Smythe. C’est pour toutes ces raisons que le comité, sous la direction de Pierre Leduc, a choisi de façon unanime d’apposer le nom de Patrick Roy sur le trophée de gardien de but de l’année », a ajouté Cecchini.

À titre de dirigeant, Roy a gagné la coupe Memorial en deux occasions, d’abord en 2006 au terme de sa première campagne derrière le banc, et la seconde, il y a quelques mois à peine.

Après la conférence de presse, dimanche, Roy devait d’ailleurs participer à la levée de la bannière commémorant ce deuxième championnat, avant le duel contre l’Océanic de Rimouski.

Pendant qu’il était aussi auprès de Cecchini, Roy est apparu détendu, serein, et n’a pas donné l’impression d’être soucieux face à son avenir au hockey.

« Je suis rendu à une étape de ma vie où je peux profiter du bon temps. J’ignore ce que l’avenir me réserve comme entraîneur-chef, mais si c’était la fin, c’est une très belle fin. Je ne peux pas demander un meilleur scénario que celui-là. »