L’été venu, la géopolitique du hockey change. Les alliances ne sont plus tant basées sur l’appartenance à l’équipe, mais plutôt sur l’endroit où les joueurs passent la saison estivale. Ces lignes floues ont peut-être inspiré une chanson à Robin Thicke. Ou pas.

Cole Caufield passe ses étés dans la grande région de Detroit, là où il a vécu deux ans pendant qu’il jouait avec le programme national américain. Il s’exerce donc avec des joueurs natifs du Michigan comme Kyle Connor et Connor Hellebuyck. Au Minnesota, le volume de hockeyeurs est tel qu’une ligue estivale a été créée, ligue dont font notamment partie Jake Guentzel, Brock Nelson et autres Jason Zucker.

Il existe quelques pôles de ce genre au Québec, et on en retrouve un aussi en Nouvelle-Écosse, où s’exerce le défenseur du Canadien Justin Barron.

Sauf que voilà, parmi les 10 Néo-Écossais qui ont joué dans la LNH la saison dernière, on trouve Sidney Crosby, Nathan MacKinnon et Brad Marchand. Aussi bien dire que la qualité prime largement la quantité dans ce coin de pays.

Morgan Barron – le grand frère de Justin – fait aussi partie du groupe, tout comme Drake Batherson, des Sénateurs, et les deux anciens du CH que sont Nathan Beaulieu et Logan Shaw. Beaulieu ne vient pas de la Nouvelle-Écosse, mais il a ses attaches dans la région.

« C’est bien, tu sais que ça va donner de bonnes séances sur glace, a estimé Barron, après l’entraînement de jeudi. Ça me permet de voir de près ces joueurs d’élite, à quel point ils travaillent fort. »

Qui est le plus dur à affronter ? « Sur une longue distance, c’est MacKinnon, en raison de sa vitesse. Mais en espace restreint, Sid et Brad sont très bons pour protéger la rondelle, ils ont aussi un bon tir du revers. »

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Avec la retraite de Patrice Bergeron, il revient désormais à Brad Marchand de porter le « C » à Boston.

Avec la nomination de Brad Marchand comme capitaine des Bruins, leur groupe compte donc deux joueurs portant le « C » dans la LNH. Crosby est capitaine des Penguins. Et MacKinnon est quant à lui assistant du capitaine Gabriel Landeskog avec l’Avalanche.

« Les trois sont des personnes incroyables, de bons modèles de qui apprendre. C’est cool à voir. Ils ont des personnalités différentes. Avant et après les séances, on jase de ce qui se passe dans la ligue, on revient sur certains jeux qui viennent de se passer. Ils adorent le hockey. »

Tout est à recommencer

Il reste maintenant à voir si cette compétition relevée aidera à Barron à cimenter sa place à Montréal. L’an passé, il avait été cédé au Rocket à la fin du camp.

Après un peu plus de deux mois à Laval, il avait été rappelé, après le congé de Noël, et avait passé le reste de la saison dans la LNH. Les blessures en cascade subies par Mike Matheson, Kaiden Guhle, Joel Edmundson, Jordan Harris et Arber Xhekaj lui avaient permis de s’accrocher. En 39 matchs, il avait inscrit 15 points (4 buts, 11 passes).

Les indicateurs avancés ne le présentaient toutefois pas sous un jour favorable ; à cinq contre cinq, lorsqu’il était sur la patinoire, les adversaires du Canadien obtenaient 61 % des chances de marquer de haute qualité, selon Natural Stat Trick. C’était le pire ratio parmi les défenseurs permanents du club.

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Justin Barron (52) a marqué l’un de ses quatre buts de l’an dernier contre les Bruins au Centre Bell.

L’absence de Chris Wideman en début de camp rend les choses intéressantes à droite, là où c’était déjà clairsemé derrière David Savard. Outre Barron, les principaux droitiers sont Johnathan Kovacevic, David Reinbacher, Gustav Lindstrom et Logan Mailloux. La direction du CH semble voir Reinbacher en Suisse cette saison, Mailloux semble avoir besoin de temps de jeu dans la Ligue américaine et Lindstrom ne s’est jamais réellement établi dans la LNH à Detroit.

On peut donc croire que Barron amorce ce camp avec un poste à perdre, mais le jeune homme ne voit pas les choses ainsi.

« J’ai probablement plus la mentalité de me battre pour obtenir un poste. Oui, j’ai passé la deuxième moitié ici, mais c’est un nouveau départ et il y a des postes à gagner », a-t-il indiqué.

C’est sans oublier le fait qu’un gaucher peut très bien amorcer la saison à droite et ainsi pourvoir un des postes.

En savoir plus
  • 16 min 18 s
    Justin Barron a obtenu un temps d’utilisation moyen de 16 min 18 s par match la saison dernière. Seuls Arber Xhekaj et Chris Wideman ont présenté une moyenne inférieure parmi ceux qui ont passé la saison à Montréal.
    Source : LNH