Presque trois semaines après l’ouverture du marché des joueurs autonomes dans la LNH, des hockeyeurs bien connus se cherchent toujours du travail. Coup d’œil sur huit d’entre eux.

Patrick Kane

De loin le nom le plus prestigieux parmi les joueurs encore disponibles, Kane ne signera vraisemblablement pas de nouveau contrat avant le début de la saison, a confié son agent à Sportsnet. Le futur membre du Temple de la renommée se remet d’une opération à une hanche subie le 1er juin dernier. Sa convalescence, estimée à quatre à six mois, laisse présager un retour au jeu au cours des premières semaines du calendrier. S’il retrouve pleinement la forme, l’Américain de 34 ans peut encore fournir de (très) bons services, lui qui vient d’inscrire 57 points en 73 matchs au cours d’une campagne passée principalement avec les pauvres Blackhawks de Chicago.

Vladimir Tarasenko

On se serait attendu à ce que le Russe trouve plus rapidement preneur cet été. Pourtant, il attend toujours. Le journaliste Bruce Garrioch, de Postmedia, a révélé que les Sénateurs d’Ottawa étaient très intéressés aux services de l’ancien des Blues de St. Louis. A priori, son sort semblait lié à celui d’Alex DeBrincat, que les Sens tentaient activement d’échanger. DeBrincat est parti il y a quelques jours, mais toujours pas de trace de Tarasenko dans la capitale fédérale. Selon Garrioch, encore, les Hurricanes de la Caroline tenteraient eux aussi d’attirer l’attaquant ; ceux-ci, toutefois, disposent d’une marge de manœuvre moins importante sur le plan financier.

Tony DeAngelo

PHOTO MATT SLOCUM, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Tony DeAngelo

Un défenseur droitier capable d’amasser de 40 à 50 points devrait théoriquement provoquer une surenchère entre les directeurs généraux de la LNH. Si son nom est Tony DeAngelo, c’est moins évident. Pour la deuxième fois en trois ans, l’Américain a vu son contrat être racheté après que ses patrons ont été incapables de l’échanger. En 2021, les Rangers de New York lui ont montré la porte ; cette fois, ce sont les Flyers de Philadelphie qui ont préféré payer pour que DeAngelo joue ailleurs. Malgré tout son talent offensif, le défenseur de 27 ans traîne un bilan pénible sur le plan défensif ainsi que la réputation de ne pas être un rayon de soleil dans un vestiaire. On peut s’attendre à ce que, comme il l’avait fait avec les Hurricanes en 2021, il signe un contrat au rabais.

Martin Jones

Seulement 10 gardiens de but ont remporté plus de matchs (27) que Martin Jones la saison dernière. Après trois années misérables à San Jose et à Philadelphie, le portier de 30 ans a rebondi avec le Kraken de Seattle, présentant une fiche enviable de 27-13-3 qui, en théorie, aurait dû lui assurer un emploi en 2023-2024. Or, les directeurs généraux regardent aussi les autres chiffres, par exemple sa moyenne de buts alloués de 2,99 et son taux d’efficacité épouvantable de ,887, l’un des pires du circuit. Cela fait d’ailleurs cinq ans que Jones n’a pas stoppé plus de 90 % des rondelles dirigées vers lui. En 1983, on n’en aurait pas fait grand cas. Quarante ans plus tard, on est ailleurs.

Matt Dumba

Une récolte de 50 points en 2017-2018 a fait de lui un homme riche. Une blessure subie la saison suivante l’a toutefois vu perdre ses moyens offensivement. Chez le Wild du Minnesota, il a perdu sa place en avantage numérique et a même été relégué à la deuxième vague en infériorité numérique. Celui qui était un défenseur recherché il n’y a pas si longtemps a vu son étoile pâlir rapidement au cours des dernières années. Dans cette cuvée plutôt faible de joueurs autonomes, on aurait néanmoins pu s’attendre à ce qu’il signe un contrat plus rapidement. Est-il trop gourmand ? À l’évidence, sa prochaine entente sera loin des 6 millions qu’il gagne en moyenne depuis cinq ans. Ce droitier a néanmoins disputé plus de 21 minutes par match la saison dernière. Il ne sera plus orphelin longtemps.

Tomas Tatar

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Tomas Tatar

Avec 48 points la saison dernière, dont 20 buts, Tatar aurait dû se retrouver parmi les attaquants les plus en vue de l’été. Cela n’est visiblement pas le cas. Son cas est intrigant. La dernière fois qu’il a été joueur autonome, à l’été 2021, il avait dû attendre quelques jours avant de se trouver une nouvelle équipe. Le Slovaque de 32 ans serait sans doute plus populaire si le jeu à cinq contre cinq en saison était reconnu comme une spécialité. Au sein d’un club très offensif, il n’a récolté que quatre points en avantage numérique. Et comme ç’a souvent été le cas par le passé, il s’est totalement éteint en séries éliminatoires. C’est un problème récurrent pour celui qui, à ses 35 matchs de séries avec les Golden Knights de Vegas, le Canadien de Montréal et les Devils du New Jersey, n’a amassé que six points. Il trouvera du boulot, mais risque de devoir faire de sérieuses concessions salariales.

Jaroslav Halak

Les années passent, Jaroslav Halak reste. À 38 ans, il semble avoir encore du bon hockey en lui, après avoir donné 24 départs aux Rangers la saison dernière. Les postes à pourvoir, à travers la ligue, ne sont cependant plus nombreux. Pour la première fois depuis longtemps, le vétéran pourrait devoir se résoudre à disputer des matchs dans la Ligue américaine s’il ne déniche pas mieux qu’un contrat de troisième gardien. Des équipes qui misent sur de jeunes adjoints, par exemple les Blues de St. Louis ou les Blackhawks de Chicago, pourraient faire appel à lui si les expériences du camp d’entraînement ne sont pas concluantes.

Zach Parise

À bientôt 39 ans, Zach Parise n’a surpris personne en affirmant qu’il flirtait avec l’idée d’accrocher ses patins. Au bilan de fin de saison de son équipe, il a été catégorique : s’il poursuit sa carrière, ce sera à Long Island, point barre. S’il maintient cette posture, le mystère pourrait se dénouer tout seul. Les Islanders de New York alignent, à l’heure actuelle, 14 attaquants possédant un contrat à sens unique de la LNH. Et leur masse salariale dépasse légèrement le plafond en vigueur. Un retour de leur vétéran les obligerait donc à brasser leur formation. Or, Parise vient de signer deux contrats consécutifs au salaire minimum prévu par la convention collective liant la ligue à ses joueurs. S’il décide de disputer une autre saison, il accommoderait certainement son employeur encore une fois. Après des récoltes de 35 et 34 points, l’Américain a montré qu’il a encore du gaz dans le réservoir.

Et les autres ?

Patrice Bergeron et David Krejci

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Patrice Bergeron

Les deux joueurs de centre auraient évidemment été très prisés s’ils avaient voulu tester le marché, mais il est connu qu’ils ne joueront pas ailleurs qu’à Boston. Il reste simplement à déterminer s’ils disputeront ou non une saison de plus.

Jonathan Toews

Théoriquement, il est disponible pour toutes les équipes. Mais ça sent drôlement la retraite pour lui.

Staal, Stastny, Brassard

À 38, 37 et 35 ans, respectivement, Eric Staal, Paul Stastny et Derrick Brassard voient évidemment la fin approcher. Or, les trois ont encore amassé entre 20 et 30 points la saison dernière. À moins qu’ils n’accrochent leurs patins, ils pourraient tous décrocher minimalement un contrat d’essai.

Ethan Bear et Cal Foote

Les défenseurs droitiers de qualité ne courent pas les rues. Ethan Bear, 26 ans, et Cal Foote, 24 ans, n’ont pas encore répondu aux attentes à leur endroit, mais il serait surprenant qu’ils soient encore au chômage au début du calendrier.