On raconte souvent les parcours inspirants pour se rendre jusqu’au sommet, ceux remplis de dur labeur pour atteindre ladite destination. Or, une fois au point culminant, c’est une nouvelle quête qui s’entame : y rester. Ce sera la mission de Rafaël Harvey-Pinard pour les prochains mois.

Lundi, le petit ailier de 24 ans a été récompensé pour sa fin de saison spectaculaire avec le Canadien de Montréal en se voyant accorder un contrat à un volet d’une durée de deux saisons.

Outre ce pacte d’une valeur annuelle de 1,1 million, officialisé pendant un voyage dans le Sud, Harvey-Pinard sait trop bien qu’il n’y aura pas d’autre cadeau pour lui la saison prochaine.

« J’étais super content [de signer ce contrat]. Il s’agit d’une autre étape dans le processus pour devenir un régulier dans la LNH. De poursuivre pour deux autres années avec le Canadien, ça va me permettre de prouver que je mérite d’être un régulier dans la LNH », a affirmé le choix de 7tour en 2019 quand il a rencontré les médias de façon virtuelle jeudi.

Malgré sa récolte de 20 points (14 buts, 6 aides) en 34 matchs la saison dernière, rien n’est acquis pour le natif d’Arvida. S’il a réussi à tirer son épingle du jeu dans un effectif dégarni, il devra cette fois le faire avec une équipe trop nombreuse. Une quinzaine d’attaquants avec des aspirations claires de se tailler un poste avec le club auront la même mission que le Saguenéen, celle de tirer le bout de la couverture.

Devant ce constat qu’il y a trop de danseurs pour le nombre de chaises, Harvey-Pinard ne s’en fait pas trop. « Ça fera de la belle compétition », dit-il, avant de mentionner qu’il se concentrera sur lui-même.

Je suis capable de jouer dans la Ligue nationale et je dois montrer que je peux passer devant les autres attaquants. J’ai travaillé toute ma vie pour prouver aux autres que je mérite ma place et ça ne changera pas au prochain camp d’entraînement.

Rafaël Harvey-Pinard, attaquant du Canadien

C’est le thème qu’a évoqué le numéro 49 du Canadien tout au long de la visioconférence. Celui de se « battre » et de « travailler » pour aller chercher son dû.

Toutefois, ça ne se déroule pas toujours comme prévu. Seuls Harvey-Pinard et Juraj Slafkovsky pourraient être rétrogradés sans passer par le ballottage, manière « facile » et sans risque de faire de la place dans la formation. Aussi, pour la première fois de sa jeune carrière professionnelle, le Québécois pourrait être laissé dans les gradins en raison du surplus d’attaquants.

Néanmoins, il est vite à rappeler que « l’objectif est de ne pas être dans les estrades ». « J’essaie de ne pas trop penser à ça. Je vais tout donner pour faire ma place dans l’alignement. Mon focus est là-dessus », a-t-il lancé.

Un plan de match clair

Maintenant, avec ce contrat en poche, la suite des évènements est claire pour les prochaines semaines pour Harvey-Pinard. Il fera ce qu’il fait de mieux, soit travailler.

« Je veux jouer de la même façon que j’ai joué dans les 3-4 derniers mois de la saison. Continuer sur cette progression-là. Bien jouer des deux côtés de la patinoire et continuer à concrétiser les occasions », a-t-il affirmé.

Pour y arriver, il compte perfectionner son coup de patin durant l’été pour arriver fin prêt pour le camp d’entraînement. Il travaillera d’ailleurs avec le spécialiste Nathaniel Marx pour « rajouter une coche de vitesse » à ses départs.

L’idée de peaufiner cet aspect est le fruit d’une discussion avec l’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis, au terme de la saison. En parallèle, l’attaquant s’entraînera à Boisbriand, au domicile de l’Armada, avec Alexis Lafrenière, Anthony Mantha et quelques joueurs du Rocket de Laval, le club-école du Tricolore.

Si Harvey-Pinard s’est rendu au sommet grâce à son travail acharné, il compte utiliser la même recette pour y rester.

Des négociations sans anicroche

Visiblement, les négociations pour trouver un terrain d’entente entre le Canadien et le clan Harvey-Pinard n’ont pas traîné. Elles ont été plus concrètes après le repêchage, selon le principal intéressé, et « ça s’est fait rapidement ». C’est la même résultante pour le contrat à un volet. « C’était ce que je voulais », a-t-il lancé, et encore une fois, c’est arrivé rapidement sur la table. Alors peu importe s’il évolue à Montréal ou à Laval, l’ailier empochera un total de 2,2 millions sur les deux prochaines années.