(Laval) Parfois, il y a des joueurs qui retournent à reculons dans la Ligue américaine de hockey, mais ce n’est pas le cas de Rafaël Harvey-Pinard.

« Il restait juste deux matchs à la saison du Canadien quand je suis revenu ici à Laval », a expliqué l’attaquant québécois, mardi à la Place Bell.

« Pour mon développement, je pense que c’est important de disputer des matchs qui ont des gros enjeux. Alors, en revenant avec le Rocket, je savais que ça allait être une belle occasion de le faire, et je suis content de venir aider les gars. »

Harvey-Pinard a donné un coup de pouce au Rocket pour lui permettre de se faufiler en séries éliminatoires, et il tentera maintenant de contribuer à prolonger le hockey de printemps à Laval. La série de premier tour entre le Rocket et les Comets d’Utica va s’ouvrir ce mercredi soir à la Place Bell.

Pour lui, il s’agit de continuer une saison déjà assez bien remplie. Rappelé par le Canadien au mois de janvier, le jeune homme aurait pu n’être que de passage, comme on peut parfois l’être sur une patinoire ou dans la vie en général, mais l’audition a duré, et elle a duré encore. Au point où Harvey-Pinard a fini par disputer 34 matchs avec le Canadien, un chiffre bien au-delà des attentes.

Le plus étonnant dans son cas, c’est que malgré cette arrivée sur le tard au Centre Bell et à Brossard, il a tout de même conclu la saison à titre de quatrième buteur chez le Canadien, à égalité avec Mike Hoffman et Kirby Dach, qui ont tous obtenu 14 buts. Mais ces deux derniers ont eu besoin de 67 et 58 matchs, respectivement, pour arriver à cette récolte.

C’est cette magie que Harvey-Pinard va tenter d’apporter dans son sac lors des séries de la Ligue américaine.

Juste de côtoyer tous les gars du Canadien, je dirais que ça m’a permis de beaucoup apprendre, et ça, ça va m’aider ici… Aussi, c’est une expérience qui va m’aider dans le futur.

Rafaël Harvey-Pinard

« J’ai montré que je suis capable de jouer dans la Ligue nationale. Étant rappelé après Noël, mon statut avec le club, c’était vraiment au jour le jour, il fallait toujours que je fasse ma place. Ça va être la même affaire quand on va arriver au camp de l’équipe en septembre ; il va falloir que je fasse mes preuves, même si j’ai montré que je suis capable de jouer dans la ligue. »

« Un bon remontant »

Ce qu’il faut en conclure, c’est que le jeune homme est capable de jouer pas mal n’importe où. Il n’a d’ailleurs obtenu rien de moins qu’un but et cinq aides en trois rencontres depuis qu’il est revenu dans la ville rendue célèbre par le grand Mario.

Ses coéquipiers du Rocket ont vite remarqué sa présence.

« Rafaël, c’est un bon compétiteur, c’est un bon gars d’équipe, a dit Anthony Richard à son sujet. Les gars du club qui le connaissaient déjà savent très bien de quoi il est capable. Je dirais qu’il s’est avéré un bon remontant à l’équipe depuis qu’il est revenu. On en avait vraiment besoin… »

Alors, il n’est pas question de bouder, il n’est pas question de penser que des preuves ne sont plus à faire. Harvey-Pinard est ici, à Laval, et il est heureux de l’être.

« La Ligue américaine, c’est vraiment intense, a-t-il conclu. Tout le monde veut [accéder à] la Ligue nationale, alors tout le monde se donne à 100 % soir après soir. C’est un style de jeu différent… mais c’est aussi un autre défi. »

Seulement deux matchs à gagner… ou à perdre

On dit parfois que c’est différent dans la Ligue américaine, et on a bien raison de le faire. Ainsi, la série entre le Rocket et les Comets d’Utica va commencer à Laval, même si c’est le club-école des Devils du New Jersey qui a l’avantage de la glace. Aussi, il s’agit d’une série deux de trois, ce qui signifie que le perdant de mercredi soir sera déjà acculé au mur. « Je ne peux pas dire si j’aime ce format-là ou non parce que je ne l’ai jamais essayé !, a admis Rafaël Harvey-Pinard. Peut-être que j’ai déjà participé à une série deux de trois dans les rangs pee-wee ou bantam ? En tout cas, je ne m’en souviens pas ! »

Richard Labbé, La Presse