(Halifax) Dylan Guenther est d’accord à ce que les joueurs élites utilisent tous les outils à leur disposition. Il est un de ceux-là.

C’est lorsque le talent s’égare de la structure d’équipe que les problèmes peuvent survenir.

Le Canada a tenté deux manœuvres de type « Michigan » dans les premières minutes d’une gênante défaite de 5-2 aux mains de la Tchéquie, lundi, en lever de rideau du Championnat mondial de hockey junior.

Adam Fantilli et Connor Bedard ont saisi la rondelle sur la lame de leur bâton en provenance de l’arrière du filet pour tenter de déjouer le gardien Tomas Suchanek du côté rapproché.

Sur le coup, Guenther n’a rien vu de mal concernant ces deux séquences.

Ce qu’elles ont toutefois illustré, c’est à quel point les Canadiens se sont éloignés de leur identité rude et de leur plan de match pour accompagner leur talent de haut niveau, contre un adversaire qui n’avait pas gagné à la régulière contre les favoris du tournoi lors de leurs 23 derniers affrontements.

« Nous n’allons pas nous rendre en finale avec des manœuvres de type “Michigan”, a exprimé Guenther, mardi. Nous le tentons souvent. C’est une manœuvre de talent, mais je pense que notre jeu tend vers ça en ce moment. Nous tentons d’utiliser notre talent pour gagner. Nous tentons la cuillère, de battre des gars à un contre un. »

Un des trois joueurs prêtés au Canada par une équipe de la LNH, l’attaquant des Coyotes de l’Arizona parle d’une position d’autorité.

Tu dois jouer de la bonne façon. Nous devons jouer ensemble, en tant qu’équipe. Ça commence avec le côté simple du sport, gagner des batailles. Notre talent, il n’y a aucun problème. C’est le niveau de compétition.

Dylan Guenther

L’entraîneur-chef du Canada, Dennis Williams, n’a aucun problème avec la génération de joueurs très talentueux qui tentent des jeux audacieux, tant que le moment est approprié.

« J’aurais aimé que nous fassions un meilleur travail pour nous diriger devant le filet, dans les endroits difficiles et de nous concentrer sur la façon dont nous voulons jouer, a-t-il déclaré. Nous étions en périphérie et d’y aller avec une manœuvre de type’Michigan », parfois il y a de meilleurs jeux à faire. »

L’attaquant canadien Logan Stankoven n’a pas cette manœuvre en tête dans le feu de l’action.

« C’est très bien de voir le sport évolué, a insisté l’espoir des Stars de Dallas. Quand nous avons besoin d’un but ou quand le match est serré, ce n’est peut-être pas le moment. »

Bedard, qui est pressenti pour être le premier choix au total du repêchage de 2023, a également tenté la manœuvre lors du calendrier préparatoire. Fantilli, qui est considéré comme un choix du top-5, a réussi cette manœuvre rendue populaire par l’attaquant des Wolverines de l’Université du Michigan Mike Legg, en 1996.

« Certaines personnes pensent que c’est un jeu individuel, d’autres pensent que c’est une bonne occasion de marquer en provenance de l’arrière du filet, a fait valoir Fantilli, qui en est à sa première saison avec les Wolverines. Il y a une limite au nombre de fois que tu peux tenter la manœuvre dans un match ou pendant le tournoi. Ça peut devenir une bonne occasion de marquer, mais parfois, tu dois être capable de faire le bon jeu. »

Un Canada indiscipliné et décousu n’a pas fait grand-chose contre les Tchèques lors d’une soirée humiliante devant le premier public des Maritimes au Mondial junior en deux décennies.

« Ça ne nous définit pas, a souligné Williams, dont l’équipe avait prévu une journée hors glace mardi. Ça pourrait être la meilleure chose qui puisse arriver à notre groupe. Nous devons compétitionner, nous devons nous battre, nous devons gérer les rondelles, nous devons être physiques, nous devons rester à l’extérieur du banc des pénalités. J’espère que les joueurs accepteront notre défi. »

Le Canada a opté pour les mêmes trios à l’attaque depuis les coupures après le camp de sélection, mais Williams a indiqué qu’il y aura des changements lorsque son équipe affrontera l’Allemagne, mercredi.

Thomas Milic obtiendra quant à lui le départ devant le filet après avoir stoppé les 10 tirs qu’il a affrontés lundi, en relève de Benjamin Gaudreau.

« Je suis très excité, a mentionné Milic. C’est quelque chose dont rêvent tous les gardiens. »

Bien qu’il y ait eu beaucoup de malheur et de tristesse de la part des partisans canadiens, le soleil s’est encore levé mardi, dans la ville nuageuse de Halifax.

Guenther y a vu du positif.

« D’abord et avant tout, ça ne nous ressemble pas, a-t-il dit à propos de la débâcle contre la Tchéquie. Ce n’est pas qui nous sommes. Nous n’avons pas à réinventer la roue. Ce sont des choses que nous devrions faire chaque jour. Il faut repartir la machine. »