Todd McLellan avait raison.

En octobre 2021, à peine quelques semaines après le début de la première saison de Phillip Danault à Los Angeles, l’entraîneur-chef des Kings s’était montré élogieux à l’endroit du joueur de centre, affirmant qu’il aurait une influence positive sur les jeunes joueurs. « Une fois qu’il sera vraiment à son aise, on en obtiendra plus offensivement », avait-il ajouté.

Force est d’admettre que McLellan connaît son hockey. « Je ne veux pas m’en attribuer le mérite, mais je ne pense pas que j’avais tort », a-t-il d’ailleurs lancé, sourire en coin, samedi matin après l’entraînement de son équipe.

Cette remarque concernait l’influence du Québécois sur les autres joueurs de son équipe. Mais elle aurait très bien pu porter sur l’apport offensif de Danault. Parce que là aussi, il avait raison.

« Je suis certain que les gens ici à Montréal et les partisans du Canadien appréciaient le fait que Phil freine les joueurs adverses. Nous avons vu ça de façon constante dans la dernière année et demie. Mais il y a tellement plus chez lui », a soutenu McLellan avant d’énumérer une à une les qualités de son attaquant.

À Montréal, Danault était surtout reconnu pour ses qualités défensives ; il servait d’éteignoir contre les meilleurs éléments adverses. Le Victoriavillois avait, à l’époque, laissé entendre qu’il souhaitait obtenir un rôle plus offensif, ce qui n’était pas arrivé. À Los Angeles, il a pu exploiter cet aspect de son jeu qu’il savait bien là, tout en poursuivant son travail défensif.

L’an dernier, Danault a inscrit 27 buts en 79 rencontres, un sommet dans sa carrière. Cette année, il en compte 7 en 29 matchs ; c’est plus de la moitié de son plus haut total de buts en une saison (13) pendant ses six années chez le Tricolore.

« Je voulais prendre un autre step dans ma carrière, a expliqué Danault. Je voulais exploiter autre chose de mes facettes. Je croyais en mes capacités, aussi. »

J’avais besoin de la petite tape dans le dos pour déployer mes ailes et c’est ce qu’on m’a donné à Los Angeles.

Phillip Danault

En tant que deuxième centre, derrière Anze Kopitar, il obtient également du temps de jeu en avantage numérique.

« [L’an dernier], j’ai mérité mon spot en avantage numérique, j’étais en avant du filet, a-t-il raconté. Cette année, on m’a essayé le long de la rampe et ç’a bien cliqué. J’ai d’excellents joueurs avec moi qui m’aident, on travaille bien ensemble, on est sur la même page. Dans ce temps-là, ça aide. [Comme], évidemment, [d’avoir] la confiance de la direction. »

« Il est super droit »

La dernière fois que Phillip Danault et les Kings étaient de passage à Montréal, en novembre 2021, rien n’allait pour le Canadien, qui avait perdu 11 de ses 14 premiers matchs.

Beaucoup de choses ont changé depuis, à commencer par l’entraîneur-chef et le directeur général. Le CH est aussi mené offensivement par deux jeunes attaquants, Nick Suzuki et Cole Caufield, dont la progression est fulgurante.

Interrogé pour savoir s’il avait contribué, à sa manière, au développement de Suzuki il y a deux ans, Danault a refusé de s’attribuer quelque mérite que ce soit pour ce que son ancien coéquipier est devenu.

« Il est vraiment tout un joueur. Tout l’honneur lui revient. Son attitude, dès le départ, était différente. La maturité était là. Je l’ai juste peaufiné, aidé à entrer dans la ligue. »

Je n’ai même pas eu besoin de le garder dans le droit chemin, il est super droit. C’est un excellent joueur et une bonne personne.

Phillip Danault

L’attaquant de 29 ans a d’ailleurs affirmé qu’il n’était pas « du tout surpris que [Suzuki] soit capitaine ». « J’aurais fait la même chose », a-t-il ajouté.

Travail et sacrifices

Pas plus tard que jeudi dernier, Danault a atteint le plateau des 500 matchs dans la Ligue nationale. Il est le 191Québécois de l’histoire à y parvenir.

« J’étais un kid, je jouais aux jeux vidéo, j’espérais un jour jouer dans la LNH, a-t-il lancé. On dirait que ç’a passé tellement vite. En même temps, il y a beaucoup de travail derrière ça et de soutien de ma femme, qui me suit depuis le début de ma carrière. Je n’ai pas fait ça seul. C’est beaucoup de travail, de sacrifices. »

« Espérons que je suis juste à la moitié ! », a-t-il ajouté en souriant.