(Tempe, Arizona) La célébration du premier but de Juraj Slafkovsky, la semaine dernière, fait partie de ces images qui circuleront longtemps dans les montages du Canadien, un peu comme le but d’Alex Kovalev marqué « avec pas d’casque ».

Cette célébration incluait des propos orduriers, selon ceux qui ont le don de lire sur les lèvres. Slafkovsky et Arber Xhekaj adressaient en effet des reproches à Josh Brown, le défenseur des Coyotes qui venait tout juste de mettre en échec Slafkovsky. Xhekaj s’est aussitôt rué sur Brown pour venger Slafkovsky, menant à un revirement, puis au premier but du tout premier choix du dernier repêchage.

Brown n’a visiblement pas été impressionné.

« Je sais que dans la vidéo, on dirait que je regarde Slafkovsky, mais en fait, je regarde Xhekaj », précise Brown, croisé jeudi après l’entraînement des Coyotes.

« Xhekaj était venu venger son coéquipier, donc après le but, on continuait à se crier après. Je comprends que Slafkovsky était heureux d’avoir marqué. Mais plusieurs joueurs m’ont contacté par la suite et m’ont dit que les joueurs ne devraient pas faire ça. »

Peu importe. Il peut bien célébrer ses buts de la façon qu’il veut. Ça m’importe peu.

Josh Brown, à propos de la réaction de Juraj Slafkovsky après son premier but en carrière

Le langage ordurier est commun pendant les matchs, à un point tel que dans son sondage annuel à l’interne, l’Association des joueurs demandait autrefois à ses membres de voter pour le meilleur joueur en matière d’insultes.

Mais dans ce cas-ci, après un but, Brown aurait préféré que Slafkovsky passe son tour. « C’est assez évident, ce que je n’ai pas aimé. Je n’ai rien vraiment à ajouter. »

Respect pour Xhekaj

Le but de Slafkovsky a été le fait saillant de ce duel contre les Coyotes, mais certains adeptes du jeu rude ont quant à eux aimé le combat qu’a livré Xhekaj, alors à son cinquième match dans la LNH, au vétéran Zack Kassian, un des hommes forts les plus craints du circuit.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Arber Xhekaj lors de son combat contre Zack Kassian

Kassian a fait ses premiers pas dans la LNH à 20 ans. Il arrivait toutefois en tant que choix de premier tour (13e au total), un parcours aux antipodes de celui de Xhekaj, jamais repêché.

« Je me souviens que je devais aussi me faire un nom, et lui l’a fait contre moi », estime Kassian.

Il est gros et fort. Il m’a surpris en fonçant rapidement sur moi au début du combat. Je n’ai donc pas pu l’agripper. C’est un combat, on en gagne et on en perd, et c’est très bien comme ça.

Zack Kassian

Une chose frappante chez Xhekaj est la confiance qu’il affiche dans sa démarche. Elle est dure à décrire, mais c’est un trait qui revient chaque fois qu’il est question du colosse au numéro 72. Une confiance que Kassian admire.

« Il faut être confiant pour jouer dans la LNH, rappelle l’ailier de 31 ans. Les joueurs jamais repêchés sentent peut-être moins la pression de jouer leur rôle, parce que les attentes ne sont pas les mêmes qu’envers des choix de premier ou de deuxième tour qui sont suivis à la loupe.

« Xhekaj est une recrue qui veut se faire un nom et ça semble bien parti. Tout joueur veut imposer le respect et il le fait d’un match à l’autre. »