« Ç’a tout le temps été mon rêve, mon feeling, que je pouvais être ce joueur-là dans cette ligue-là. »

La patience et les efforts de Frédérick Gaudreau ont finalement porté leurs fruits. Après avoir partagé son temps entre la LNH et la Ligue américaine au cours des dernières années, le Québécois a fait la preuve l’an dernier de l’impact qu’il peut avoir dans le circuit Bettman. Il a récolté 44 points en 76 rencontres avec le Wild.

En visite à Brossard pour l’entraînement de son équipe, lundi après-midi, l’attaquant de 29 ans a poussé un petit rire quand on lui a demandé s’il avait l’impression d’avoir enfin prouvé qu’il méritait une place bien à lui dans un alignement de la grande ligue.

« Dans la Ligue nationale, ce que j’ai réalisé vraiment tôt, c’est que tu n’as jamais vraiment prouvé ta place », a-t-il répondu en toute franchise, avant de reconnaître que la saison dernière avait été « belle ».

« Au-delà de tout, c’était juste le fun de se présenter à l’aréna avec ces gars-là chaque jour. Je pense que, pour moi, c’était ça, le succès dans ma saison. C’était d’avoir du plaisir. »

Gaudreau ne l’a pas toujours eu facile. Mais il a cru en lui. Jamais repêché, le Bromontois a disputé quatre saisons dans la Ligue américaine avant de jouer une campagne complète dans le circuit Bettman, en 2018-2019, avec les Predators de Nashville. L’année suivante, il retournait dans la Ligue américaine.

« Je voulais une occasion de jouer même si c’était dans la Ligue américaine, parce que je voulais me rebâtir, pour devenir le joueur que je sais que je suis capable de devenir dans cette ligue-là. C’est ça qui est arrivé », a-t-il relaté mardi.

Cette saison-là lui a permis de signer un contrat d’un an avec les Penguins en 2020 et d’arriver à Pittsburgh « plus confiant ». Plus « lui-même », c’est-à-dire « plus polyvalent et complet que strictement défensif », a-t-il expliqué.

Au sein de la formation de Sidney Crosby, Gaudreau a amassé 10 points en 19 matchs, ce qui lui a valu un contrat avec le Wild l’année suivante. Ce qui nous amène à aujourd’hui. La patience et les efforts, disait-on.

« J’y ai toujours cru. Je me suis toujours attaché à cette idée-là. Ça a guidé mes décisions à travers les années. »

Reconnaissant

Depuis le début de la saison, Gaudreau évolue au sein du deuxième trio du Wild aux côtés des jeunes Matt Boldy et Marco Rossi. À l’image de son équipe, qui n’a remporté qu’un seul de ses cinq premiers matchs, le Bromontois ne connaît pas le départ espéré, n’ayant récolté aucun point en cinq rencontres. Il faut dire qu’il a été placé à l’aile plutôt qu’au centre, ce qui nécessite « une petite période d’adaptation ».

Après une saison comme celle de l’année dernière et alors qu’il entame la dernière année de son contrat de deux ans, Gaudreau pourrait légitimement ressentir une certaine pression d’offrir de bonnes performances offensives. Mais il essaie de voir les choses autrement.

« Chaque fois que je me présente à l’aréna, j’embarque sur la glace comme quand j’étais un petit gars avec une gang de boys qui est incroyable. Ma tête devrait arrêter de penser à autre chose. C’est tout simplement là-dessus que je mets mon focus cette saison, là-dessus que je travaille. »

Quant au contrat, « c’est juste de la business ». « Je n’ai pas envie de passer une saison à perdre la tête avec ces choses-là, a-t-il laissé entendre. Je joue au hockey cette année, donc j’ai juste envie de le prendre avec plein de gratitude. »