D’ordinaire, les clubs de la LNH amorcent leur saison dans l’optimisme, mais pour le Canadien, on va avant tout tenter de faire ça dans la bonne humeur.

« Je vais dire aux joueurs de bien vivre ce moment, a expliqué Martin St-Louis mardi à Brossard. C’est un moment spécial. Tout début de saison, c’est incroyable, et là, Montréal contre Toronto, c’est dur à battre. Alors, amuse-toi ! La LNH, des fois, je trouve qu’on la prend trop au sérieux. C’est juste un jeu. Amuse-toi ! »

Ce genre d’enthousiasme, l’entraîneur-chef montréalais le souhaite sûrement contagieux, car à n’en point douter, la saison qui s’en vient sera, pour son club, pleine de défis.

Le premier grand défi est déjà bien présent dans le département de la santé. Une défense déjà vulnérable devra amorcer la saison sans deux de ses rares vétérans, Mike Matheson et Joel Edmundson, qui demeurent dans le camp des blessés.

En attaque, Joel Armia en a encore pour une à deux semaines avant son retour, et un autre vétéran, Paul Byron, a été placé sur la liste des blessés à long terme, son avenir en suspens. Jonathan Drouin, pas encore au sommet de sa forme de son propre aveu, devra de toute évidence sauter son tour pour cette première de 2022-2023, lui qui n’avait pas un rôle permanent lors des deux entraînements du club cette semaine à Brossard.

La formation de mercredi soir au Centre Bell contre les Maple Leafs de Toronto comprendra donc de nouveaux et jeunes visages, parmi lesquels Juraj Slafkovsky, qui sera à l’aile gauche du troisième trio, en compagnie de Christian Dvorak et de Brendan Gallagher.

En défense, les jeunes Kaiden Guhle, Arber Xhekaj, Jordan Harris et Johnathan Kovacevic seront tous en uniforme lors de ce premier match de la saison.

Ça commence à faire pas mal de jeunesse…

« Je vais conseiller aux jeunes de s’amuser ! a répondu Gallagher. Tout le monde se souvient de son premier match. Ils vont retrouver leurs repères après la première mise en jeu. Ces gars-là doivent s’amuser, contribuer à leur manière. C’est un rêve qui devient réalité pour eux.

« Je suis toujours très enthousiaste au premier match de la saison. C’est le seul moment de l’année où j’ai encore des papillons dans l’estomac. J’ai joué de gros matchs, pris part à des moments importants lors de ma carrière, mais le premier match d’une saison, à mes yeux, c’est autre chose. Ça fait longtemps que tu attends, et tu veux commencer le calendrier du bon pied. »

« Construire quelque chose de durable »

Reconstruction ? Non, personne ne parle de ça à Brossard ou au Centre Bell. Les attentes ne sont pas très élevées, certes, mais les joueurs voient en cette saison 2022-2023 l’occasion de bâtir quelque chose, la chance d’amorcer un bout de chemin qui pourrait mener à plus loin.

« C’est une question de construire quelque chose pour l’avenir, a noté le gardien Jake Allen. Ce n’est pas quelque chose qui va être réglé dans la première semaine ou dans les premiers mois de la présente saison. Ce ne sera même probablement pas réglé au terme d’une seule année.

« Évidemment, tu veux gagner des matchs, mais il faut aussi savoir tirer de bonnes choses de chaque défaite. L’expérience est importante, et les jeunes vont gagner en expérience cette année. Il faut se rappeler que l’on construit quelque chose qui sera durable pour l’avenir, afin de pouvoir devenir une équipe qui peut participer aux séries chaque année. C’est ça, l’important. »

Et c’est le message qui est lancé, aujourd’hui, mais sans doute demain et le mois prochain aussi : celui de la patience.

Reste à voir si les partisans vont embarquer.