À la retraite depuis 2013, l’ancien porte-couleurs du Tricolore José Théodore est conscient du temps qui passe. Si bien qu’aujourd’hui, ce sont ses anciens coéquipiers et adversaires qui dirigent le Canadien. Chose dont il est très fier, cela dit. D’autant plus qu’il sait que ces gens qu’il qualifie d’amis sont compétents et représentent de bons ajouts pour l’équipe de la métropole.

« C’est sûr que ça m’appelle, parce que je fais partie de leur génération. Ce sont tous des chums », a expliqué celui qui a joué 648 matchs dans la LNH, lundi, au club de golf Le Mirage, dans le cadre de l’Omnium Théo & Louis, au profit de la fondation Véro & Louis et du CHU Sainte-Justine.

Martin-St-Louis, Vincent Lecavalier, Stéphane Robidas, Donald Audette et Martin Lapointe ont une chose en commun, selon Théodore : la passion du hockey. Selon lui, c’est une donnée qui ne peut pas mentir.

« J’aime où ça s’en va. Il y a beaucoup d’impondérables, comme des blessures et beaucoup de gars repêchés, mais l’équipe est entre bonnes mains. Je ne pense pas que ce soit pour cette année, mais on est dans la bonne direction. »

L’importance de bien repêcher

Le numéro 60 a bien rappelé que même si l’avenir du club est prometteur, il faut faire attention de ne pas s’emballer trop rapidement. Il avance que le fait que l’organisation ait connu un virage à 180 degrés, que toutes les nouvelles têtes dirigeantes soient arrivées en même temps et qu’elles suivent la même direction est emballant. Il est cependant réaliste et croit que le travail ne fait que commencer.

Pour retrouver le chemin de la gloire, le Canadien devra bien repêcher. Selon Théodore, il n’y a pas d’autres solutions.

Tu ne peux pas faire de la limonade avec des pommes. Donc ça te prend des outils, et je pense que ça va venir avec le repêchage.

José Théodore

Théodore précise que dans une ligue où le plafond salarial dicte et limite le travail des dirigeants, il est important de former de jeunes joueurs pour que ceux-ci puissent performer au rabais à 22 ou 23 ans, avant de faire sauter la banque à 27 ou 28 ans. Il cite comme exemple le cas de Nathan MacKinnon, qui a signé il y a quelques jours une entente de plus de 100 millions de dollars avec l’Avalanche du Colorado.

« Le repêchage est plus important que jamais et on doit mettre l’accent là-dessus », a-t-il ajouté.

Difficile de comprendre Carey Price

Même s’il a évolué dans les mêmes souliers que Carey Price, il est difficile pour Théodore de comprendre ce à travers quoi est en train de passer le numéro 31.

Placé sur la liste des blessés et incertain face à son avenir, Price souffre d’une blessure au bas du corps qui le limite et qui l’empêche de jouer depuis plusieurs saisons. La campagne qui s’en vient ne sera pas différente et certains redoutent que Price ne joue plus jamais.

Or, Théodore ne peut malheureusement pas s’identifier à Price, parce qu’il n’a jamais été freiné par des blessures sérieuses. Jamais il n’a été tenu aussi loin de l’action en raison de pépins de santé. Sur 16 saisons, Théodore estime qu’il a raté un maximum de 50 matchs.

Il précise que ce qui est dommage dans le cas de Price, c’est que son principal problème ne concerne ni son contrat ni ses performances, mais seulement sa santé. « Je connais la pression de jouer à Montréal et d’être numéro un, mais de ne pas jouer à cause des blessures, je ne connais pas ça. Je ne sais pas par quoi il passe », a souligné Théodore.

Le sport pour la bonne cause

Louis Morissette et José Théodore se sont unis pour organiser l’Omnium qui porte leurs noms avec l’objectif d’amasser des fonds au profit de la Fondation Véro & Louis ainsi qu’au profit des soins, de la recherche et de l’enseignement en maladies neuromusculaires du CHU Sainte-Justine et du Centre de réadaptation Marie-Enfant (CRME).

« C’est une conception de la vie. Ma sœur est venue au monde avec une paralysie cérébrale, et j’ai toujours vu mes parents faire du bénévolat et j’ai rapidement constaté qu’on ne vient pas tous au monde égaux. Et ça m’exaspère de voir des gens qui pensent juste à eux. Donc quand tu as la chance d’être en santé, de bien gagner ta vie et d’avoir un certain levier, il faut l’utiliser et renvoyer l’ascenseur », a expliqué Morissette sur ses motivations de s’impliquer à nouveau.

Pour amasser des fonds, les gens présents pouvaient miser, lors d’un encan silencieux, sur des articles comme la raquette de Félix Auger-Aliassime, le chandail d’Auston Matthews ou le gant de Russell Martin.

« Il y a une émotion rattachée au sport. Ce n’est pas juste pratique, c’est émotif », a ajouté le producteur, scénariste, acteur et humoriste.