Ce n’est pas la Ligue nationale, mais c’est un pas de plus dans la bonne direction. Parmi les quatre officiels qui arbitraient le match entre les Rouges et les Blancs de dimanche au Centre Bell, on retrouvait la Québécoise Élizabeth Mantha.

« J’ai reçu un message texte me demandant si j’étais disponible. On ne dit pas non à ça ! », a-t-elle lancé en mêlée de presse, après le match.

C’était un simple match intraéquipe, donc pas exactement le type de duel où les entraîneurs crient après les arbitres. Une seule pénalité a d’ailleurs été imposée, et c’est Mantha elle-même qui l’a signalée, contre Chris Wideman qui a fait trébucher de façon assez claire Riley Kidney.

Son histoire est de plus en plus connue. Ancienne joueuse qui a atteint le niveau universitaire avec les Carabins, elle s’est convertie au métier d’arbitre et est devenue l’an passé la toute première femme à arbitrer un match de la LHJMQ. Dans un monde du hockey qui découvre tranquillement que la moitié de la société peut aussi apporter sa contribution, elle a fait partie de la première cohorte de femmes arbitres dans la Ligue américaine (AHL) la saison dernière.

Mantha prévoit encore diviser son horaire entre la LHJMQ et l’AHL cette saison. Elle participera sous peu à un camp de l’AHL à Chicago.

« Arriver dans une nouvelle ligue, ça vient avec plein d’ajustements, a-t-elle rappelé. Le patin et les appels, ça en fait partie. Moi, on m’a dit de continuer à travailler sur mon patin pour réduire l’écart avec les joueurs, le jeu, pour avoir le meilleur angle possible. »

Après un an dans le hockey masculin professionnel, un an dans la LHJMQ, elle estime que les joueurs avec qui elle fait affaire sont « rendus là ». « Si je recule de 10 ans, c’était plus difficile. Mais on voit de plus en plus de femmes dans le hockey. Les joueurs sont rendus là. Je ne vois aucune problématique liée au fait que je sois une femme. »

Anthony Richard a été la vedette offensive de ce match, remporté 7-2 par les Rouges. L’attaquant québécois a inscrit deux buts et une mention d’aide dans ce qui était son tout premier match au Centre Bell. Même s’il avait déjà patiné au domicile du Canadien…

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Anthony Richard et Jesse Ylönen

« J’ai déjà fait du patin libre ici. On visitait le Centre Bell, j’avais 6 ou 7 ans. Ce n’était pas un vrai match, j’ai juste patiné en rond avec mon père et mes frères. Mais je me souvenais que la glace était vraiment molle, comme on dit dans le jargon du hockey. Et en 20 ans, ça n’a pas tellement changé ! »

Richard, 25 ans, a signé un contrat d’un an, à deux volets, avec le Tricolore cet été. Il compte deux matchs d’expérience dans la LNH et tentera de faire augmenter ce chiffre cette saison. Il est toutefois pressenti pour un rôle avec le Rocket de Laval.

Joel Armia, Alex Green, Jared Davidson, Xavier Simoneau et Arber Xhekaj ont aussi touché la cible dans la victoire des gilets écarlates. Simoneau s’est d’ailleurs de nouveau signalé avec de jolies pièces offensives. Sur son but, par exemple, il s’est moqué de Brendan Gallagher avant de battre Riley Mercer.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Xavier Simoneau

Gallagher et Lucas Condotta ont répliqué pour les blancs. Sur le but de Condotta, le gardien Mercer a obtenu une aide, lui qui a réussi une longue passe de son filet jusqu’à la ligne bleue offensive. Mercer, 18 ans, participe au camp en vertu d’un contrat d’essai.

Certains partisans ont dû être déçus en voyant les forces en présence, puisque plusieurs des têtes d’affiche de l’équipe étaient absentes. Nick Suzuki est blessé et son absence était connue, mais Cole Caufield et Juraj Slafkovsky ont aussi eu droit à un après-midi de congé.

Martin St-Louis avait laissé entendre samedi que les joueurs en congé dimanche devraient disputer le premier match préparatoire de l’année, lundi, contre les Devils, au Centre Bell. Tout porte donc à croire que les Caufield, Slafkovsky, Michael Matheson, Kaiden Guhle et compagnie verront de l’action ce lundi.