Sur papier, cette cuvée 2022 ne s’annonce pas historique pour la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

Dans son classement final, Bob McKenzie, de TSN, a retenu deux joueurs du circuit Courteau parmi ses 32 meilleurs espoirs : Nathan Gaucher et Tristan Luneau, respectivement 28e et 32e. Son confrère Craig Button, lui, ne cite aucun produit de la LHJMQ avant le 33e rang.

Mais en cette année où même l’identité du meilleur espoir fait l’objet de débats, que valent les prédictions sur papier ? Quoi qu’il en soit, six espoirs du circuit Courteau ont généré suffisamment d’intérêt de la part d’équipes de la LNH pour être invités au camp d’évaluation à Buffalo le mois dernier.

Voici donc un survol de ces six espoirs du hockey junior québécois.

Nathan Gaucher

Attaquant
Remparts de Québec
6 pi 3 po, 207 lb
16e espoir nord-américain *

« Un bon joueur dans les trois zones, qui joue en ligne droite », nous décrit un dépisteur. On croirait parfois entendre les débats sur Shane Wright à son sujet, mais à plus petite échelle, évidemment. Car partout, on s’entend sur le fait que c’est un choix « sûr », mais les limites de son potentiel en laissent beaucoup sur leur appétit. Ses 57 points en 66 matchs, pour un joueur né en fin d’année 2003, de surcroît, ne sont pas sa meilleure carte de visite, mais avec son gabarit et son style de jeu, il a les outils pour faire sa marque autrement que sur la seule feuille de pointage. Gaucher était invité au camp d’évaluation à Buffalo, la semaine du 30 mai, mais n’y est pas allé puisque les Remparts ont été éliminés le 1er juin.

Tristan Luneau

Défenseur
Olympiques de Gatineau
6 pi 2 po, 189 lb
24e espoir nord-américain *

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Tristan Luneau

Un observateur enthousiaste s’attend à le voir partir en deuxième moitié de première ronde, mais la plupart des classements le situent au deuxième tour. En fait, son évaluation doit tenir compte du fait qu’il a été opéré à un genou, ce qui lui a fait rater le camp d’entraînement de 2021. Il est décrit comme un défenseur « complet », dont la valeur n’est pas seulement d’appuyer l’attaque. Et justement, en entrevue à Buffalo le mois dernier, il nous disait qu’il s’inspire de Charlie McAvoy, le pilier des Bruins de Boston à la ligne bleue. « McAvoy, c’est comme Ryan McDonagh. Ils ne font pas toujours de beaux jeux pour les partisans, mais ils font tout pour gagner, ils aident leur équipe et n’ont pas assez de crédit. »

Noah Warren

Défenseur
Olympiques de Gatineau
6 pi 5 po, 224 lb
33e espoir nord-américain *

Les défenseurs droitiers sont toujours prisés. Ceux de gros gabarit aussi. Voilà donc deux cartes dans le jeu de Warren. L’athlète de Saint-Jean-sur-Richelieu est en plus doté d’un coup de patin tout à fait adéquat. « Dès que vous avez un défenseur de 6 pi 5 po, droitier, qui peut vraiment patiner, l’alarme sonne constamment dans la tête des recruteurs », note Hockey Prospects, un service indépendant de recrutement, dans son Black Book annuel. Sa prise de décision demeure son principal défaut, mais il se trouvera assurément des équipes qui auront espoir de travailler sur cette lacune avec lui.

Maveric Lamoureux

Défenseur
Voltigeurs de Drummondville
6 pi 7 po, 199 lb
20e espoir nord-américain *

Vous vous rappelez la fois où on vous parlait des grands défenseurs droitiers ? C’est également le profil de Lamoureux, véritable bombe de charisme en entrevue. La LNH au complet doit être au fait de ce charisme, puisque 27 des 32 équipes l’ont interviewé le mois dernier à Buffalo. Sa production offensive est modeste, ce qui n’est pas un problème aux yeux d’un jeune homme qui dit s’inspirer de Colton Parayko, le géant qui patrouille à la ligne bleue des Blues de St. Louis. Notons que Lamoureux a grandi en pratiquant deux sports : le hockey et la crosse. « La crosse m’a aidé comme athlète, aussi pour les doubles échecs ! blague-t-il. Les habiletés, l’endurance, le cardio, ça a aidé, parce que tu cours toujours. Ça me prenait peut-être d’autres sports pour m’aider à me développer au hockey. »

Jérémy Langlois

Défenseur
Screaming Eagles du Cap-Breton
6 pi, 182 lb
60e espoir nord-américain *

Né un 19 septembre, il a donc raté le repêchage de 2021 de quatre jours. Sa fiche de - 39 attire l’œil, mais il jouait au sein de la pire équipe – et de loin – de la LHJMQ la saison dernière. Son intelligence constitue sa principale force. La Centrale de recrutement le classe loin, mais sa présence à Buffalo le mois dernier signifie que plusieurs équipes ont demandé à ce qu’il y soit invité.

Maxim Barbashev

Attaquant
Wildcats de Moncton
6 pi 1 po, 183 lb
98e espoir nord-américain *

Lui aussi était invité à Buffalo malgré son classement lointain. Il suit les traces de son frère, Ivan, en faisant son stage junior à Moncton. Et comme son frère, il ne craint pas de donner de bons coups d’épaule. Ses 42 points en 59 matchs, pour un joueur né tard en 2003, annoncent toutefois un potentiel offensif limité.

* Classement de la Centrale de recrutement de la LNH