(Springfield) Il y aura bel et bien un septième et décisif match entre les Thunderbirds de Springfield et le Rocket de Laval.

On écrit « bel et bien » parce que la chose semblait saugrenue, voire impossible, en début de soirée, en ce lundi soir très tranquille au MassMutual Center, dans cette petite ville du Massachusetts. Parce que le Rocket a commencé le match sur les talons, étant dominé, ayant entre autres eu à se défendre à quatre contre cinq pendant quatre longues minutes, résultat d’un bâton élevé du vétéran Devante Smith-Pelly.

Mais le Rocket a survécu à ça, comme il a survécu à bien des affaires au cours de ce printemps magique, et au final, il a inscrit une victoire de 5-1 contre les Thunderbirds et leurs partisans très silencieux.

Cet aréna bien tranquille l’est devenu encore plus en fin de soirée, quand Danick Martel a servi une feinte poétique au gardien Joel Hofer pour le troisième but. Ensuite, les fans se sont tous levés d’un trait en direction des sorties, pendant que le DJ tentait de raviver la flamme avec du rock générique des années 1990, une stratégie qui est tombée à plat comme un refrain de Nickelback.

Avec tout ça, il y aura un septième match, présenté ici même mercredi soir.

Je suis fier de tous les gars. Ce fut un match important et tout le monde s’est présenté. Tout le monde était prêt, et tout le monde était prêt à gagner.

Gabriel Bourque

Ça a fini 5-1, mais ça ne veut pas dire que ce fut si facile. Le Rocket avait choisi d’amorcer ce match avec une formation à 7 défenseurs et 11 attaquants, et un de ces attaquants, Jesse Ylönen, a dû quitter le match en fin de première période, à la suite d’une blessure. Selon l’entraîneur-chef Jean-François Houle, Ylönen devrait rater le dernier match de la série.

Une fois de plus, Cayden Primeau a été en état de grâce devant son filet. Entre autres réussites, on retiendra son arrêt sur Will Bitten parvenu seul devant lui en deuxième période. Un gros jeu, puisque la rondelle est ensuite allée à l’autre bout, et le défenseur Tommy Cross a commis un revirement bien juteux. Danick Martel, qui n’en demandait pas tant, n’a eu qu’à lancer la rondelle dans un filet presque vide pour le premier but de sa bande.

« J’avais raté un filet désert lors du match précédent, tout le monde en a parlé… cette fois, je l’ai vu, le filet, et je n’allais pas le rater ! », a résumé l’attaquant du Rocket, qui a conclu cette grosse soirée avec une récolte de trois points.

0 en 29

Gabriel Bourque a ajouté le deuxième but, Martel le troisième, et on a senti les Thunderbirds un peu à plat, comme le reste de l’aréna. Statistique intéressante : depuis le début de cette série, les joueurs de Springfield ont une fiche de 0 en 29 en avantage numérique. Ce n’est pas ce que tu veux.

Photo tirée du compte Twitter @theahl

Jean-Sébastien Dea et Tanner Kaspick au cercle de mise en jeu

« Ce fut important de conserver une forme de discipline et d’éviter les pénalités, a expliqué Primeau. Un trop grand nombre de pénalités, ça peut couper les jambes. Alors notre jeu en désavantage numérique a été immense et nous a donné une poussée dans le dos. On peut jouer contre ces gars-là sans problème à cinq contre cinq. Alors on est heureux de la victoire, mais on n’est pas venus ici pour gagner un seul match… »

Pour le Rocket, mardi sera important, mercredi aussi. Houle l’a admis : il faudra bien gérer l’énergie du club, puisque le réservoir à essence ne peut pas être vide au moment du gros match de mercredi soir. Le club devrait d’ailleurs avoir congé d’entraînement mardi.

D’ici là, les joueurs du Rocket pourront donc souffler un peu, peut-être aussi profiter des paysages bucoliques de Springfield, et aussi se laisser aller à quelques bonnes superstitions, selon Houle.

« On a trouvé un bon resto italien en arrivant ici dimanche, et on a gagné ensuite… alors on va y retourner demain ! »