On parle souvent des jeunes stars des Hurricanes de la Caroline, mais trop peu de Jordan Staal.

Compter sur un troisième centre de cette qualité, à 6 pi 4 po, 16 saisons d’expérience dans le corps à 33 ans, une centaine de matchs en séries éliminatoires, constitue un luxe.

Staal n’a pas obtenu de point dans la victoire des Hurricanes, 5-1, aux dépens des Bruins de Boston, lundi soir.

Mais avec l’avantage du dernier changement accordé à l’équipe à domicile, on a demandé à Staal de suivre le meilleur centre adverse des Bruins, Patrice Bergeron, comme son ombre.

Non seulement Staal et ses partenaires de trio Nino Niederreiter et Jesper Fast ont contribué à blanchir le trio constitué de Bergeron, Brad Marchand et Jake DeBrusk, mais en plus, Staal a conservé un taux de réussite de 73 % lors des mises en jeu, contre 40 % pour Bergeron, le meilleur de la LNH à ce chapitre en saison avec un taux de 61,9 %.

L’entraîneur-chef des Hurricanes, Rod Brind’Amour, n’a pas tourné autour du pot lorsqu’un collègue lui a demandé d’expliquer les succès de son équipe contre le meilleur trio des Bruins lors de ce premier match en séries.

« The big man [le colosse] », a-t-il répondu du tac au tac en faisant référence à Staal. « Il a été solide. Comme il l’est à chaque match… »

Staal a aussi été au cœur de l’efficacité de son équipe en trois infériorités numériques sans tache contre Boston. Les Hurricanes ont d’ailleurs terminé au premier rang de la ligue à ce chapitre en saison.

Les Bruins ont beau avoir séparé David Pastrnak de Bergeron et Marchand, une fois le capitaine Bergeron neutralisé, il reste Erik Haula, Charlie Coyle et Tomas Nosek au centre, rien pour effrayer les trois autres centres des Hurricanes Sebastian Aho, Vincent Trocheck et Jesperi Kotkaniemi, tous pourvus d’ailiers de qualité.

Il restait quand même une certaine inquiétude en Caroline avec la blessure au gardien numéro un Frederik Andersen. Mais Antti Raanta, 32 ans, embauché pour une somme tout à fait raisonnable de 2 millions par saison pour deux ans l’été dernier, a vite rassuré les fans des Hurricanes en première période, lorsque les Bruins ont rugi.

« La pénalité au départ n’a pas aidé, ça nous a mis sur les talons, a noté Brind’Amour. Ils ont été très bons et Rants [Raanta] a fait de gros arrêts. Nous avons retrouvé notre élan en deuxième, n’avons pas disputé une bonne troisième période, mais le but de [Teuvo] Teravainen, alors que les Bruins ont été plus téméraires avec un déficit d’un but, était énorme. »

L’entraîneur-chef des Bruins, Bruce Cassidy, a aussi vanté le gardien des Hurricanes.

« Il a fait les arrêts, a-t-il concédé aux journalistes. On a eu quelques rondelles libres autour de lui, mais on n’a pas su en profiter. Il est payé pour jouer lui aussi et il a fait du bon travail. Il les a gardés dans le match en début de rencontre. C’est plus facile d’affronter les Hurricanes avec une avance. Ils jouent mieux avec l’avance. Ils sont construits de cette façon. Ils ouvrent le jeu davantage avec l’avance. Nous avons manqué de finition, ce n’était pas un manque d’effort. On n’a pas su marquer en début de match. »

Il s’agissait du premier match de séries éliminatoires de Boston dans l’ère post-Tuukka Rask, retraité cet hiver. Malgré ses 28 ans, Linus Ullmark, anciennement des Sabres de Buffalo, en était à une première présence en séries et il a été à court de solutions.

Il n’y pouvait rien sur les deux premiers buts des Hurricanes, des tirs de la pointe avec des adversaires pour lui obstruer la vue, sinon dévier la rondelle, une tactique répétée tout le long du match par les locaux, et le tir de Teravainen sur une attaque à deux contre un était parfait, mais il a mal paru sur le but qui allait assommer les Bruins, celui de Trocheck, sur un tir d’un angle impossible.

Les Bruins parviendront-ils à ébranler Raanta lors du deuxième match ? On leur souhaite…

Les Maple Leafs blanchissent le Lightning 5-0

PHOTO FRANK GUNN, LA PRESSE CANADIENNE

Auston Matthews (34), Mitchell Marner (16) et William Nylander (88)

Pour la première fois en séries éliminatoires, Auston Matthews et Mitch Marner ont chacun fait mouche dans la même rencontre et les Maple Leafs de Toronto ont facilement blanchi les champions en titre de la Coupe Stanley, le Lightning de Tampa Bay, 5-0 pour remporter le match no 1 de leur série du premier tour, lundi.

Matthews a touché la cible à deux reprises et a récolté une aide tandis que son complice, Mitch Marner, a obtenu un but et deux mentions d’assistance.

Les unités spéciales des Maple Leafs ont été impériales, marquant en désavantage et en avantage numérique.

Jake Muzzin et David Kampf ont aussi touché la cible pour les Leafs. Morgan Rielly et Ondrej Kase ont été complices de deux filets des Leafs.

Jack Campbell a repoussé 23 tirs pour signer le jeu blanc.

Le Lightning a éprouvé des difficultés en supériorité numérique, notamment en ne décochant aucun tir au filet lors d’un avantage numérique de cinq minutes lors du premier vingt compte tenu de l’expulsion de Kyle Clifford.

L’attaquant des Maple Leafs a donné un violent coup d’épaule à Ross Colton, qui n’avait pas la possession du disque, contre la bande.

Le Lightning, visiblement insulté par ce résultat, s’est rabattu sur de l’indiscipline en troisième période. En raison de plusieurs combats, il a concédé un avantage numérique de quatre minutes lors duquel les Maple Leafs ont vu un but être refusé par la reprise vidéo.

Dans un match marqué par la violence, le Lightning a obtenu 48 minutes de pénalités alors que les Maple Leafs ont été punis pour un total de 52 minutes.

Andrei Vasilevskiy, coupable d’une mauvaise sortie sur la seconde réussite à Matthews, a réalisé 26 arrêts.

Le match no 2 de la série aura lieu mercredi à Toronto. La série se déplacera à Tampa Bay, vendredi, pour le troisième affrontement.

La Presse Canadienne