La rumeur courait depuis quelques jours, mais voilà que c’est officiel : le joueur controversé Evander Kane s’est entendu avec les Oilers d’Edmonton pour le reste de la saison.

Selon Elliotte Friedman, de Sportsnet, l’ailier de 30 ans recevra un salaire annuel de 750 000 $ en plus d’un boni à la signature de 625 000 $, soit environ 1 million au total d’ici la fin de la campagne. Le contrat inclurait une clause de non-mouvement, qui empêcherait l’équipe de l’échanger ou de le renvoyer dans les mineures.

La saga Evander Kane dure depuis déjà des semaines, voire des mois. Les Sharks de San Jose ont placé l’attaquant au ballottage le 8 janvier, citant des infractions à son contrat de joueur de la LNH ainsi que le non-respect du protocole de la COVID-19.

Kane aurait voyagé au Canada pendant le temps des Fêtes alors qu’il avait été déclaré positif dans les journées précédentes.

Il n’a cependant pas été réclamé au ballottage et les Sharks ont résilié son contrat de sept ans et 49 millions signé en mai 2019. Le 9 janvier, l’Association des joueurs de la LNH a déposé un grief au nom de Kane afin de contester la résiliation. Ledit grief soutient que les Sharks n’avaient pas de motif suffisant pour agir ainsi.

Avant de s’entendre avec une autre équipe, Kane devait attendre que soit complétée l’enquête de la LNH sur son voyage durant le temps des Fêtes. Le rapport, produit par la firme Patterson Belknap Webb & Tyler LPP, a été déposé jeudi. On y indique que les preuves sont insuffisantes pour « affirmer de manière irréfutable que M. Kane a sciemment fait de fausses déclarations concernant son statut COVID-19 ou ses résultats de tests en rapport avec son voyage à l’étranger ». Par conséquent, aucune mesure disciplinaire supplémentaire ne lui sera imposée, ce qui l’autorise à signer un contrat avec les Oilers.

Kane sort de son silence

Evander Kane s’est exprimé publiquement dans une longue entrevue accordée à la journaliste Kayla Grey, de TSN. L’entretien a été diffusé jeudi, mais avait été enregistré avant la publication du rapport d’enquête de la LNH.

Le natif de Vancouver a d’abord répondu à des questions concernant sa suspension de 21 matchs, reçue en octobre dernier pour une violation au protocole COVID-19 de la LNH.

C’était une erreur de jugement de ma part. J’ai pris l’entièreté de la responsabilité pour ça. Je comprenais la sévérité de ça et j’ai pris les conséquences qui venaient avec, évidemment. Je n’aurais pas dû me mettre dans cette situation.

Evander Kane

Interrogé pour savoir s’il avait falsifié son certificat de vaccination, comme l’ont rapporté certains médias, l’attaquant a refusé de répondre. Il a cependant dit avoir été vacciné avant le camp d’entraînement des Sharks et dit qu’il ne faisait pas partie des quatre joueurs non vaccinés de la LNH en début de saison.

Kane a ensuite admis qu’il avait été déclaré positif à la COVID-19 le 21 décembre et qu’il avait voyagé à Vancouver peu de temps après.

« Il y a beaucoup de parties impliquées dans cette situation. Mais je vais dire que ce n’est pas aussi noir et blanc que vous le pensez et que ce n’est pas nécessairement ce qui a été rapporté qui est vrai », a-t-il soutenu.

« La LNH regardait si j’avais traversé la frontière illégalement pour entrer au Canada. Je ne comprends même pas. Je n’ai eu aucun problème pour y aller. »

Violence conjugale

L’été dernier, Kane a été accusé par son ex-conjointe d’avoir commis des violences sexuelles et physiques, d’avoir parié sur des matchs de hockey et d’avoir délibérément perdu les parties sur lesquelles il avait parié. La LNH a enquêté sur ces deux dernières allégations et n’a trouvé aucune preuve pour les appuyer.

« Je veux être très clair. Mon nom a été lié à des accusations d’agressions sexuelles ou de violence conjugale, peu importe comment on veut appeler ça. C’est un cauchemar pour moi, ça me dérange beaucoup. Ça m’atteint. […] C’est tellement faux et horrible d’être associé à ça. »

« Certaines des choses desquelles on m’accuse sont horribles, a-t-il poursuivi. Je suis dégoûté quand je les lis. J’ai été accusé d’avoir frappé ma fille au visage. C’est la chose la plus ridicule et scandaleuse. Évidemment, c’est non fondé et c’est un mensonge. »

« J’ai été le premier à avoir déposé une ordonnance restrictive pour violence conjugale contre mon ex-femme. Mais ça n’a jamais été souligné. »

L’auteur de 506 points en 769 matchs dans la LNH a fait savoir qu’il avait actuellement la garde physique et légale de sa fille.

En ce qui a trait aux jeux d’argent, Kane a reconnu qu’il avait déjà eu une dépendance, mais a ajouté que celle-ci était réglée aujourd’hui. « Je parle à mon psychologue deux fois par semaine. […] Je n’y pense plus dans mes temps libres. Je n’ai pas besoin, ni envie, de parier. »

Au cours des dernières semaines, le directeur général des Oilers d’Edmonton, Ken Holland, avait déclaré qu’il croyait aux « secondes chances ». Du côté hockey, les Oilers ont une bonne pente à remonter. Ils avaient très bien commencé la saison avec 16 victoires en 21 matchs, mais rien ne va plus depuis décembre.