Quand l’attaquant Sam Bennett a été invité, au cours des derniers jours, à commenter l’impact qu’aurait le nouvel entraîneur des Flames de Calgary, il a évoqué un « nouveau départ ».

Sans doute Bennett résumait-il sa situation personnelle, lui qui n’était pas dans les bonnes grâces de Geoff Ward, congédié la semaine dernière.

Car le fait est que le remplaçant de Ward n’incarne pas exactement le renouveau. Lorsque Darryl Sutter a obtenu son premier emploi comme entraîneur-adjoint dans la LNH, en 1987, un seul de ses joueurs actuels était né – le capitaine Mark Giordano.

Depuis presque 35 ans, Sutter a roulé sa bosse comme entraîneur, directeur général ou conseiller. Ce jeudi soir, contre le Canadien de Montréal, son premier match à la tête des Flames sera son 1286e comme entraîneur-chef sur le circuit.

À quelques heures de la rencontre, la fébrilité n’était pas le thème du jour. Sans passion, Giordano a expliqué aux représentants des médias que Sutter comptait surtout apporter des « ajustements » au système de jeu en place. Éviter les revirements, améliorer le travail en défense devant le filet, « mieux jouer » sur une base individuelle…

« On est gonflés à bloc », a assuré Elias Lindholm sur le ton de quelqu’un qui n’est pas gonflé à bloc. « On eu deux bons entraînements, avec un rythme élevé. Les gars ont hâte de jouer ce soir », a ajouté le joueur de centre.

Retour à Calgary

Giordano, par ailleurs, a connu Sutter comme entraîneur en tout début de carrière : le défenseur, alors âgé de 22 ans, a disputé ses 7 premiers matchs en carrière en 2005-2006 alors que Sutter occupait les chapeaux de pilote et de directeur général des Flames. La saison suivante, il délaissait les fonctions d’entraîneur, mais est demeuré dans l’organisation jusqu’en 2011.

« Je reconnais le même gars, a dit le vétéran. Ses principes sont les mêmes. Ce qu’il attend de ses joueurs, l’intensité, les détails qu’il apporte à la préparation des matchs. Mais au cours des années, il a sans doute un peu changé. On verra avec le temps. »

À son tour au micro, Darryl Sutter n’a pas vraiment détaillé en quoi son règne apporterait un « nouveau départ ».

Interrogé à savoir si, après quatre saisons sans occuper un poste d’entraîneur, il avait gardé la même approche qu’auparavant, il a répondu par l’affirmative et ajouté en souriant qu’il ne faisait « que devenir meilleur ».

Selon lui, les éléments qui ont le plus changé depuis ses débuts derrière un banc de la LNH, à la fin des années 80, se résument assez simplement : le personnel d’entraîneurs est beaucoup plus garni qu’à l’époque, et il y a désormais « tellement plus de détails » à considérer vu l’avènement du travail en vidéo. En outre, il doit désormais se « familiariser » avec bien plus de joueurs que par le passé puisque la ligue compte désormais 31 équipes et non plus une vingtaine.

À grande vitesse

Les choses se sont enchaînées à grande vitesse pour lui depuis une semaine : le congédiement de Ward a été annoncé le 4 mars après une victoire des Flames. Bien sûr, Sutter, qui était jusque-là consultant chez les Ducks d’Anaheim, avait préalablement été mis dans le coup, mais il a tout de même dû évaluer son nouvel effectif en catastrophe.

Il n’a rejoint l’équipe qu’au début de cette semaine, après deux défaites des Flames pendant le week-end sous la gouverne de l’entraîneur-adjoint Ryan Huska.

Sutter a rapidement fait une forte impression en soumettant ses hommes à d’intenses séances de patinage.

Il a dit sentir les joueurs « très réceptifs » à son message.

« Maintenant, on a besoin d’une bonne performance, a-t-il dit. Il n’y a rien de magique : parler, c’est facile, et maintenant, il faut passer à la prochaine étape. »

Avant le match contre le Canadien, les Flames se retrouvent au sixième rang de la division Nord, à six points du quatrième rang, le dernier donnant un accès aux séries éliminatoires. C’est justement le Tricolore qui occupe cet échelon, avec toutefois un match disputé en moins que les Albertains.

Le Canadien, par ailleurs, est arrivé à Calgary pendant la nuit et n’a pas patiné jeudi matin. La rencontre s’amorcera à 21 h, heure de Montréal.