(Chicago) Le propriétaire des Blackhawks de Chicago, Rocky Wirtz, désire que le Temple de la renommée du hockey masque le nom d’un instructeur adjoint gravé sur la coupe Stanley, car l’individu a été accusé d’avoir agressé sexuellement un joueur lors du parcours de l’équipe vers le championnat en 2010.

Dans une lettre adressée au président du Temple de la renommée, Lanny McDonald, datée de jeudi, Wirtz écrit que la conduite de Brad Aldrich le disqualifie de cet honneur, et que l’équipe a fait une erreur en soumettant son nom.

« Je demande humblement au Temple de la renommée du hockey d’envisager de biffer son nom sur la coupe Stanley, a écrit Wirtz. Bien que rien ne puisse corriger ce qu’il a fait, laisser son nom sur le trophée le plus prestigieux du sport semble profondément injuste. »

Le Temple de la renommée ne peut pas retirer un nom sur la coupe Stanley, mais il peut décider de graver une série de X pour le dissimuler. Dans sa lettre, Wirtz a évoqué le cas de Basil Pocklington, le père de l’ancien propriétaire des Oilers d’Edmonton qui avait son nom gravé sur le trophée après la conquête du titre des Oilers en 1984, mais qui a ensuite été dissimulé à la demande de la LNH parce que Basil Pocklington n’avait rien à faire avec l’équipe.

Wirtz et les Blackhawks sont toujours à réparer les pots cassés à la suite de la publication, mardi, d’un rapport détaillant comment les hauts dirigeants de l’équipe avaient mal géré les allégations à l’endroit d’Aldrich il y a plus de dix ans.

L’enquête indépendante d’un cabinet d’avocats a été commandée par l’équipe en réponse à deux poursuites intentées contre l’équipe : une de l’ancien choix de première ronde Kyle Beach qui allègue avoir été agressé sexuellement par Aldrich en 2010, et une autre déposée par un ancien étudiant d’Aldrich pour laquelle il a été reconnu coupable d’agression dans le Michigan.

Rocky Wirtz a révélé, mardi, que lui et Danny Wirtz, son fils et président et chef de la direction de l’équipe, avaient d’abord été mis au courant des accusations avant le dépôt en mai de la poursuite de Beach, une affirmation du propriétaire qui était également étayée par le rapport de Jenner & Block.

Beach devrait rencontrer le commissaire de la LNH, Gary Bettman, et Donald Fehr, le responsable de l’Association des joueurs de la LNH, via des visioconférences distinctes, samedi. Susan Loggans, une avocate représentant Beach dans son procès, a indiqué que l’heure de l’entretien avec Fehr avait été confirmée et qu’ils travaillaient toujours pour finaliser l’horaire de la rencontre avec Bettman.

Loggans a ajouté que Bettman et Fehr l’avaient chacun contactée pour lui demander de rencontrer Beach.

Selon le rapport des Blackhawks, Fehr a été contacté à deux reprises au sujet d’allégations liées à Aldrich, notamment par un confident de Beach. Fehr a informé les enquêteurs qu’il ne se souvenait pas de l’une ou l’autre de ces conversations, mais n’a pas nié qu’elles s’étaient produites.

Fehr a affirmé, mercredi soir, dans un communiqué qu’il n’y avait « aucun doute » que le système avait laissé tomber Beach et « nous faisons partie de ce système ».

Stan Bowman, directeur général et président des opérations hockey des Blackhawks, a démissionné à la suite du rapport, et le club a annoncé qu’Al MacIsaac, un autre des principaux dirigeants de l’équipe de hockey, ne faisait plus partie de l’organisation.

La LNH a infligé une amende de 2 millions $ US à l’équipe pour « des procédures internes inadéquates de l’organisation et une réponse insuffisante et tardive ».

L’inaction des Blackhawks en 2010 — en particulier une période de trois semaines pendant les séries éliminatoires lorsqu’ils n’ont pas donné suite aux allégations de Beach, permettant à Aldrich de demeurer avec l’équipe pendant qu’elle célébrait le championnat — a eu des conséquences aux quatre coins de la LNH cette semaine.

L’entraîneur des Panthers de la Floride, Joel Quenneville, a rencontré Bettman jeudi, puis a démissionné. Le directeur général des Jets de Winnipeg, Kevin Cheveldayoff, s’est entretenu avec Bettman vendredi et la ligue a annoncé que Cheveldayoff ne serait pas sanctionné.

Quenneville et Cheveldayoff étaient avec les Blackhawks lorsque les accusations de Beach ont été signalées pour la première fois à la direction de l’équipe. Aldrich a prétendu aux enquêteurs que la relation était consensuelle.