C’est sans leur meilleur marqueur que les Red Wings de Detroit débarquent à Montréal samedi, pour y affronter le Canadien.

Tyler Bertuzzi n’est en effet pas vacciné contre la COVID-19, ce qui l’a empêché d’accompagner ses coéquipiers au Canada. Le gouvernement canadien exige en effet une quarantaine de 14 jours pour tout voyageur non vacciné.

Or, Bertuzzi vient au 1er rang chez les Red Wings avec six points en quatre matchs. Ses cinq buts — dont quatre dans le premier match de la saison contre le Lightning — lui valent le 3e rang dans la LNH. En y ajoutant sa saison 2021, écourtée en raison d’une blessure, le neveu de Todd Bertuzzi totalise 10 buts à ses 13 derniers matchs.

« Tyler est une pièce importante de notre équipe, a admis Jeff Blashill, l’entraîneur-chef des Red Wings. C’est un très bon joueur. L’impact de son absence dépendra des performances des gars qui héritent de ses responsabilités. S’ils jouent bien, on ressentira moins son absence. On a hâte de retrouver Tyler demain, mais ce soir, on aura 20 joueurs qui devront être assez bons pour gagner le match. »

Bertuzzi est en effet resté à Detroit, où il s’est entraîné en solitaire samedi. Selon les médias de Detroit, il se rendra ensuite en voiture jusqu’à Chicago, où les Wings affrontent les Blackhawks dimanche.

Son absence fait évidemment jaser, dans une ligue où des joueurs sont prêts à tout pour ne pas manquer de matchs. Chaque année en séries, on apprend que des joueurs sont restés dans la formation malgré des blessures assez sérieuses. À Montréal, le cas de Shea Weber est bien connu, lui qui traînait des blessures qui l’empêchent maintenant de participer à la présente saison.

Alors, dans cette culture du hockey, comment gère-t-on le cas d’un joueur absent en raison d’un choix personnel ?

« Nos gars adorent Tyler Bertuzzi. C’est un excellent coéquipier. J’adore le coacher. Il se présente pour travailler tous les jours et a du caractère. Les joueurs avaient un choix, c’est sa décision et on la respecte. On va traiter ça comme une absence. Au fil d’une saison, les gars vont manquer des matchs pour des blessures, des raisons personnelles ou une maladie. Pour nous, il est simplement absent. Un gars rentre dans la formation et d’autres jouent son rôle. On va essayer de gagner avec nos 20 gars. »

Son absence constituera une belle occasion pour Robby Fabbri, qui prendra la place de Bertuzzi au sein du premier trio des Wings, en compagnie de Dylan Larkin et du jeune Lucas Raymond.

S’il ne change pas d’idée en cours de route, Bertuzzi pourrait donc rater les neuf matchs que les Wings joueront au Canada cette saison. Ils reviennent à Montréal dès le 2 novembre et seront à Toronto trois jours plus tôt.

Seider, pour la première fois

Pour les amateurs montréalais, le match de samedi sera une première occasion de voir à l’œuvre Moritz Seider. Les Red Wings avaient causé une relative surprise en réclamant ce défenseur allemand dès le 6e rang. Plusieurs observateurs l’attendaient davantage au milieu du premier tour.

PHOTO PAUL SANCYA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Moritz Seider (53)

Mais jusqu’ici, Seider est sur la bonne voie. Il a évolué dans la Ligue américaine en 2019-2020, et a poursuivi son apprentissage avec le Rögle BK d’Angelholm, en première division suédoise la saison dernière. Formant un tandem avec le Québécois Éric Gélinas, Seider y a amassé 28 points en 41 matchs, et a montré un différentiel de +14.

« Quand tu passes le test ultime, t’aimerais avoir le plus d’expérience possible, a rappelé Blashill. Il a eu l’expérience de la DEL [première division allemande] à 17 ans, il a joué dans la Ligue américaine puis en Suède. On pense qu’il est vraiment prêt pour ce défi. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas des hauts et des bas. Mais on pense que l’expérience va l’aider. »

Cette saison, Seider compte trois points en quatre matchs et joue en moyenne 20 min 58 s par match, le deuxième total de l’équipe derrière Filip Hronek (23 h 03).

Son coach souhaite maintenant qu’il s’inspire d’un grand de l’organisation, Nicklas Lidstrom, dans son développement. Plus facile à dire qu’à faire, direz-vous, mais rien n’interdit de le prendre comme modèle…

« Il a de très bonnes habiletés. Mais il doit apprendre à créer de l’attaque efficacement, c’est-à-dire sans risque supplémentaire. Certains défenseurs créent beaucoup d’attaque, mais sont à risque défensivement. C’est dur de gagner comme ça. On a eu un des défenseurs les plus efficaces de l’histoire ici en Nicklas Lidstrom. Je ne compare personne à lui, mais c’est le modèle d’efficacité. Il apprend encore combien il peut en donner, comment produire l’attaque et être bon défensivement. »

La coccinelle sur la patinoire !

Seider ne sera pas dur à repérer sur la patinoire : c’est le grand droitier de 6 pi 4 qui porte le 53, numéro popularisé par Victor Mete par ici.

Après l’entraînement, Seider a expliqué pourquoi il portait le 53, et il a un brin surpris la poignée de journalistes au Centre Bell avec sa réponse. Son choix est en effet un clin d’œil à la série de films La Coccinelle (Herbie), de Disney. Dans ce film, la voiture en question a le numéro 53.

« À 16 ans, j’ai eu la chance de jouer chez les professionnels à Mannheim. Ils m’ont demandé quel numéro je voulais et je ne m’y attendais pas. J’avais regardé le film la veille et j’imagine que c’était resté dans ma tête. C’est pourquoi je porte le 53. »