S’il n’en tenait qu’à lui, Marc Bergevin demeurerait directeur général du Canadien de Montréal.

C’est ce que Bergevin lui-même a fait savoir mercredi midi à Brossard, lors d’une apparition médiatique qui n’était pas prévue à l’horaire de la journée.

Bergevin, d’un air détendu malgré le mauvais début de saison qui plombe son équipe, a laissé savoir qu’il aimerait demeurer en poste, lui dont le présent contrat à titre de directeur général du club arrivera à échéance à la fin de la présente saison, le 30 juin.

« Dans un monde idéal, oui, a-t-il répondu quand on lui a demandé s’il souhaitait conserver le même poste. J’aimerais qu’on n’en parle plus, respectueusement, mais j’ai un contrat qui est valide en ce moment. Je suis en poste ici et même si je n’ai pas de contrat en poche en vue de la prochaine saison, ça n’a aucune incidence sur les opérations au jour le jour. »

Rappelons que le Canadien a subi une quatrième défaite de suite, mardi soir au Centre Bell, portant sa fiche à 0-4 depuis le début de la présente saison.

« Je me concentre sur le quotidien »

Au moment où le Canadien connaît un très mauvais départ – l’équipe a perdu ses quatre premiers matchs –, l’avenir du directeur général devient de plus en plus une source de discussions. C’est d’ailleurs un peu pour faire taire les rumeurs qu’il a choisi de se présenter de cette manière inattendue devant les médias.

Bergevin n’a pas voulu confirmer si, oui ou non, le propriétaire Geoff Molson lui avait déjà soumis une nouvelle offre de contrat au cours de l’été.

« Depuis la dernière partie de la finale contre Tampa, toute ma concentration est consacrée à l’amélioration de l’équipe, a-t-il répondu. Je me concentre sur le quotidien, [les questions de contrat], c’est pas dans mes pensées. C’est certain qu’à Montréal, on en fait tout un plat, mais je vous demande de laisser ça de côté. »

Ce qui arrivera arrivera. On va se concentrer sur ce qui se passe cette saison.

Marc Bergevin

Bergevin a répété que « dans un monde idéal », il ne changerait pas d’emploi, mais il est bien difficile pour l’instant de déterminer si Molson vit lui aussi dans un monde idéal.

En attendant, Bergevin ne cache pas que le lendemain de veille qui frappe sa troupe est difficile à digérer, surtout après le printemps magique que l’on sait.

« Pendant deux mois la saison passée, on était au sommet, a-t-il fait remarquer. Mais on a connu une baisse de régime et là, il faut repartir la machine, et nos joueurs ne sont pas engagés. Éventuellement, la solution doit provenir de l’intérieur. Pourquoi Tyler Toffoli n’a pas de chances de marquer en quatre matchs ? C’est le même gars qu’il y a deux mois. »

Le dirigeant montréalais admet que la perte de deux importants leaders, le gardien Carey Price et le défenseur Shea Weber, n’aide en rien la situation, mais il aimerait malgré tout voir certains membres de son club prendre le relais.

« Pour moi, les absents, ce n’est pas une bonne excuse… Il faut trouver des solutions, et la solution est dans l’équipe. On peut parler de ceux qui ne sont pas là, mais au bout du compte, c’est à nous de trouver des solutions, et les joueurs doivent prendre leurs responsabilités. Je suis derrière eux, j’ai confiance en eux, et on va s’en sortir ensemble.

« Shea nous manque, il y en a juste un comme lui dans la LNH… Carey n’est pas ici, il nous manque, c’est certain. Joel [Edmundson] n’est pas ici, il a probablement été notre défenseur le plus stable en séries. Mais ça n’est pas une excuse et c’est le message qu’on envoie aux joueurs. Il faut passer à travers cette période difficile comme beaucoup d’équipes doivent le faire. Je l’ai dit en juillet, remplacer Shea Weber, ça n’arrivera pas. Mais les Islanders de New York ont déjà perdu John Tavares, et ils ont trouvé des façons. »

Edmundson au chevet de son père

Bergevin en a d’ailleurs profité pour donner des nouvelles des absents.

Il se trouve qu’Edmundson a quitté le club pour des raisons familiales, en raison d’un cancer dont souffre son père, et Bergevin dit ignorer la date de son retour dans l’entourage du club.

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Joel Edmundson

Weber n’a toujours pas été opéré, mais il poursuit sa période de rééducation. Selon Bergevin, il ne sera pas en mesure de reprendre l’entraînement dans un avenir proche, et ne sera assurément pas de retour cette saison. Ensuite ? « On ne sait jamais [s’il pourrait revenir au jeu un jour], mais les chances sont minces », s’est-il contenté de répondre.

En ce qui concerne Price, Bergevin affirme ne pas avoir eu l’occasion de lui parler récemment. « Dans ce type de situation, les gars sont très limités quant à leurs contacts avec l’extérieur, ça fait deux semaines, alors non, je ne lui ai pas parlé. »

Pour Marc Bergevin, donc, rien ne va changer dans l’immédiat. Du moins, c’est ce qu’il a tenu à faire savoir. Sans oublier ceci : dans un monde parfait, il sera de retour. Si Dieu le veut, et sans doute aussi si Geoff Molson le veut.