Des 26 joueurs présents au camp des recrues du Canadien, 13 ont été repêchés par l’organisation, 3 possèdent un contrat des ligues mineures et 10 ont reçu une invitation sans garantie.

De tout le groupe, un seul, Jesse Ylönen, a goûté à la LNH. Il y a disputé… un match.

Même si tous les athlètes sur place n’ont pas une chance égale d’accéder au grand club, il n’en demeure pas moins que tous, sans exception, vivent de l’espoir de se faire voir et, surtout, de se faire valoir.

Le premier qui en est conscient : Jean-François Houle. L’entraîneur-chef du Rocket de Laval, qui supervise le camp des recrues, s’est retrouvé précisément dans la même situation il y a 24 ans. Repêché par le CH en 1993, il a pris part à son tout premier camp en 1997, une fois son stage universitaire terminé à Clarkson, dans la NCAA.

L’environnement ne lui était pas étranger. Fils de Réjean Houle, il avait assisté aux entraînements de son père quand il était enfant, pendant que son paternel suait sur la glace sous les ordres de Bob Berry. Une fois les séances terminées, le petit Jean-François et les autres enfants des joueurs enfilaient leurs patins et sautaient sur la glace du Forum.

Cela ne l’a pas empêché, lorsque ç’a été son tour de se faire justice, d’être rongé par la nervosité.

« Je savais que je devais m’améliorer sur beaucoup de plans, a raconté l’entraîneur vendredi, par le truchement d’une visioconférence. Tu te compares à beaucoup d’autres joueurs, surtout à la première pratique. Tu es en ligne pour un exercice, tu regardes les autres, tu cherches une manière d’impressionner le coachC’est la manière dont sont bâtis les joueurs. Je suis sûr que ça n’a pas changé du tout. »

En outre, prévient-il, le plus dur les attend. Et plus tôt que tard, puisque le camp d’entraînement principal du Canadien doit commencer d’ici quelques jours.

Le vrai camp, c’est encore pire ! Ces gars-là vont se retrouver avec Carey Price, avec Brendan Gallagher… Tu ne veux pas faire d’erreur, tu te mets à la fin de la file pour faire l’exercice comme il faut…

Jean-François Houle, entraîneur-chef du Rocket de Laval

C’est donc en pleine connaissance de cause qu’il lance le défi à ses joueurs de s’en tenir à ce qu’ils font de mieux, sans exagérer.

« On veut qu’ils soient eux-mêmes, a-t-il dit. On a regardé beaucoup de vidéos sur le style de jeu qu’on veut chez le Canadien, mais on ne veut pas remplir leur cerveau avec trop d’éléments non plus. On cherche de l’éthique de travail, de l’intensité, de l’émotion, de la constance… Mais on veut surtout qu’ils jouent, qu’ils se sentent libres. »

Cela ne l’empêchera pas de les informer sans détour de leurs erreurs. Car, souligne-t-il, « c’est important de toujours vouloir s’améliorer ».

« Que ce soit des choix de premier ou de septième tour, ou des joueurs invités, il faut pointer les erreurs et leur dire ce qu’ils peuvent faire mieux. Si tu ne leur dis pas, ils ne le sauront pas. Quand ils vont arriver au gros camp, la marge de manœuvre sera mince. »

Après deux entraînements, le groupe de recrues prend la route d’Ottawa, afin d’y affronter samedi après-midi les espoirs des Sénateurs. Un match retour aura lieu lundi entre les deux mêmes formations.

Le repêchage à Montréal en juillet 2022

Après deux présentations virtuelles attribuables à la pandémie de COVID-19, le repêchage de la LNH reprendra la formule présentielle en 2022. Et c’est à Montréal que ça se passera. La Ligue a confirmé vendredi que la métropole accueillerait la séance de sélection prévue les 7 et 8 juillet prochain. Le repêchage 2020 devait se tenir au Centre Bell avant d’être annulé. C’est la 27fois que Montréal accueillera le repêchage, et la première depuis 2009. À ce moment, John Tavares, Victor Hedman et Matt Duchene avaient été les premiers joueurs à entendre leur nom. Le Tricolore, pour sa part, avait fait de Louis Leblanc son choix de premier tour, au 18rang.