Ces jours-ci, à défaut de pouvoir être perché dans les hauteurs du Centre Bell comme à l’habitude, Dany Dubé fait comme bien du monde : il se cherche de nouveaux défis. Dans son cas, la quête n’a pas été bien longue et se résume en un titre, Un coach à l’écoute, qui est le nom d’une nouvelle série de 20 balados qui s’est amorcée cette semaine, et qui sera diffusée chaque mardi jusqu’au 16 mars sur RDS.ca.

Dany Dubé le dit lui-même : il est passionné de hockey… et surtout de hockey mineur, un milieu qu’il connaît très bien. Évidemment, dans Un coach à l’écoute, il sera question des enjeux importants du hockey mineur, comme le développement et la croissance personnelle des jeunes joueurs. De tout ça et de bien plus.

« Quand les gens de RDS m’ont approché avec ce projet, j’ai dit oui, mais à condition que ce ne soit pas axé sur le hockey professionnel, parce qu’il y a déjà plusieurs balados là-dessus qui existent, explique-t-il en entrevue téléphonique. Depuis très longtemps, les enjeux qui sont présents dans le sport mineur m’interpellent. »

Ces enjeux sont d’autant plus importants ces jours-ci, en temps de pandémie, alors que la plupart des organisations de hockey mineur, pour rester dans le domaine de la rondelle, doivent observer une pause que tout le monde aurait voulu éviter.

« Depuis le début de la pandémie, il y a une chose qui m’apparaît évidente : les enfants semblent perdus quand il n’y a pas de structure », ajoute-t-il.

Quand il n’y a pas [de structure], il y a une grande partie de la communauté qui est perdue. C’est quelque chose qui m’interpelle parce que ça rappelle l’importance de développer l’autonomie chez les jeunes.

Dany Dubé, analyste des matchs du Canadien de Montréal

À ce sujet, l’ancien entraîneur devenu analyste donne l’exemple des jeunes joueurs de hockey, souvent au milieu de l’adolescence, qui ont déjà une petite équipe de collaborateurs derrière eux : un entraîneur privé, un expert en nutrition, un expert en patinage et ainsi de suite.

« Dans le midget AAA, on a des jeunes qui sont entourés comme s’ils étaient des joueurs de la Ligue nationale ! Mais qu’est-ce qu’on fait de leur autonomie ? C’est comme s’ils n’étaient pas capables de se débrouiller tout seuls. Depuis le début de la pandémie, on remarque que l’autonomie est un défi pour plusieurs.

« Ensuite, il y a l’accessibilité ; les arénas sont fermés, alors on peut faire quoi à la place ? Les jeunes doivent trouver des façons. Aller au parc, tenter de s’entraîner de différentes manières. C’est sûr que pour la compétition, on repassera, et ce n’est pas tout de suite qu’on va jouer des matchs, mais il y a moyen de se lancer des défis personnels, de se filmer en train de faire des exercices et de s’attribuer des points entre amis sur son téléphone. »

À l’écoute des parents, aussi

Dany Dubé ajoute que ce ne sont pas seulement les jeunes joueurs qui doivent tenter de garder la forme ces jours-ci ; les parents également, surtout entre les deux oreilles.

« C’est sûr que si les parents se plaignent de la situation et disent que c’est une année perdue, les jeunes vont penser la même chose… C’est un peu comme après un mauvais match, quand tu reviens dans la voiture. Si tu dis seulement au jeune qu’il a disputé un mauvais match, ça n’aide pas. »

La présente réalité est cruelle, mais on peut expliquer aux jeunes qu’il y a une occasion à saisir, que c’est un moment pour travailler sur des choses qu’ils peuvent améliorer.

Dany Dubé

« Les parents ne doivent pas s’inquiéter du développement de leurs jeunes, parce que de toute façon, à part quelques exceptions, ça ne joue pas au hockey nulle part ailleurs ! »

Et puis, au bout du compte, ceux qui sortiront de cette pandémie en tête de peloton seront ceux qui auront profité de l’occasion pour se redéfinir, pour se repenser.

« Ce sont les plus débrouillards qui vont en profiter, conclut Dany Dubé. Ceux qui vont rester assis à la maison à bouder devant leurs écrans sont ceux qui vont prendre du recul, c’est certain. »