À quoi ressemblera le Canadien le 1er août, au début du tournoi de relance de la LNH ? Nos journalistes Guillaume Lefrançois et Mathias Brunet tentent d’y voir clair.

En vue de l’affrontement entre le CH les Penguins de Pittsburgh lors de la ronde de qualifications, Claude Julien devra trouver un équilibre entre, d’un côté, ses vétérans, qui lui permettront d’avoir une équipe compétitive, et de l’autre, quelques jeunes trop importants pour l’avenir pour sécher au banc.

Attaque

1er trio : Tatar-Danault-Gallagher
Beaucoup, beaucoup de choses ne fonctionnaient pas avec le Canadien de 2019-2020. Va-t-on vraiment commencer en brisant celle qui tenait la route ? Pour la deuxième saison de suite, cette combinaison a transporté l’équipe offensivement, et ce, malgré des confrontations avec les meilleurs trios adverses. À 5 contre 5, le CH présente un bilan de + 10 (36 buts marqués, 26 buts accordés) quand ces trois-là sont sur la patinoire ensemble. Pas touche.

2e trio : Lehkonen-Suzuki-Armia
Voici un trio qu’on n’a pas vu souvent en 2019-2020. Nick Suzuki a seulement amorcé quatre matchs avec les deux Finlandais. C’était toutefois en fin de saison, au moment où Suzuki montrait des signes d’essoufflement. Ce trio pourrait très bien servir Julien la saison prochaine, et l’essayer contre le trio de Sidney Crosby serait une bonne façon de voir si l’unité a du potentiel. Artturi Lehkonen a démontré sa fiabilité défensive et Suzuki a l’intelligence pour éventuellement piloter un trio qui générera de l’attaque sans compromettre son territoire. Si la recette fonctionne, Julien aurait donc une option intéressante pour neutraliser celui parmi Crosby ou Evgeni Malkin qui ne sera pas opposé à Phillip Danault. Ce sera essentiel, car sans Nate Thompson, il serait hasardeux de donner cette mission au quatrième trio.

3e trio : Drouin-Domi-Byron (si Domi devait participer)
C’est ici que le retour en force de Paul Byron transforme le Canadien. Byron a eu le temps de disputer 10 matchs entre son retour au jeu et la suspension des activités, et pendant ces 10 matchs, on a revu le Byron des beaux jours, plutôt que le joueur effacé du début de saison. La présence d’un joueur aussi efficace pour briser les attaques adverses est essentielle avec un centre comme Domi, qui ne recevra pas de votes pour le trophée Selke. Drouin n’a pas non plus la meilleure réputation défensivement, mais s’il est aussi engagé qu’il l’était dans le premier quart de la saison (avant sa blessure), cette unité pourrait se tenir.

4e trio : Kotkaniemi-Evans-Weal
Jesperi Kotkaniemi doit jouer, point final. Le Tricolore ne peut pas se permettre de laisser poiroter pendant neuf mois un espoir aussi crucial pour son avenir. Son séjour à Laval à compter du 1er février semble avoir été bon pour sa confiance. Jake Evans, lui, a montré une belle progression quand il a été rappelé en février. Alors, à qui la priorité ? Le profil d’Evans est celui d’un futur centre de quatrième trio ; aussi bien le laisser dans ce rôle. Kotkaniemi sera bien évidemment appelé à jouer plus haut dans la hiérarchie, au centre. En attendant qu’il progresse et qu’une place se libère, il n’a rien à perdre en jouant à l’aile, pour peu qu’il obtienne aussi des occasions en avantage numérique.

Défense

1er duo : Chiarot-Weber
Dans les matchs à grands enjeux, les entraîneurs aiment généralement se tourner vers ce qu’ils connaissent. Et Julien a vu le duo Chiarot-Weber plus que tout autre duo cette saison. À compter du 5 décembre, quand les deux étaient en uniforme, le 8 et le 6 étaient jumelés. Même quand les chiffres étaient moins reluisants, ils demeuraient indissociables. Dans le contexte de matchs éliminatoires, où le jeu a tendance à se resserrer, l’entraîneur-chef laissera ses deux joueurs les plus pesants ensemble.

2e duo : Kulak-Petry
Un autre duo avec lequel Julien est familier. Quand ces deux-là étaient ensemble sur la patinoire cette saison, le CH obtenait 60 % des tentatives de tirs et 60 % des chances de marquer, selon Natural Stats Trick. Mais là où ça compte vraiment (les buts), on arrivait à un ratio moins éclatant de 22-20 (52 %). Étrange situation. Quoi qu’il en soit, Julien aura besoin de la mobilité de ces deux patineurs.

3e duo : Mete-Juulsen
Vous vous souvenez de ce qu’on disait de Kotkaniemi ? On le répète pour Noah Juulsen. Voici un ancien choix de premier tour du CH qui était sur la bonne voie quand des problèmes de migraines l’ont ralenti. Pour ce que ça vaut, lors du match précédant celui où il a été atteint au même œil, il passait 20 minutes sur la patinoire. Si sa tête suit, Juulsen a tous les outils pour s’établir comme défenseur de deuxième duo. Et avec ce qu’il a vécu depuis deux ans, il ne peut pas attendre à décembre avant de disputer des matchs.

Gardiens

Price-Primeau
Pas besoin de s’éterniser. Carey Price sera le gardien tant qu’il est en santé. Aussi bien donner l’expérience de l’auxiliaire à Cayden Primeau, qui a un réel avenir dans l’organisation, qu’à Charlie Lindgren, dont on connaît les limites.