Les jeunes joueurs de l’Avalanche forcent la tenue d’un septième match contre les Stars

Joe Sakic et Jim Nill ont bâti de très bonnes formations depuis qu’ils sont les directeurs généraux de l’Avalanche du Colorado et des Stars de Dallas. La recette des deux hommes a cependant été très différente, et on a pu le constater lors de la victoire de 4-1 de l’Avalanche, mercredi soir.

Plus la série entre les deux équipes progresse, plus il devient évident que les Stars ont de la difficulté à suivre les jeunes jambes de l’Avalanche. C’est d’ailleurs en partie ce qui explique que les Stars ont passé une bonne partie de la soirée de mercredi en désavantage numérique. L’Avalanche a pu profiter de cinq jeux de puissance, contre un seul pour Dallas.

Nill n’a pas hésité à embaucher des joueurs en fin de carrière au cours des dernières années. Alexander Radulov, Joe Pavelski et Corey Perry termineront probablement tous leur carrière au Texas.

Sakic a plutôt choisi de mettre la main sur des joueurs en première moitié de carrière. Souvent d’anciens premiers choix qui n’avaient pas éclos avec leur équipe d’origine, notamment Andre Burakovsky, Nikita Zadorov et Valeri Nichushkin, qui sont tous âgés de 25 ans.

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Joe Sakic, directeur général de l’Avalanche du Colorado

Dans le sixième match de la série, qui est maintenant égale 3-3 et qui connaîtra son dénouement vendredi soir, les Stars n’ont presque pas eu de chances de marquer. Ils avaient constamment une ou deux secondes de retard sur le jeu et on n’a jamais senti qu’ils pouvaient vaincre la machine de hockey que forme l’Avalanche. Rick Bowness et son équipe auront 48 heures pour trouver des solutions.

Chose certaine, Jamie Benn et Tyler Seguin devront être bien meilleurs qu’ils ne l’ont été mercredi soir si les Stars veulent atteindre la finale de l’Ouest. Les infériorités numériques ont empêché les Stars de trouver le rythme durant les 40 premières minutes de jeu, certes, mais les gros attaquants des Stars ont été invisibles ou presque.

Mauvaise évaluation

Dans les mois qui ont précédé le repêchage de 2017, la plupart des recruteurs de la LNH s’entendaient à peu près tous sur un point : Nico Hischier et Nolan Patrick étaient de toute évidence les deux meilleurs espoirs disponibles. Il y avait ces deux joueurs, puis les autres.

Quel mauvais travail d’évaluation. Les trois joueurs qui ont été repêchés après Hischier et Patrick ont été Miro Heiskanen, Cale Makar et Elias Petterson. Trois jeunes joyaux qui démontrent au cours des actuelles séries qu’ils seront des super étoiles pour les 10 prochaines années.

Heiskanen est déjà le meilleur joueur des Stars. C’est lui qui a inscrit l’unique filet des siens dans le sixième match et il mène actuellement Dallas avec une récolte de 19 points depuis le début des éliminatoires.

Petterson et Quinn Hughes sont les deux joueurs clés des Canucks de Vancouver, et que dire de Makar ? Depuis sa bourde dans le quatrième match contre les Stars, le quart-arrière de l’Avalanche est en feu. Mercredi, il a établi un nouveau record de la LNH pour un défenseur recrue en obtenant son 15e point des séries.

Makar et Samuel Girard ont donné le ton. Girard a probablement même joué son meilleur match des éliminatoires, dansant avec la rondelle comme il l’a rarement aussi bien fait.

L’acquisition de Samuel Girard a été un autre bon coup de Joe Sakic, pour ne pas dire un vol.

En s’armant de patience dans le dossier Matt Duchene, l’ancien capitaine des Nordiques a obtenu sept pièces dans l’échange tripartie avec les Sénateurs d’Ottawa et les Predators de Nashville, dont Girard et un premier choix au repêchage. Tout ça en retour d’un attaquant qui est à sa place sur un deuxième trio, vu son inconstance. Un « nom » plus qu’un joueur d’impact.

Avec Makar, Girard et le premier choix du club en 2019, Bowen Byram, qui est tout près de la LNH, Sakic et l’Avalanche n’avaient plus vraiment besoin de Tyson Barrie, qu’ils ont envoyé à Toronto il y a un an. Nazem Kadri a pris le chemin inverse et ajoute une bonne dose de chien à une jeune équipe qui en manquait. Une autre victoire pour Sakic.

Lancé dans la mêlée lors du cinquième match, lundi, Michael Hutchinson a été faible sur le but de Heiskanen, mais n’a pas eu à trop en faire, mercredi soir. C’est tout de même assez remarquable de voir une équipe en aussi parfaite maîtrise de la situation alors que c’est son troisième gardien de but qui est devant la cage.

Les Stars ne sont pas morts et possèdent trop de joueurs de caractère pour ne pas offrir une vive opposition à la jeune Avalanche, vendredi soir. Des joueurs comme Pavelski, Radulov et Perry, justement.

Mais y a-t-il encore de l’essence dans le réservoir ? La rondelle se promène vite lorsqu’on affronte Nathan Mackinnon, Makar et compagnie. Il en sera ainsi pour plusieurs années encore. Sakic est aussi discret comme DG qu’il l’était comme joueur. Et aussi bon.