Connor Hellebuyck avait l’impression que les Jets de Winnipeg allaient réaliser quelque chose de spécial quand la pandémie de la COVID-19 a brusquement mis leur saison en mode pause. Le gardien étoile pourrait dire la même chose à son sujet.

Hellebuyck protégeait les filets d’une formation qui a perdu quatre membres importants de sa brigade défensive avant le début de la saison 2019-2020, et cette unité remodelée a été durement frappée par les blessures pendant de longues périodes de temps.

Malgré cela, le rendement de Hellebuyck avait aidé les Jets à se hisser jusqu’à l’une des positions donnant accès aux séries éliminatoires lorsque la saison a été arrêtée le 12 mars.

Au moment de la pause, le gardien de 26 ans occupait le deuxième rang dans la LNH au chapitre des victoires (31) et des minutes jouées (3268 : 33). De plus, il se classait premier pour le nombre de blanchissages (six) et menait la ligue pour le nombre de tirs reçus (1796) et le nombre d’arrêts (1656).

Son taux d’efficacité de ,922 n’était inférieur que de deux millièmes de points par rapport à celui qu’il a affiché en 2017-2018, une saison durant laquelle Hellebuyck a gagné 44 matchs, aidant les Jets à participer à la finale de l’Association Ouest. Son taux d’efficacité depuis son arrivée dans la LNH en 2015-2016 est de ,915.

Toutes ces statistiques mises ensemble faisaient de Hellebuyck, au moment de la pause, un sérieux candidat au trophée Vézina, remis au meilleur gardien de la ligue, et même dans la conversation pour l’obtention du trophée Hart, décerné au joueur jugé le plus utile à son équipe.

« Le simple fait de voir son nom mentionné est un honneur, a déclaré Hellebuyck lors d’une conférence téléphonique, jeudi. Cette année a été tellement éreintante, et j’ai eu un plaisir fou. »

Pourtant, au départ, la tâche semblait intimidante.

Pendant l’été, les Jets ont perdu les défenseurs Tyler Myers et Ben Chiarot au marché des joueurs autonomes, après avoir échangé Jacob Trouba aux Rangers de New York. Cette transaction a permis aux Jets d’obtenir un autre défenseur, en Neal Pionk, mais les Jets ont vu Dustin Byfuglien quitter l’équipe pendant le camp d’entraînement, laissant un trou béant au sein de l’unité défensive et un montant de 7,6 millions inutilisé vis-à-vis le plafond salarial.

Byfuglien (24 : 22) et Trouba (22 : 53) ont été les meneurs chez les Jets l’an dernier au chapitre du temps moyen de jeu, tandis que Myers (20 : 21) et Chiarot (18 : 37) complétaient le top-5 des Jets à cet égard, avec Josh Morrissey (22 : 24).

Malgré tous ces changements, les Jets ont survécu aux blessures, à une difficile séquence de sept défaites en temps réglementaire en huit parties en janvier et à une séquence de 1-4-1 vers la fin de février. Puis, ils se sont hissés à une place potentielle en séries éliminatoires grâce à quatre gains d’affilée en mars.

« J’avais l’impression que nous allions réaliser quelque chose de spécial et que nous étions sur la pente ascendante au bon moment », estime Hellebuyck, dont les six blanchissages lui ont permis d’égaler son sommet personnel en carrière.

« Tout le monde dans le vestiaire commençait à le ressentir. »

Puis, cette dorénavant célèbre pause a été décrétée le jeudi, moins de 24 heures après que la NBA eut suspendu sa saison à la suite de l’annonce d’un test positif de l’un de ses joueurs à la COVID-19.

« Nous entendions des rumeurs selon lesquelles nous serions probablement les suivants. Ce fut un choc et décevant, sans le moindre doute. Nous avions vraiment de bonnes sensations. »

Si jamais la LNH relance sa saison, la situation des Jets sera intéressante. L’équipe manitobaine occupait le premier des deux échelons réservés aux équipes repêchées dans l’Association Ouest au moment de la pause. Toutefois, si aucun autre match du calendrier n’est présenté, les Jets seraient éliminés du portrait des séries en vertu de leur taux d’efficacité.

Peu importe le dénouement, Hellebuyck dit que son approche et son niveau de confort avant d’entamer la saison 2019-2020 ont fait la différence après l’élimination des Jets en six matchs face aux Blues de St. Louis en première ronde des séries, il y a un an.

« J’étais prêt à montrer ce que je pouvais faire. J’avais un peu plus d’expérience… les choses tombaient au bon endroit. J’avais le bon état d’esprit, les bons instructeurs autour de moi. Et les gars jouaient très bien devant moi, aussi. »