Nos experts hockey poursuivent le dévoilement de leurs gagnants pour les principaux honneurs individuels dans la LNH cette saison. Aujourd’hui : deuxième partie de notre dossier.

Trophée Calder (recrue de l’année)

Gagnant : Cale Makar (17 points, 5 votes de 1re place)

Finalistes : Quinn Hughes (13), Dominik Kubalik (2), MacKenzie Blackwood (2)

PHOTO RON CHENOY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Cale Makar

Si le repêchage de 2017 était à refaire, les Devils du New Jersey et les Flyers de Philadelphie reconsidéreraient sans doute leurs choix. Les Devils ont choisi Nico Hischier au premier rang et les Flyers, Nolan Patrick par la suite. Hischier ne constitue pas un mauvais choix. Il est déjà l’un des leaders à l’attaque au New Jersey. Patrick n’a presque pas joué depuis deux ans en raison de blessures. Cale Makar, lui, a été repêché au quatrième rang par l’Avalanche du Colorado des rangs juniors A en Alberta, après Miro Heiskanen par les Stars de Dallas. Dès ses premiers matchs en séries éliminatoires le printemps dernier, Makar a montré qu’il deviendrait un défenseur offensif dominant. Le DG de l’Avalanche Joe Sakic n’a pas hésité à se départir de son meilleur défenseur droitier offensif, Tyson Barrie, pour du renfort au centre et faire une plus grande place au jeune homme. Makar a été à la hauteur des attentes. Il a 50 points en 57 matchs à sa fiche. Un défenseur au style semblable, Quinn Hughes, repêché au septième rang en 2018, quatre rangs après Jesperi Kotkaniemi, a 53 points, mais en 68 matchs. Il mérite de terminer au deuxième rang derrière Makar. Dominik Kubalik, 30 buts avec les Hawks cette année, mais plus vieux que les deux autres, et le gardien des Devils Mackenzie Blackwood sont aussi parmi les finalistes.

– Mathias Brunet, La Presse

Joueur le plus utile chez le Canadien

MVP : Tomas Tatar (13, dont 3 votes de 1re place)

2e place : Phillip Danault (12, dont 3 votes de 1re place)

3e : Jeff Petry (6)

PHOTO ERIC BOLTE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Tomas Tatar

On va se le dire, les candidats de choix au titre de joueur de l’année chez le CH n’étaient pas si nombreux. Les noms habituels (Carey Price, Shea Weber) ont certes connu des hauts, mais aussi des bas, de sorte qu’il a fallu regarder ailleurs. Tatar, le meilleur marqueur de l’équipe au moment où la saison a été mise sur pause, est un choix qui s’impose. Sa récolte de 61 points est la meilleure de toute sa carrière, et dans une saison où beaucoup ont été absents pendant trop longtemps, Tatar a été un rare modèle de constance, avec sa production régulière qui s’est approchée d’un rythme d’un point par match. Juste derrière lui dans notre liste, Phillip Danault a lui aussi connu de très bons moments, et il était en voie de connaître la meilleure saison de sa carrière. Enfin, dans le cas de Petry, c’est une troisième place très bien méritée : où aurait été la défense du Canadien sans lui ? On peut croire, sans crainte de se tromper, que ç’aurait été encore pire.

– Richard Labbé, La Presse

Trophée Lady-Byng (meilleur esprit sportif)

Gagnant : Nathan MacKinnon (13 points, 4 votes de 1re place)

Finalistes : Ryan O’Reilly (9), Teuvo Teravainen (6)

PHOTO AARON DOSTER, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Nathan MacKinnon

Le prix de consolation de MacKinnon pour le trophée Hart, qui lui a échappé. Le centre vedette de l’Avalanche n’a écopé que de cinq pénalités mineures cette saison. L’une d’elles était une double mineure pour bâton élevé contre Matt Niskanen, et il s’était aussitôt excusé à son adversaire, parce que c’est ainsi qu’agissent les gentilshommes. À l’extérieur de la glace aussi, MacKinnon est toujours d’une grande courtoisie, un critère souvent oublié lorsque vient le temps de voter pour le Lady-Byng. Parlant de courtoisie, Ryan O’Reilly est un modèle dans ses relations avec les médias. L’attaquant des Blues avait gagné le Lady-Byng en 2014, et avec ses 61 points et seulement 5 pénalités mineures, sa candidature était solide cette saison.

– Guillaume Lefrançois, La Presse

Directeur général de l’année

Gagnant : Joe Sakic (13 points, 4 votes de 1re place)

Finalistes : Jeff Gorton (8), 4 DG à égalité à 3 points

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Joe Sakic

Ce n’est pas tous les jours qu’un des meilleurs joueurs de la LNH affirme haut et fort qu’il serait prêt à accepter moins d’argent pour demeurer avec son équipe et l’aider à gagner. Ce sont pourtant les mots qu’a prononcés Nathan MacKinnon. Et cette équipe, c’est celle de Joe Sakic, désigné directeur général de l’année par La Presse. Malgré des blessures à plusieurs de ses joueurs d’impact, l’Avalanche luttait toujours pour le premier rang dans l’Association de l’Ouest et était prête à faire un bon bout de chemin en séries éliminatoires. Sakic est l’architecte incontesté de cette équipe jeune, rapide, talentueuse et nantie à toutes les positions. C’est lui qui a acquis Samuel Girard et repêché Cale Makar, piliers de sa défense à seulement 21 ans chacun. C’est aussi lui qui a extirpé le gardien Pavel Francouz de la KHL. Et c’est encore lui qui, l’été dernier, a stabilisé sa ligne de centre avec Kadri et renforcé ses ailes avec Joonas Donskoi et Andre Burakovsky, trois vétérans arrivés à la croisée des chemins avec leur ancienne équipe. L’Avalanche devait toujours passer le test des séries, mais Sakic avait assurément fait son travail pour l’y amener. Mention honorable également à Jeff Gorton, qui a accéléré avec succès la reconstruction des Rangers. Le meilleur est encore à venir à Manhattan.

– Simon-Olivier Lorange, La Presse

Trophée Bill-Masterton (persévérance)

Gagnant : Bobby Ryan

PHOTO PAUL SANCYA, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Bobby Ryan

Bobby Ryan a connu une enfance (très) difficile. Il avait 10 ans lorsque son père a tenté de tuer sa mère. Après des réconciliations, les trois se sont enfuis au Canada, où ils ont vécu sous de fausses identités. Le père a fini par se faire arrêter. Bobby Ryan, lui, s’en est sorti grâce au hockey. Avec succès. Il a été repêché au deuxième rang en 2005. Il a disputé plus de 800 matchs de saison dans la LNH. Mais les cicatrices d’une vie difficile n’ont jamais disparu. Cette saison, il s’est inscrit au programme d’aide aux joueurs pour soigner une dépendance à l’alcool. Il est resté à l’écart pendant trois mois. Le soir de son retour au jeu, après 100 jours de sobriété, l’ailier des Sénateurs a réussi un tour du chapeau dans une victoire de 5-2, ce qui lui a valu une ovation monstre des spectateurs.

– Alexandre Pratt, La Presse

Méthodologie

Notre panel composé de six journalistes a choisi trois joueurs pour chacun des trophées remis annuellement par la LNH. Trois points ont été accordés pour un vote de première place, deux points pour un vote de deuxième place et un point pour un vote de troisième place. Chaque joueur pouvait donc récolter jusqu’à 18 points. Ont participé à ce scrutin : Richard Labbé, Guillaume Lefrançois et Simon-Olivier Lorange, affectés à la couverture quotidienne du Canadien, notre chroniqueur Alexandre Pratt, notre expert de la LNH Mathias Brunet ainsi que le directeur de la section des Sports de La Presse Jean-François Tremblay.