Au cours des dernières années, les Panthers de la Floride ont fait rire plus souvent qu’à leur tour dans la LNH.

Il y a eu l’histoire du coach qui a été congédié après un match sur la route et qui a dû rentrer en taxi. Il y a eu les différentes promotions loufoques pour attirer des fans à l’aréna, par exemple celle où il était possible d’obtenir un billet en présentant un permis de conduire. C’est sans oublier, bien sûr, les soirs où toutes ces photos de gradins vides ont circulé avec enthousiasme sur les réseaux sociaux.

Mais foi de Keith Yandle, tout cela est terminé.

« La barre est dorénavant plus haute ici… on sait qu’il faut gagner », répond le vétéran défenseur à La Presse au sujet de la saison qui s’en vient.

La barre est placée plus haut ? Il le faut, parce qu’au cours des dernières années, elle a été bien basse.

Ce n’est pas compliqué : depuis leur naissance en 1993, les Panthers n’ont accédé aux séries éliminatoires qu’à cinq reprises. Entre autres désastres, il y a eu un énorme trou noir de 10 ans sans une seule participation aux séries, de 2000-2001 à 2010-2011. On peut de plus noter que les Panthers n’ont pas gagné une seule série depuis le printemps de John Vanbiesbrouck, Scott Mellanby et les rats de plastique lancés sur la surface du regretté Miami Arena. Un printemps qui remonte à… 1996.

Mais bon. S’il faut en croire Yandle, il y a un vent de changement qui souffle sur les palmiers de Sunrise, au point qu’il se voit déjà, avec sa bande, prendre part aux séries au terme de la présente saison. « Absolument. C’est le but, et nous n’allons accepter rien de moins », ajoute-t-il, non sans confiance.

Un entraîneur et un gardien 

Cette confiance est avant tout insufflée par deux hommes : Joel Quenneville et Sergei Bobrovsky.

Le premier a bien sûr été l’entraîneur des Blackhawks de Chicago pendant un peu plus de 10 saisons, remportant au passage la Coupe Stanley à trois reprises. Le deuxième fut le gardien vedette des Blue Jackets à Columbus, là où il n’a pas remporté le gros trophée, mais où il a quand même mis la main sur le trophée Vézina à deux reprises.

On peut bien sûr deviner que Bobrovsky n’a pas trop hésité quand les Panthers lui ont présenté un énorme chèque de 70 millions de dollars pour sept saisons, mais il y a aussi que celui que l’on surnomme affectueusement « Bob » prévoit des jours meilleurs dans la bucolique municipalité de Sunrise.

J’ai choisi cette équipe parce qu’elle est jeune, talentueuse, et parce que les gars ici sont affamés. Je pense que nous avons le potentiel pour bâtir quelque chose de spécial.

Sergei Bobrovsky

Sans compter que les vétérans du club ont vite remarqué qu’il y avait un nouveau shérif en ville.

« On a constaté dès le départ que Q [Joel Quenneville] exige l’excellence, explique Yandle. C’est ce qu’on essaie d’atteindre chaque jour. Ç’a été un camp d’entraînement très exigeant, mais on se rend compte aussi que Q sait de quoi il cause, qu’il a raison sur toute la ligne quand il nous parle. Il comprend ce que ça prend pour gagner, et je dirais que tout le monde a embarqué. »

Alors oui, la barre est haute en Floride. On veut que les choses changent, on veut éviter les blagues faciles et les photos de gradins vides à Sunrise où, en moyenne, seulement 13 261 fans ont assisté aux matchs du club la saison dernière. À ce classement, seuls les Islanders de New York ont fait pire dans toute la ligue.

Jonathan Huberdeau, deuxième marqueur du club la saison dernière, l’a déjà dit assez souvent : il faut que ça cesse. Cette fois, selon Yandle, les Panthers n’ont plus d’excuses.

« La direction du club nous a offert un entraîneur digne du Temple de la renommée et l’un des meilleurs gardiens de la ligue, si ce n’est pas le meilleur gardien tout court, de préciser le défenseur. La direction nous a donné un coup de pouce, et c’est maintenant à nous de faire notre travail. »