La plus grande déception de Victor Hedman demeure sa plus grande motivation.

En 2015, le Lightning de Tampa Bay jouissait de l'avantage de la patinoire lors de la finale de la Coupe Stanley face aux Blackhawks de Chicago. Alors que la série était égale 2-2, le Lightning aurait pu profiter du fait que le cinquième et le septième match seraient disputés au Amalie Arena pour mettre la main sur le deuxième titre de son histoire et sur le premier en carrière de Hedman.

Le Lightning a plutôt fait chou blanc, permettant aux Blackhawks de célébrer leur troisième récolte en six ans devant leurs partisans au United Center lors du sixième duel. Deux défaites crève-coeur qui ont laissé Hedman avec un goût amer en bouche qui perdure toujours.

«La défaite contre Chicago ne va pas disparaître avant que je gagne, a déclaré Hedman récemment. De tomber à plat comme ça, ce n'est pas plaisant.»

La formation de Tampa Bay a réussi à atteindre la finale de l'Association de l'Est lors des deux saisons suivantes, s'inclinant à chaque fois lors du match ultime face aux éventuels champions - les Penguins de Pittsburgh et les Capitals de Washington - même si les hommes de Jon Cooper avaient pris une avance de 3-2 chaque fois, avec la chance d'en finir devant leurs partisans, en Floride.

Le Lightning a été premier de classe cette saison et de loin la meilleure équipe du circuit Bettman, s'emparant du premier rang au classement général le 1er décembre. La troupe de Jon Cooper a assuré sa participation aux séries éliminatoires le 9 mars et a mis la main sur le trophée du Président - remis à l'équipe ayant récolté le plus de points en saison régulière - pour la première fois de son histoire au cours du week-end.

La formation de Tampa Bay a été si loin devant au classement par moment cette saison que les joueurs auraient pu être pardonnés s'ils avaient ralenti la cadence.

Mais ça ne fait pas partie de la génétique de cette équipe, qui porte en elle de profondes cicatrices créées au fil du temps et des défaites en séries.

«Nous sommes une équipe affamée, a poursuivi Hedman. Nous n'avons pas de champions de la Coupe Stanley dans le groupe, nous ne savons donc pas à quoi cela ressemble.

«Mais je pense que tout le monde ici a très envie de le savoir.»

Après avoir remporté son premier trophée Norris en carrière la saison dernière, le grand défenseur de six pieds et six pouces et 223 livres est l'un des leaders de l'équipe, l'un de ceux qui pourraient écrire l'histoire au cours des dernières semaines du calendrier régulier.

Le Lightning est sur le point de terminer avec 130 points, ce qui le placerait juste derrière le Canadien de Montréal de 1976-1977, qui a amassé 132 points en 80 matchs et les Red Wings de Detroit de 1995-1996, dont la saison record de 62 victoires dans la LNH s'est terminée avec 131 points au cours d'un calendrier de 82 matchs.

Avant le match de mercredi à Washington, le Lightning était sur le point de terminer avec 63 victoires, bien que les deux records qu'ils pouvaient éclipser - points et victoires - eurent été établis avant les prolongations à trois contre trois et les séances de tirs de barrage.

«Nous ne nous permettrons pas de ralentir, a soutenu Hedman. Nous pouvons gagner 10 rencontres d'affilée et nous pouvons avoir une mauvaise période, et il y a des discussions animées dans le vestiaire. Nous savons où nous en sommes au classement, mais en même temps nous sommes en avril et ça va finir par peser dans la balance.»

Cela ne fera pas de mal que le Lightning ait des matchs contre des équipes qui tentent le tout pour le tout pour obtenir l'une des dernières places donnant accès au tournoi printanier. Après avoir visité les Capitals, les adversaires de Tampa incluent Boston (deux fois), Toronto, Montréal, St. Louis, de nouveau Washington et la Caroline.

«Nous avons appris par l'expérience passée qu'il est important de jouer très bien avant les séries, peu importe la position au classement, a expliqué le capitaine du Lightning, Steven Stamkos. Nous rencontrerons de très bonnes équipes dans les prochaines semaines et je pense que ce sera une bonne chose pour nous de nous préparer en vue des séries.»

Nikita Kucherov, Brayden Point, Stamkos et Hedman ont mené le Lightning à bon port depuis le début de la saison, grâce à leurs récoltes respectives.

À l'autre bout de la patinoire, Andrei Vasilevskiy présente un pourcentage d'arrêts de ,930 et une moyenne de buts alloués de 2,26 par match. Le gardien n'a toutefois pas eu souvent besoin de multiplier les arrêts miraculeux pour sauver son équipe.

«Nous ne pouvons pas nous projeter trop loin dans l'avenir, a mentionné Hedman. Ça pourrait être dangereux. Si nous avons appris quelque chose au fil des ans, c'est que ce sera comme des montagnes russes.

«Mais ça va être amusant.»