En partant, Ben Chiarot s’est fait dire qu’il allait former un duo défensif en compagnie de Jeff Petry la saison prochaine. Eh bien, s’il faut se fier au premier entraînement officiel du camp, hier à Brossard, c’est exactement ainsi que ça se passera… pour le moment, en tout cas.

Alors oui, on a bel et bien vu Chiarot patiner en compagnie de Petry hier, combinaison qui pourrait constituer le deuxième duo défensif du Canadien cette saison. On aura bien sûr compris que les choses peuvent changer et que rien ne dure toujours, comme l’a jadis chanté le poète Axl Rose, mais en attendant, le nouveau défenseur du Canadien trouve que ça va très bien.

« Ça ne me dérange pas, avec qui je joue, je ne vais rien faire de différent, mais je sais que Jeff aime se déplacer avec la rondelle, se lancer à l’attaque, et je connais bien ce style de jeu », a expliqué Chariot en sortant de la patinoire hier. « À Winnipeg, j’ai joué avec des gars qui ont un style semblable au sien. Mais est-ce que ça va marcher ? On le saura seulement lorsque les matchs seront commencés. Il est encore très tôt. »

Oui, bien sûr qu’il est tôt, mais on aura compris qu’il faudra que ça marche entre Chiarot et Petry, parce que ce n’est pas comme si le Canadien avait des dizaines de merveilleuses options à la ligne bleue. En partant, Victor Mete et Shea Weber sur le premier duo, avec un peu d’honnêteté, on comprend que ce n’était pas ça, le plan A. C’est peut-être un peu la faute à Jake Gardiner, qui a opté pour la paix intérieure et une vie que l’on présume plus sereine dans l’anonymat de la Caroline.

Alors il faudra que ça marche, disions-nous… Aux yeux de Chiarot, ça marchera.

J’ai toujours eu un style de jeu plus défensif et plus physique… et mon style de jeu s’est toujours bien marié avec celui d’un partenaire à caractère offensif ; je suis le gars fiable qui reste à l’arrière.

Ben Chiarot

« Je peux jouer avec n’importe qui, et je me sens en confiance, suffisamment en tout cas pour jouer avec quiconque. Si c’est Jeff, ce sera fabuleux. Si ça change, pas de problème, je suis ouvert aux suggestions. Mais je pense que Jeff et moi, si on regarde un peu nos styles de jeu, ça devrait fonctionner. »

À maintes reprises hier, Chiarot, type de 6 pi 3 po et 225 lb (« j’étais à 219 lb il y a deux ans, je dois avoir pris 5 lb depuis »), a lui-même évoqué son gabarit, et c’est un peu ce que le Canadien a voulu obtenir en allant le chercher sur le marché des joueurs autonomes en juillet, lui offrant un contrat de trois saisons d’une valeur moyenne de 3,5 millions US par saison.

« Il est gros, il joue de manière robuste, et on avait besoin de ça, a résumé l’entraîneur-chef Claude Julien. Il est arrivé ici, et on voit que ce gars-là est à son affaire. Sa présence dans la formation va être un gros atout pour nous. »

Alzner veut s’imposer

Si ça semble à peu près réglé en ce qui concerne les deux premiers duos défensifs, c’est par contre plus nébuleux en ce qui a trait au troisième, qui demeure source de vives conjectures, de Brossard à Alma.

Détail à souligner, tout de même : hier, Claude Julien a confirmé les informations de La Presse, selon lesquelles le vétéran Karl Alzner allait avoir toutes les chances de pouvoir décrocher un poste cette saison, contrairement à ce que l’on aurait pu croire il y a quelques semaines à peine.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Karl Alzner

Alzner, chic type par ailleurs, n’en demandait pas tant.

« Je veux retrouver le rôle que j’avais, jouer au plus haut niveau et avoir du succès, a-t-il répondu hier. L’ambiance dans le vestiaire était contagieuse, j’ai adoré ça. Même comme observateur. Je veux encore en faire partie. J’espère avoir une vraie occasion. C’est ce qu’on m’a dit […]. J’aborde ce camp comme si j’avais 20, 21 ou 22 ans. Je sais que je n’ai pas le temps de trouver mes repères ; je dois m’imposer dès le départ. »

Il y aura des luttes palpitantes au cours des prochains jours, au Centre Bell et à Brossard. Pour Ben Chiarot, l’affaire semble déjà entendue. Pour Karl Alzner, le combat ne fait que commencer.